Ce New York Times Bestseller est sous-titré : "Gérer son énergie, et non pas son temps, est la clé vers la haute performance et le renouveau personnel".
Partie 1 : Les dynamiques de l'engagement total
Chapitre 1 : Engagé totalement : l'énergie, et pas le temps, est notre plus précieuse ressource
Nos rythmes de vie s’accélèrent. Face à cette avalanche de demandes, de requêtes et de choses à gérer, la plupart d'entre nous faisons du mieux que nous pouvons. Souvent, on retourne chez soi le soir épuisé. Le terme 24/7 est une réalité pour décrire le monde d'aujourd'hui.
C'est l'énergie, et non pas le temps, qui est la ressource fondamentale de la haute performance.
Ainsi on ne prend pas assez en compte l'importance de l'énergie dans notre travail et dans nos vies personnelles. Sans la bonne quantité, qualité, focus et force d'énergie déployée, nous prenons le risque de ne pas être au top dans toutes les activités que nous menons.
La prémisse du livre est que la performance, la santé et le bonheur prennent racines dans une gestion adéquate de notre énergie.
Le nombre d'heures dans une journée est fixe, mais la quantité et la qualité d'énergie disponible ne l'est pas. C'est notre ressource la plus précieuse, capable de changer notre vie pour le mieux.
Au sein des organisations (entreprises, familles), les leaders sont les régisseurs de l'énergie. Ils inspirent les autres.
Pour être engagé totalement, il faut être physiquement énergisé, émotionnellement connecté, mentalement concentré et spirituellement aligné avec un objectif qui soit au-delà de notre intérêt immédiat.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : selon l'organisation Gallup, moins de 30% des travailleurs américains sont engagés totalement dans leur travail. 55% ne sont pas engagés. 19% sont activement désengagés. Pire : plus on reste longtemps dans une entreprise, moins il est probable que l'on soit engagé. Après 6 mois dans une société, seuls 38% des employés restent engagés. Après 3 ans, 22%.
Après avoir lu ces chiffres, les auteurs nous demandent de penser à notre propre vie et d'évaluer notre engagement au travail, et celui des gens qui nous entourent. Apprendre à gérer son énergie plus efficacement et intelligemment a un pouvoir unique de transformation sur nos vies et sur les organisations dont on fait partie.
LE POUVOIR DE L'ENGAGEMENT TOTAL
Ancien paradigme
Gérer son temps
Eviter le stress
La vie est un marathon
Les temps faibles sont des temps perdus
Les récompenses entraînent la performance
S'imposer des règles de discipline
Le pouvoir de la pensée positive
Nouveau paradigme
Gérer son énergie
Chercher le stress
La vie est une série de sprints
Les temps faibles sont des temps productifs
L'objectif entraîne la performance
S'imposer des rituels
Le pouvoir de l'engagement total
Les auteurs expliquent avoir appliqué leur démarche depuis plus de 30 ans avec des athlètes de très haut niveau, notamment des tennismen très connus, comme Pete Sampras ou Jim Courier. Leur intervention auprès de ces athlètes n'avait aucune composante tactique ou technique. Leur focus était sur la gestion de l'énergie. D'après eux, leur démarche a fait ses preuves car les sportifs cherchent des résultats, ils sont une catégorie de gens très exigeante.
Après leurs premiers résultats, les auteurs ont commencé à travailler avec des équipes du FBI, des policiers américains, et des médecins urgentistes. Aujourd'hui, leur travail est réalisé principalement dans le business, avec des cadres et des entrepreneurs. Car ils ont découverts quelque chose : la performance demandée aux gens qui font face à des emplois exigeants éclipse complètement celle des sportifs professionnels. En effet, les sportifs passent 90% de leur temps à s'entraîner à atteindre une haute performance dans les derniers 10%. Ils disposent généralement de 4 ou 5 mois par an consacrés au repos. De plus, leur carrière dure entre 5 et 15 ans.
Au contraire, les cadres des entreprises disposent de quelques semaines de repose par an, et leur carrière dure entre 40 et 50 ans.
Face à ce constat, les auteurs expliquent que la seule façon pour une personne de continuer à atteindre des hauts niveaux de performance sans sacrifier sa santé, son bonheur et sa joie de vivre est de devenir engagé totalement.
Ce process est mené par la réalisation de 4 principes clés.
PRINCIPE 1 : L'engagement total requiert quatre types d'énergie, liées entre elle : physique, émotionnelle, mentale, et spirituelle.
L'énergie physique est mesurée en termes de quantité, tandis que l'énergie émotionnelle est qualitative.
