La lecture n°7 du Personal MBA est le fameux livre de Richard Koch, intitulé "The 80/20 Principle" et sous-titré "The Secret of Achieving More With Less".
Partie 1 : Ouverture
Qu'est-ce que le principe 80/20 ? Le principe 80/20 explique que dans une population, certaines choses sont plus importantes que d'autres.
Par exemple, le langage commun. Il a été montré que 700 mots (en anglais) composent les deux tiers de nos conversations. En incluant les formes dérivées de ces mots, on arrive à 80% des conversations communes. Dans ce cas précis, moins de 1% des mots sont utilisés 80% du temps. On pourrait appeler ça le principe 80/1.
Le principe 80/20 n'est pas une formule magique : parfois ce sera 70/30, d'autres fois 80/1. Mais il sera très rarement vrai que 50% des causes mènent à 50% des résultats. L'univers est déséquilibré. Peu de choses sont réellement importantes.
Chapitre 1 : Bienvenue chez le principe 80/20
Le principe 80/20 peut et doit être utilisé par les gens, les organisations, les états car il permet de réaliser des meilleurs résultats avec moins d'efforts. RK explique qu'il a écrit ce livre car il persuadé qu'appliquer ce principe est la meilleur manière de gérer et de passer outre les pressions du quotidien.
Le principe 80/20 annonce qu'une minorité de causes, d'inputs ou d'efforts mène à une majorité de résultats, d'outputs et de récompenses. Littéralement, cela veut dire que 80% de nos réalisations au travail viennent de 20% de notre temps passé au travail. C'est bien sûr le contraire de ce à quoi les gens s'attendent.
Dans le business, de nombreux exemples du principe 80/20 peuvent être cités :
- 20% des produits représentent 80% du CA
- 20% des clients représentent 80% du CA
Dans la société les exemples sont également nombreux :
- 20% des criminels représentent 80% des peines encourues
- 20% des conducteurs représentent 80% des accidents de la route
Cette tendance a été découverte en 1897 par Vilfredo Pareto, un économiste italien. Elle a recouvrée plusieurs noms : le principe de Pareto, la loi de Pareto, la règle 80/20, le principe du moindre effort et le principe de déséquilibre. A travers le livre, RK annonce qu'il n'utilisera qu'une seule dénomination : le principe 80/20.
Pareto a étudié la distribution des richesses en Angleterre au 19ème siècle, et il a découvert que la majorité des richesses allaient à une minorité de personnes. Rien de surprenant pour l'instant, mais il a découvert deux autres faits intéressants.
Le premier est qu'il y a une relation mathématique constante entre l'échantillon de population et la quantité de richesses attribuées (en d'autres termes, si 20% de la population s'est vus attribuer 80% des richesses, alors on peut prédire sans risque d'erreur que 10% de la population s'est vu attribuer 65% des richesses, et que 5% s'est vu attribuer 50%).
Le second est que Pareto s'est aperçu que cette tendance au déséquilibre était observable parmi toutes les données qu'il observait, peu importe la période et le pays.
En ce sens, Pareto était un innovateur car personne avant lui n'avait pensé à comparer deux échantillons liés de données. De nos jours cette démarche est standard en économie.
Le principe a été revisité de nombreuses fois jusqu'à nos jours. En 1949, par le philologue Zipf.
Et surtout en 1951 par l'ingénieur américain Juran, l'homme derrière les concepts d'optimisation de la qualité dans les process industriels. Son idée a été d'utiliser le principe 80/20 en industrie pour gommer les défauts majeurs des produits.
IBM a été l'entreprise qui s'est familiarisée le plus tôt avec le principe 80/20, dès les années 60. En 1963, les ingénieurs IBM ont découvert qu'un ordinateur passait 80% de son temps de calcul sur les mêmes 20% du code opérationnel. L'entreprise a alors immédiatement réécrit son OS pour rendre ces 20% de code plus simples et rapides. Les entreprises comme Apple, Lotus et Microsoft ont également à la suite appliqué le principe 80/20 à leurs développements.