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L'importance de l'engagement total est profonde dans les situations où le désengagement a des conséquences graves. Imaginons que nous subissons une opération à coeur ouvert. Dans quel état préférerions-nous voir procéder le chirurgien ? En colère, frustré et anxieux ? Overworked, épuisé et déprimé ? Désengagé, en retrait ?
Evidemment, on le préfère énergisé et confiant.
PRINCIPE 2 : Parce que notre capacité d'énergie diminue à la fois avec une trop grande et une trop faible utilisation, nous devons équilibrer notre dépense d'énergie avec des temps de récupération.
Les auteurs font ici un aparté sur le corps et l'esprit : d'après eux, les marqueurs de capacité physique, émotionnelle, mentale et spirituelle sont les mêmes : force, endurance, flexibilité et résilience.
Au niveau physique, la flexibilité veut dire que le muscle peut bouger dans de nombreuses directions.
Au niveau émotionnel, la flexibilité reflète la capacité à éprouver un large spectre d'émotions plutôt que de répondre de manière rigide ou défensive.
Au niveau mental, la flexibilité signifie que l'on est capable de prendre des points de vue différents, tandis que l'endurance mesure la capacité à rester concentrer dans le temps.
Au niveau spirituel, la flexibilité reflète la tolérance d'une personne pour les croyances d'une autre, tandis que la force représente l'engagement de nos actions en accord avec nos valeurs profondes.
Etre engagé totalement signifie donc qu'il faut avoir de la force, de l'endurance, de la flexibilité et de la résilience dans toutes les dimensions de sa vie.
Pour maintenir notre capacité à déployer de grandes quantités d'énergie dans notre vie, on doit apprendre à dépenser et à renouveler en rythme notre énergie.
Pour ça, il faut vivre sa vie comme une série de sprints : être engagé totalement pendant certaines périodes, puis se désengager totalement pour chercher le repos.
PRINCIPE 3 : Pour augmenter notre capacité d'énergie, il faut dépasser nos limites normales en s'entraînant de la même manière que les sportifs professionnels.
Le stress n'est pas l'ennemi de nos vies. Paradoxalement, c'est un allié pour augmenter notre force. Par exemple, pour augmenter la force d'un muscle, il faut le solliciter et le soumettre à un stress. Immédiatement après l'entraînement, les capacités du muscle sont réduites. Mais après 24 heures, il se remet et a gagné en force.
Cette façon de gagner en force est aussi applicable aux dimension mentale, émotionnelle et spirituelle.
Pour arriver à faire face aux demandes croissantes dans nos vies, il faut apprendre à renforcer nos muscles en les soumettant à des formes de stress, à condition de prévoir des périodes de repos. Comme Nietzsche l'avait écrit : "Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort".
PRINCIPE 4 : Les rituels - des routines spécifiques pour gérer notre énergie - sont la clé de l'engagement total et de la haute performance soutenue.
Le mot rituel est utilisé ici en opposition à la volonté et à la discipline. La discipline est une contrainte qui diminue notre énergie de manière consciente. Un rituel est un comportement structuré qui nous tire vers l'avant.
Par exemple, le brossage de dents est un rituel associé à des valeurs claires de santé et d'hygiène. Un rituel permet de dépenser son énergie sur d'autres sujets enrichissants.
De la même manière, si on a l'habitude de manger sainement, c'est souvent parce qu'on a construit des routines autour des moments où l'on fait les courses, pour ne pas acheter certains types de produits.
Créer des rituels positifs est le moyen le plus puissant qu'ont trouvé les auteurs pour apprendre à gérer notre énergie au service d'un engagement total.
Pour changer, les auteurs développent un process en trois phases : Raison - Vérité - Action.
La première étape, Définir le Raison, part du principe que nous avons besoin d'inspiration pour changer nos vies. Il faut réussir à répondre à la question : "Comment devrai-je dépenser mon énergie d'une façon qui soit en accord avec mes valeurs profondes ?".
La deuxième étape, Faire Face à la Vérité, part du principe qu'il est impossible de programmer un changement si on n'a pas un regard unique sur qui nous sommes aujourd'hui. Il faut arrêter de voir nos vies à travers des lunettes déformantes et essayer d'être objectif sur nos choix et notre façon de vivre.
La troisième étape, Se Mettre en Action, consiste à réduire le fossé entre ce que nous sommes et ce que nous souhaitons être. Il est possible de développer son énergie dans toutes les dimensions de nos vies plutôt que regarder passivement nos capacités diminuer avec l'âge. C'est dans cette phase que nous construisons des rituels positifs, en accord avec ce que disait Aristote : "Nous sommes ce que nous faisons de manière répétée.".
Chapitre 2 : La vie désengagée de Roger B.
Les auteurs utilisent durant tout le livre un de leur patient, Roger B., comme exemple de ce que peut être une vie désengagée et quels sont donc les moyens pour revenir à un engagement total.
Dans ce chapitre, ils décrivent la vie de Roger B. avant qu'il ne frappe à la porte des auteurs.
La force de l'argumentaire des auteurs est qu'il est impossible de ne pas se reconnaître dans Roger B.
Roger B. est âgé de 42 ans, sales manager chez un éditeur de logiciel. Salaire à 6 chiffres, de fortes responsabilités, une couverture géographique large.
Roger B. est marié depuis 15 ans, et a deux filles de 9 et 7 ans.
Sa vie est pleine, menée tambour battant.
Ce n'est pas Roger B. lui-même qui a tapé à la porte des auteurs, mais son chef, qui a remarqué depuis quelques temps des baisses troublantes dans les performances de Roger.
Après avoir passé une batterie de tests physiques et psychiques, Roger B. affiche 5 freins à la performance : faible énergie, impatience, négativité, manque de profondeur dans ses relations avec les gens, et manque de passion.
Premier constat, Roger B. a largement négligé son physique. Jeune, il était athlétique, mais aujourd'hui il a un pourcentage de masse grasse égal à 27, ce qui fait de lui une personne proche de l'obésité. Roger B. saute le petit-déjeuner tous les jours, et consomme régulièrement son déjeuner devant son ordinateur. De plus, il réalise régulièrement des pauses sucrées. Enfin, il a complétement arrêter l'exercice, car il ne trouve plus le temps. Au niveau du sommeil, il lui arrive de prendre des somnifères. Il n'arrive jamais à se coucher avant une heure du matin, et ne peut donc dormir que cinq ou six heures. Sa consommation d'alcool le soir et le week-end est importante et régulière avec environ quatre verres de vin à chaque dîner.
Niveau émotionnel, Roger B. cumule impatience et négativité, alors qu'il se considère comme quelqu'un de facile. Etre faible en énergie l'a rendu plus vulnérable aux émotions négatives. Deux facteurs peuvent expliquer : l'influence positive de son chef qui ne se fait plus sentir depuis que ce dernier a également gagné en responsabilités, et le contexte économique difficile qui pèse sur l'entreprise et les résultats.
Les auteurs insistent sur le fait que l'énergie est communicative, tandis que les émotions négatives se nourrissent d'elles-mêmes. C'est pour cela que les leaders (managers au sens de l'entreprise) ont un impact énorme sur l'énergie des autres.
Les échanges avec les autres sont l'une des sources majeures de renouvellement émotionnel. Dans son couple, Roger B. constate un éloignement et une fréquence de rapport sexuel de plus en plus faible.
Il manque également de temps et d'énergie pour s'occuper de ses enfants. Enfin, Roger B. voit de moins en moins ce qu'il considère comme ses trois meilleurs amis.
La manière dont Roger B. gère son énergie a un impact direct sur sa capacité à faire preuve de concentration. Naviguant d'email en email, de réunion en réunion, Roger B. ne prend plus de temps pour se reposer et sa concentration semble se détériorer. Il n'arrive également plus à décrocher de son travail : durant ses vacances il se sent obligé de lire ses mails et consulter sa messagerie téléphonique.
En vérité, Roger B. passe tellement de temps à répondre aux demandes extérieures qu'il a perdu tout lien avec ce qui lui importe vraiment dans la vie. Il n'a plus de passion pour son travail. La puissante source d'énergie où l'on peut puiser quand on se sent investi par une mission, un objectif, une raison, n'existe plus chez Roger B.
Chapitre 3 : Le pouls de la haute performance : équilibrer le stress et le repos
Aujourd'hui, les ratios "travail - repos" sont au coeur des méthodes utilisées par les athlètes pour s'entraîner à travers le monde, appelées "périodisation".
Le concept de périodisation n'a pas fondamentalement changé depuis 2000 ans et les athlètes grecs : il s'agit de faire reposer le corps après une période d'activité, ce que l'on appelle la compensation. Si l'on augmente l'intensité de l'entraînement, il faut de manière égale augmenter l'intensité de la récupération.
L'énergie est simplement notre capacité à travailler. Notre besoin le plus fondamental en tant qu'être humain est de dépenser et recouvrer cette énergie.
La performance est intimement liée à la récupération.
Les problèmes de performance proviennent d'un déséquilibre entre la dépense et la récupération d'énergie. On peut trop dépenser, ou pas assez, dans toutes les dimensions de l'énergie : physique, émotionnelle, mentale, ou spirituelle.
Trop de dépense d'énergie sans suffisamment de récupération mène au burnout et à la rupture.
Trop de récupération sans suffisamment de stress mène à l'atrophie et à la faiblesse.