Selon RK, le principe 80/20 est important car il est contre-intuitif. Nous avons une tendance naturelles à penser que toutes les causes ont les mêmes effets, que tous les clients ont la même valeur, que tous les employés ont la même valeur, que tous les problèmes ont un grand nombre de causes et que cela ne vaut pas le coup d'isoler des causes clés, que 50% des causes ou inputs vont représenter 50% des résultats ou outputs. Rien n'est plus faux.
Le principe 80/20 promet qu'en analysant deux échantillons de données liées entre eux par une relation de cause et d'effet, on découvre une forme de déséquilibre. ce déséquilibre peut être 65/35, 80/20, 99,9/0,1 et n'ont même pas besoin de faire 100 en s'additionnant.
Chapitre 2 : Comment penser 80/20
Le chapitre 1 a expliqué le concept derrière le principe 80/20 ; le chapitre 2 va lui montrer comment mettre en pratique le principe 80/20 à travers deux méthodes, l'Analyse 80/20 et la Pensée 80/20.
La définition du principe 80/20 est qu'il existe un déséquilibre entre les causes et les résultats, entre les inputs et les outputs, entre les efforts et les récompenses. Les causes, les inputs et les efforts peuvent être divisés en deux catégories :
- la majorité, qui a peu d'impact
- une petit minorité, qui a un impact majeur et dominant.
Typiquement, les résultats, les outputs et les récompenses dérivent d'une petite portion des causes, inputs et efforts.
Une relation standard pour ce déséquilibre est le 80/20 : 80% des outputs viennent de 20% des inputs.
Par exemple, 80% de l'énergie sur Terre est consommée par 15% de ses habitants.
La meilleure manière de représenter cette relation est d'utiliser des histogrammes.
Bien sûr les nombres 80/20 sont un standard, la véritable relation peut être plus ou moins déséquilibrée. Mais dans la majorité des cas, on se rapproche plus du 80/20 que du 50/50. Parfois, 80% des profits viennent de 15% des produits, ou de 30% des produits. Les nombres, quand on les additionne, n'ont pas besoin de faire 100. Le fait qu'on dénomme le principe avec les nombres 80/20 peut faire penser que les nombres doivent faire 100. Il n'en est rien : pour appliquer le principe 80/20 il faut avoir 2 échantillons de données, chacun à 100%, et mesurer une quantité variable d'un des échantillons qui est causée par une partie de l'autre échantillon.
RK enchaîne sur ce que le principe 80/20 lui a apporté dans sa vie personnelle et professionnelle. Il donne de nombreux exemples tirés de son parcours, notamment un de ses professeurs à Oxford qui lui conseillait de ne pas se rendre aux cours mais d'aller plus vite en lisant des livres, et surtout en lisant les 20% les plus utiles du livre, ceux qui donnent 80% de sa valeur.
Comme écrit plus haut, il y a deux façons d'appliquer le principe 80/20.
La première c'est l'Analyse 80/20, qui se veut précise, quantitative, qui demande de l'investigation et donnent des conclusions factuelles à forte valeur.
La seconde est la Pensée 80/20, qui se veut floue et qualitative, qui demande de la réflexion et donne une idée générale à forte valeur également.
L'Analyse 80/20 examine la relation entre deux échantillons de données comparables. Un échantillon est toujours un univers de gens ou d'objets, qui peut être tourné en pourcentages. L'autre échantillon établit un rapport entre une certaine caractéristique de ces gens ou objets qui peut être aussi tourné en un pourcentage. Ce qui fait l'Analyse 80/20 unique est que la mesure sur le deuxième échantillon permet d'établir un rangement par ordre d'importance et de faire des comparaisons entre les deux échantillons de données.
RK prend ici l'exemple de 100 amis (le premier échantillon) et la consommation de bières parmi ces 100 amis (le deuxième échantillon). Il établit un tableau où chaque ami est classé suivant sa consommation. A partir de ce tableau, il en déduit que 28% des amis consomment 80% des bières (relation 80/28) à partir d'un histogramme.
L'Analyse 80/20 est utilisée pour se concentrer sur les causes clés d'une relation, les fameux 20% qui mènent à 80% des résultats. Ici, pour améliorer ses résultats, une brasserie pourrait se concentrer sur les 28% de ces amis et décider d'ignorer les 72% autres. A l'inverse, cette brasserie pourrait décider de se concentrer sur les 72% pour les amener au niveau de consommation des 28% premiers. RK note ici que cette dernière démarche est souvent plus compliquée et moins récompensée.
L'Analyse 80/20 peut être mal utilisée. RK prend ici l'exemple du commerce de livres. Selon lui, il est facile de démontrer que dans une librairie, 20% des titres représentent 80% des livres vendus. Avec ces données, les libraires devraient évidemment se concentrer sur les 20% des bestsellers. Mais quand cette approche a été tentée, les profits ont baissé. Est-ce que ça invalide le principe 80/20 ? D'après RK, la réponse est non, car la considération clé n'est pas la distribution des livres vendus mais bien ce que veulent les clients : à savoir une librairie avec un large choix. RK conseille également de regarder la distribution des profits et non du chiffre d'affaires, car dans le monde du livres, ce sont les best-sellers qui sont les moins rentables (peu de marge).
Cela montre le danger d'une utilisation linéaire de l'Analyse 80/20.
La Pensée 80/20 est une version plus "légère" de l'Analyse 80/20, qui permet en fait d'appliquer le principe à nos vies quotidiennes, de manière non-quantitative. La Pensée 80/20 veut que l'on se concentre sur les quelques petites choses qui valent vraiment la peine et d'ignorer la masse de choses non-importantes. S'engager dans la pensée 80/20, c'est se demander constamment quel est le 20% que va mener au 80%. On sait que la Pensée 80/20 fonctionne quand notre efficacité augmente.
Appliquer le principe 80/20 veut dire faire les choses suivantes :
- célébrer notre productivité exceptionnelle plutôt qu'augmenter notre niveau moyen d'efforts
- chercher le raccourci
- exercer du contrôle sur nos vies avec le moindre effort
- être sélectif et non pas exhaustif
- rechercher l'excellence dans peu de domaines plutôt qu'une bonne performance dans plusieurs
- déléguer ou outsourcer au maximum dans nos vies quotidiennes
- choisir notre carrière et notre employeur avec une extrême attention, et si possible employer les autres plutôt que d'être employé
- faire uniquement les choses pour lesquelles nous sommes les meilleurs et qu'on apprécie faire
- questionner notre vie pour en découvrir l'ironie et les bizarreries
- dans chaque domaine, rechercher quels 20% permettent d'atteindre 80% des résultats
- se calmer, travailler moins et cibler un nombre limité de buts où le principe 80/20 va fonctionner pour nous plutôt que de saisir chaque opportunité disponible
- se concentrer sur les moments où nous sommes à notre pic créatif.
Partie 2 : Le succès en affaires n'a pas besoin d'être un mystère
Chapitre 3 : Le culte "underground"
Toutes les sociétés et les individus ayant du succès connaissent le principe 80/20.
RK évoque ici la dimension Qualité du principe 80/20.
Le principe 80/20 a réellement connu une impulsion dans le busines lors de la révolution "qualité" initiée aux USA par Joseph Juran, qui disait dans son livre Quality Control Handbook, la bible du mouvement qualité, qu'un pourcentage réduit de défauts avait pour conséquence un pourcentage très élevé de problèmes de qualité, tout en citant le travail de Pareto. En d'autres termes, 20% des défauts causent 80% ds problèmes de qualité.
La deuxième vague du principe 80/20 est la vague des sociétés spécialisées en technologies de l'information. RK évoque ici la dimension Technologies de l'information du principe 80/20.
RK cite ici de nombreuses sociétés (RISC, IBM, Apple...) appliquant de manière constante le principe 80/20 à leur stratégie et à leurs produits.
Malgré tout, le principe 80/20 est décrit par RK comme le secret le mieux gardé dans le monde des affaires. Il reste sous-exploité, même par ceux qui le connaissent. Le principe peut aider le chef d'entreprise, le cadre, l'ouvrier, la personne au foyer, même le stagiaire.