Etre engagé totalement, c'est cultiver un équilibre entre la dépense d'énergie (stress) et la récupération d'énergie dans toutes les dimensions.
Ainsi, nous sommes des êtres basés sur une oscillation (dépense - récupération - dépense - récupération - ...) inscrite dans nos gênes.
Il y a le fameux rythme circadien (circa dies - autour de la journée) qui dure 24h : veille - sommeil.
Il existe également un rythme ultradien (ultra dies - plusieurs fois dans la journée) qui dure entre 90 et 120 minutes pendant notre éveil. Toutes les 90 minutes, notre corps et notre esprit demandent donc une période de repos.
Il est bien sûr possible de lutter contre ces cycles, en générant des hormones de stress, qui au long terme, vont s'accumuler dans le corps et provoquer des maux de tête, des maux de ventre... voire la mort dans les cas les plus extrêmes.
A force de côtoyer des sportifs de très haut niveau, les auteurs ont observé que les meilleurs joueurs de tennis étaient ceux qui avaient établis, inconsciemment ou non, des routines immuables entre les points. Ces routines ne servent qu'un seul objectif : récupérer le plus possible d'énergie en un minimum de temps. Plus précisément, les auteurs ont montré que les meilleurs joueurs étaient ceux dont la pulsation cardiaque était la plus sujette à des variations, et non pas linéaire comme on pourrait naturellement le penser. Cela montre bien l'importance de la phase de stress (élévation de la pulsation cardiaque) et de la phase de récupération (ralentissement de la pulsation cardiaque).
Dans le contexte professionnel, il est tout aussi important de se ménager des périodes de repos. Les méthodes sont nombreuses : prendre 30 minutes pour se promener dans les open spaces pour échanger avec les gens, prendre un quart d'heure pour monter des escaliers, ne pas travailler dans les transports, autant d'exemples utilisés par des personnes que les auteurs ont eu l'opportunité de rencontrer.
Malheureusement, nous vivons dans un monde qui célèbre le travail et l'activité, ignore la récupération et manque à reconnaître qu'elle est nécessaire à une haute performance sur le long terme.
De manière pratique, notre capacité à être engagé totalement dépend de notre capacité à se désengager de manière périodique.
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Nous devons donc apprendre à établir des points d'arrêt dans notre journée, des temps inviolables où nous nous désengageons pour récupérer. Il faut de rester vigilant car le travail peut devenir une addiction, la seule qui soit tolérée et encouragée. Au Japon, le terme "karoshi" désigne la mort par le travail intensif. C'est un véritable phénomène de société qui touche plus de 10 000 personnes par n, qui décèdent car elles ont trop repoussé leurs limites : trop de dépense d'énergie sans suffisamment de repos.
Face aux demandes croissantes, il faut augmenter sa capacité d'énergie. Pour augmenter sa capacité d'énergie, il faut faire l'inverse de ce que l'on nous a probablement appris : systématiquement s'exposer à plus de stress, et faire suivre cette épreuve avec un repos suffisant. Challenger un muscle au-delà de ses limités avérées amorce un phénomène appelé "surcompensation" : le corps augmente les capacités du muscle en prévision du futur stimulus.
Nous progressons à tous les niveaux (physique, mental, émotionnel, spirituel) en dépensant notre énergie au-delà de nos limites actuelles, puis en récupérant.
Etendre ses capacités d'énergie demande donc la volonté de subir un inconfort à court-terme pour une récompense à long-terme.
Chacun l'a peut-être déjà vécu : les meilleurs moments dans une vie sont quand on va volontairement au-delà de nos limites pour accomplir quelque chose qui selon nous en vaut la peine.
Pour se remettre de longues périodes d'inactivité, il existe un process appelé réhabilitation qui consiste à s'exposer de manière graduelle à des doses de stress de plus en plus élevées.
Concernant Roger B., les auteurs ont pu constaté qu'aux niveaux spirituel et physique, il ne s'entraîne pas assez, ce qui réduit sa capacité d'énergie. Aux niveaux mental et émotionnel, Roger B. s'exposait à du stress intense sans suffisamment de repos.
Chapitre 4 : Energie physique : alimenter le feu
Chapitre 5 : Energie émotionnelle : transformer la menace en challenge
Chapitre 6 : Energie mentale : concentration appropriée et optimisme réaliste
Chapitre 7 : Energie spirituelle : celui qui a une raison de vivre
Partie 2 : Le système d'entraînement
Chapitre 8 : Définir l'objectif : les règles de l'engagement
Chapitre 9 : Faire face à la vérité : comment gérez-vous votre énergie en ce moment ?
Chapitre 10 : Prendre des actions : le pouvoir des rituels positifs
Chapitre 11 : La vie réengagée de Roger B.
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