Selon RK, le principe 80/20 fonctionne dans le business, et est vérifiable. Cela donne naissance à la théorie de l'entreprise 80/20 :
- dans n'importe quel marché, des fournisseurs arriveront mieux que les autres à satisfaire les besoins des clients : ils vendront plus cher et auront plus de parts de marché
- dans n'importe quel marché, des fournisseurs arriveront mieux que les autres à minimiser leurs dépenses tout en gardant leur niveau de revenus
- des fournisseurs arriveront à générer plus de profits que les autres
- avec le temps, 80% d'un marché est accaparé par 20% des fournisseurs
- toute entreprise qui adresse plusieurs segments de marché va générer 80% de ses profits sur 20% des segments adressés, par 20% de ses clients et par 20% des produits
- 80% des profits seront générés par 20% des employés
- 80% de la valeur seront générés par 20% du temps dépensé par les employés
- un produit qui est 10% meilleur que les produits concurrents va s'adjuger 100% de profits supplémentaires par rapport à la concurrence.
Chapitre 4 : Pourquoi votre stratégie est mauvaise
RK évoque ici la dimension Stratégie du principe 80/20.
Utiliser le principe 80/20 permet d'identifier les failles dans la stratégie de notre entreprise. A moins que cette entreprise soit très réduite et simple, il est facilement vérifiable qu'au moins 80% des profits viennent de 20% de l'activité et de 20% de nos revenus. L'astuce est de trouver ces fameux 20%.
Il faut alors mener une Analyse 80/20 des profits par catégorie différente de business :
- par produit ou type de produits
- par client ou type de clients
- par toute catégorisation qui apparaît intéressante dans notre business, comme la localisation géographique ou le circuit de distribution
- par segment compétitif.
Les trois premiers points peuvent paraître évidents. C'est la notion de segment compétitif qui mérite d'être développée. La meilleure manière, selon RK, d'examiner la profitabilité d'un business est de le séparer en segments compétitifs. Un segment est une partie du business où l'on rencontre un compétiteur différent ou différente dynamiques compétitives.
Analyser segment par segment permet d'avoir une vue globale sur son marché. Quels sont les segments qui me rapportent le plus ? Ceux où je dispose de plus de parts de marché que mes concurrents ? La question n'est pas seulement de tout voir sous l'angle de la profitabilité, mais également en termes d'attractivité (quel est mon futur sur ce segment) et de positionnement. Ainsi l'analyse stratégique ne doit pas s'arrêter à l'Analyse 80/20, il faudrait plutôt dire qu'elle commence avec.
Le principe 80/20 est un guide pour le futur de notre entreprise. L'innovation est un processus compliqué, mais une application créative du principe 80/20 peut être à la fois facile et amusant. RK donne ici quelques idées :
- 80% des profits réalisés par les industries sont réalisées par 20% d'entre elles : faire une liste des industries que l'on connaît les plus profitables et se demander pourquoi elles le sont et pourquoi notre entreprise ne peut pas être comme elles
- 80% des profits sur un marché sont réalisés par 20% des entreprises : si on ne fait pas partie de ces 20%, que font-elles que l'on ne fait pas ?
- 80% de la valeur perçue par les clients sont réalisés par 20% de l'activité de l'entreprise : quels sont ces 20% dans notre cas, qu'est-ce qui nous empêche de faire plus sur ces 20% ?
- 80% de ce que fait une entreprise ne représente pas plus que 20% des avantages perçus par le client : quels sont nos 80% est-il possible de s'en passer ?
- 80% des avantages d'un produit ou service attendus par le client peuvent être fournis à 20% du coût de ce produit ou service : y a-t-il un concurrent qui fournit ce genre de produits ou services sachant que beaucoup de clients seraient prêts à acheter cette version dégradée du produit ou service ?
- 80% des profits d'un marché viennent de 20% de ses clients : notre entreprise a-t-elle une bonne part de marché chez ces clients ? Si non, que peut-on faire pour augmenter cette part ?
En conclusion, le principe 80/20 annonce que notre stratégie d'entreprise est fausse. Si on réalise le plus d'argent sur une petite partie de notre activité, il faut renverser le modèle de notre business et concentrer nos efforts à multiplier cette petite partie.
Chapitre 5 : Simple est beau
Le niveau suivant, une fois que les managers se sont rendus compte que 80% de l'activité de leur entreprise est dispensable, est de se séparer de cette activité. Mais trop souvent, ils ne franchissent pas le pas en invoquant des raisons de baisse du chiffre d'affaires ou des raisons organisationnelles.
La vérité est qu'une activité non-profitable est non-profitable car cela demande des frais généraux élevés et que cela crée de la complexité sans raison.
RK évoque ici la dimension Réduction des coûts du principe 80/20.
Cela ne veut pas dire que petit est mieux que large, mais que simple est mieux que complexe. Idéalement, une entreprise doit être simple et large. Une grosse entreprise fait ainsi des économies d'échelles sur tous ses coûts.
La complexité interne a des énormes coûts cachés. Le coût d'arrêter et de redémarre des projets, le coût de la communication et de l'extra-communication entre les employés surnuméraires, tout s'ajoute pour minimiser les profits des entreprises complexes.
La simplicité est une application du principe 80/20. RK cite une étude menée par Gunter Rommel, un Allemand, sur 39 sociétés de moyennes taille en Allemagne. Cette étude a montré que le point commun entre toutes les sociétés ayant du succès face aux autres était la simplicité.
Un business simple a toutes les chances d'exploiter des niches où les marge sont très élevées, ou alors exploiter un marché mature "vache à lait".
En interne, la meilleure approche peut être de se focaliser sur la partie de la chaîne de valeur (R&D, production, distribution, vente, marketing, service) où notre entreprise a le plus grand avantage compétitif et d'outsourcer tout le reste.
Cela peut permettre d'abandonner toutes les fonctions centrales, "de siège", liées à la gestion des activités complexes. Pour des gains d'argent, bien sûr, mais surtout la dilution des responsabilités et le fait d'éloigner les gens qui "réalisent" des clients.
Finalement, plus une ligne de business est simple, plus elle a de chances d'être proche du client.
L'excuse de diminuer le chiffre d'affaires pour ne pas se débarrasser des activités complexes et dispensables de l'entreprise est commune, mais on peut lui tordre le cou en mettant toutes ses ressources sur la montée en puissance sur les segments de valeur.
Toujours garder à l'esprit que :
- l'efficacité repose sur la simplicité
- la grande majorité des activité sera toujours sans intérêt, pauvrement conçues, mal gérées et bien en deçà des attentes des clients
- une petite portion de l'activité sera toujours terriblement efficace et apportera de la valeur aux clients
- toutes les organisations sont un mélange de forces productives et improductives : les gens, les relations entre les gens et les actifs
- la faible performance est une réalité présente dans toutes les organisations
- il est toujours possible de faire mieux tout en faisant moins.
Toujours s'attacher à multiplier ce que nous apportent les fameux 20%.
Le principe 80/20 peut nous aider à réduire les coûts dans notre entreprise, en étant sélectif sur les domaines qui méritent des réductions de coûts, en identifiant les points qui peuvent être grandement et facilement améliorés, et en comparant les performances entre les activités de l'entreprise.
En conclusion, la meilleure façon de créer quelque chose de grand est de créer quelque chose de simple.
Chapitre 6 : Attirer les bons clients
Dans ce chapitre, RK aborde la dimension Marketing et la dimension Vente du principe 80/20.
La dimension Marketing du principe 80/20 :
Il est souvent dit que nous vivons dans un monde post-industriel où les entreprises ne devraient pas être drivées par la production mais plutôt drivées par le marketing et "customer-centric". Cette affirmation est au mieux à moitié-vraie.
Il est vraie que la révolution industrielle a crée des business massivement drivés par la production. L'approche de Ford, par exemple, était la bonne pour son époque : simplifier les biens de consommation et baisser leurs coûts pour les rendre accessibles au plus grand nombre. D'une certaine manière, c'est du non-sens que de dire que le monde post-industriel n'est pas drivé par la production : aujourd'hui les services sont industrialisés de la même manière que les produits physiques de l'ère industrielle (fleuristes, lavage, enseignement, divertissement...).
Les années 60 ont redécouvert le marketing, et les termes de satisfaction client, de "client au centre de l'activité", et ont mené les entreprises à s'engager en force dans cette approche. D'après RK, être "customer-centric" est une approche parfaitement valable mais elle peut avoir des effets secondaires mortels. Cela peut mener par exemple à vouloir recruter de plus en plus de clients marginaux, faisant augmenter les coûts et plonger les profits. Chasser trop de clients peut mener à l'explosion des coûts marketing et des coûts de vente. Le principe 80/20 est essentiel ici car il permet de continuer à se focaliser sur le marketing profitable et sur le client profitable.
RK annonce donc trois règles d'or :
- le marketing, et l'entreprise dans son entier, doit se concentrer à fournir un produit ou un service d'exception sur 20% de la ligne de produits, ceux qui fournissent 80% des profits
- le marketing, et l'entreprise dans son entier, doit fournir des efforts extraordinaires pour contenter, garder et étendre les ventes des 20% de clients qui fournissent 80% des profits de l'entreprise
- il n'y a pas de conflit réel entre la production et le marketing : la réussite du marketing tiendra au fait que ce qui est marketé sera différent, et pour nos clients, introuvable ailleurs ; ou fournir un produit / service qui a une valeur introuvable ailleurs.
RK conseille, en prenant l'exemple d'un magasin, de se focaliser sur les 20% de produits qui génèrent 80% de nos profits. Cela ne veut pas dire abandonner les 80% de produits qui rapportent peu, mais bien offrir un plus grand espace dans le magasin aux 20%.En d'autres termes, c'est être drivé par le marketing, mais sur peu de produits.
D'un autre côté, il faut être "customer-centric" pour les quelques clients importants, les fameux 20%. A savoir établir une relation proche avec ses 20%. RK prend ici l'exemple d'American Express qui focalise ses campagnes de communication vers ses 20% de clients les plus profitables, à savoir ceux qui multiplient les repas d'affaires, généralement payés avec une carte American Express.
Pour sécuriser ses 20% de clients, RK décrit un process en quatre étapes :
- d'abord identifier qui sont ces clients : dans le cas de gigantesques entreprises, il peut s'agir de réseaux de distribution entiers
- leur fournir un service exceptionnel
- faire en sorte que les nouveaux produits et services ciblent ces 20%
- viser à sécuriser pour toujours ces 20% de clients, car la véritable santé d'un business tient à la profondeur des relations avec ses meilleurs clients.
Il est impossible de centrer son organisation sur 100% de ses clients ; par contre, centrer son organisation sur les 20% de ses clients doit être une obsession.
La dimension Vente du principe 80/20 :
RK commence cette sous-partie en posant une question : en supposant que 73% de nos ventes sont générées par 20% de nos commerciaux, que faudrait-il faire avec cette information ?
Déjà, tout faire pour que ces commerciaux restent à leur niveau de performance. Cela ne peut être fait seulement en les arrosant d'argent.
Ensuite, embaucher encore plus de ce type de commerciaux.
Puis essayer d'identifier quand et comment ces commerciaux vendent. 80% des ventes auront certainement lieux à partir de seulement 20% de leur temps de travail.
Puis demander à toute sa population commerciale d'adopter les méthodes de ces commerciaux.
Enfin échanger les équipes et les périmètres commerciaux pour essayer d'établir si les 20% de commerciaux peuvent retrouver leurs performances dans un autre environnement commercial.
Au niveau de la formation des commerciaux, RK conseille de :
- former uniquement les commerciaux dont on est sûr qu'ils travailleront longtemps pour nous
- faire former les commerciaux par les meilleurs commerciaux en place et les rémunérer aux futures performances des commerciaux formés
- investir le plus en formation dans ceux qui performent le mieux après un premier cycle de formation : prendre les 20% meilleurs et investir 80% du budget formation peur eux.
RK prévient également que la vente n'est pas seulement du fait d'avoir de bonnes techniques de vente :
- concentrer les efforts des commerciaux sur les 20% de produits qui génèrent 80% des ventes (et rémunérer les forces de vente sur ces 20% de produits, pas sur les autres)
- concentrer les commerciaux sur les 20% de clients qui génèrent 80% des ventes et 80% des profits
- organiser les meilleurs comptes clients sous une seule équipe
- réduire les coûts et utiliser au maximum le téléphone pour les comptes clients les moins importants. Plutôt que d'abandonner des comptes à cause de la réduction de temps qui leur sont consacrés, on préférera mettre en place une gestion centralisée à distance pour 80% de ces plus petits comptes.
- enfin demander aux commerciaux de retourner visiter les vieux clients qui ont générés du business dans le passé : c'est une stupéfiante technique commerciale souvent négligée.
Chapitre 7 : Le top 10 des utilisations business du principe 80/20
Outre les dimensions Stratégie, Qualité, Réduction des coûts, Marketing, Vente et Technologies de l'information, RK aborde dans ce chapitre les quatre derniers domaines d'applications du principe 80/20, à savoir la Prise de décision et analyse, la Gestion des stocks, la Gestion de projet et la Négociation.
Concernant le domaine de la prise de décision, RK énonce 5 règles :
- seules quelques décisions sont réellement importantes
- la plupart des décisions les plus importantes sont souvent celles prises par défaut
- pour les décisions importantes, RK note que 80% des analyses intéressantes sont réalisées sur les premiers 20% du temps alloué, et doivent amener à prendre une décision 100% du temps comme si on était confiant à 100% à propos du fait que cette décision soit correcte
- si ce que l’on décide ne semble pas marcher, il est préférable de changer de d’avis tôt que trop tard
- enfin, quand quelque chose fonctionne, il faut redoubler notre investissement dans ce quelque chose.
RK s’intéresse après à la gestion des stocks, en appliquant le principe 80/20. Selon lui, les stocks suivent invariablement une distribution 80/20 : 80% des stocks sont à l’origine de 20% des revenus. Cela veut dire que les stocks sont souvent très chers et impliquent de dépenser énormément d’argent pour garder en stock des produits non-profitables.
Ensuite, RK développe quatre idées concernant le domaine de la gestion de projet du principe 80/20.
- 80% de la valeur d’un projet viendra de la réalisation de 20% de ses activités. Les 80% d’activités restantes sont générées par la complexité. Avant de commencer un projet, il faut donc exprimer son objectif de la manière la plus simple possible.
- 80% du bénéfice d’un projet viendra de 20% des activités de ce projet : à cet effet il peut être intéressant de fixer des dead-lines impossible à tenir aux membres du projet pour qu’ils se concentrent sur ces 20%. C’est souvent les fonctionnalités optionnelles qui transforment des potentiels projets réussis en catastrophe.
- Planifier avant d’agir, ce qui veut dire écrire tous les sujets critiques que l’on essaye de résoudre et construire les hypothèses de réponse à ces sujets. Ce sont les projets les plus courts qui méritent le plus de planification.
- Etablir le design avant d’implémenter : 20% des problèmes avec n’importe quel design projet entraîne 80% des coûts supplémentaires, et 80% des problèmes critiques sont soulevés durant la phase de design.
Enfin, pour terminer le chapitre, RK aborde le domaine de la négociation et y développe deux idées :
- seuls quelques points dans une négociation sont réellement importants : 20% des sujets abordés détiendront 80% de la valeur de la négociation. Cela ne veut pas dire pour autant abandonner à l’autre partie les 80% restants. On peut concéder des avancées sur ces 80% pour prendre l’avantage sur les 20% qui comptent.
- Ne pas abandonner trop vite : 80% des concessions sont réalisées dans les derniers 20% du temps de la négociation.
Chapitre 8 : Les "quelques-uns vitaux" vous donnent du succès
La logique du principe 80/20 veut que l’on considère seulement quelques points importants. On peut alors facilement penser 80/20 et agir 80/20 quelque soit les choses que l’on réalise.
Ainsi RK récapitule et complète ici des idées déjà développées plus tôt dans le livre. :
- D’abord, un nombre réduit de choses est toujours plus important qu’un grand nombre de choses qui s’avèrent inutiles
- Le progrès veut dire bouger des ressources d’une utilisation sans valeur vers une utilisation avec énormément de valeur
- Seules quelques personnes donnent de la valeur à une organisation
- Les marges varient grandement
- Les ressources sont toujours mal allouées
- Le succès est sous-estimé et sous-célébré
- L’équilibre est illusoire : le succès personnel ou le succès d’une organisation reposent non pas sur l’invention ou l’innovation mais à détecter le moment auquel cette innovation va être irrésistible
- Les plus grands succès ont tous commencé petits : il est facile d’oublier que d’énormes entreprises sont passées par des étapes où elles n’étaient que des start-up.
Pour finir ce chapitre, RK demande au lecteur d’arrêter de penser 50/50 mais bien de commencer à penser 80/20 :
- s’attendre à ce que 20% soit égal à 80%, et l’inverse
- s’attendre à ce que tout (notre temps, notre organisation, notre marché, toutes les personnes et les business que l’on croise) possède une qualité 20%
- chercher les 20%, souvent bien cachés et protégés parmi un amas de médiocrité
- s’attendre à ce que les 20% de demain soient différents des 20% d’aujourd’hui
- développer mentalement une protection contre les 80%.
RK demande également au lecteur de commencer à agir 80/20 :
- dès que l’on détecte une activité 20%, s’en faire le spécialiste et l’ambassadeur
- utiliser toutes les ressources à notre disposition pour exploiter ces 20%
- utiliser de manière extensive les alliances avec d’autres gens, mais uniquement avec les 20% meilleurs
- exploiter l’arbitrage 80/20 en bougeant des ressources des activités 80% vers les activités 20%.
- Innover vers des nouvelles activités 20%, voler les meilleures idées 20%
- Réduire les activités 80%.
Partie 3 : Travailler moins, gagner plus et apprécier plus
Chapitre 9 : Etre libre
Le principe 80/20 rend libre, car il permet de travailler moins et en même temps de plus apprécier la vie et de gagner plus.
RK décrit dans ce chapitre les caractéristiques de la Pensée 80/20.
La Pensée 80/20 est réflective. Nous pensons traditionnellement de manière linéaire : x a pour cause y, z a pour cause w. L’objectif de la Pensée 80/20 n’est pas de passer à l’action mais plutôt de réaliser une réflexion au calme, pour minimiser les ressources allouées à un problème tout en cherchant à obtenir des résultats impressionnants.
La Pensée 80/20 est non-conventionnelle, car elle demande de faire les choses différemment en observant ce que les gens font mal pour ne pas répéter leurs erreurs.
La Pensée 80/20 est hédoniste. Tandis que la plupart des gens passent beaucoup de temps avec des gens qu’ils n’apprécient pas, occupent des postes qu’ils n’apprécient pas, le penseur 80/20 lui fait tout l’inverse. L’hédonisme est souvent vu comme menant à l’égoïsme, c’est en fait tout l’inverse : il est presque impossible d’atteindre un objectif si l’on n’apprécie pas ce que l’on fait.
La Pensée 80/20 croit au progrès. Sachant que nos activités répondent au ratio 80/20, pour progresser une piste est d’allouer plus de ressources des 80% vers les 20%.
La Pensée 80/20 est stratégique : être stratégique c’est se concentrer sur ce qui est réellement important, sur ce qui peut nous donner un avantage comparatif.
La Pensée 80/20 est non-linéaire. Si on est malheureux, la pensée 80/20 permet non pas de se focaliser sur les causes de notre malheur mais plutôt de se focaliser sur les derniers moments heureux que nous avons vécus pour faire en sorte d’orienter nos actions et nos objectifs vers ces moments.
La Pensée 80/20 combine de l’ambition avec la confiance. Nous sommes conditionnés pour croire que l’ambition vient avec un état de suractivité permanent, de longues heures au bureau et une vie sociale réduite. L’idéal 80/20 promet lui que la majorité de ce que l’on va réaliser dans notre vie va venir d’un temps de réalisation très réduit. En sélectionnant de manière précise nos actions, on peut aborder la réalisation de nos objectifs de manière calme.
Enfin, pour terminer le chapitre, RK distille des idées pour appliquer le principe 80/20 à nous-mêmes, notamment :
- la plupart de nos échecs viennent d’actions que les autres ont choisies pour nous, tandis que la plupart de nos réussites viennent d’actions que nous avons nous-mêmes choisies
- trop peu de gens prennent leurs objectifs sérieusement et mettent moyennement de l’effort dans trop de choses différentes. Ainsi, les gens qui réussissent ont toujours été sélectifs à propos de leurs objectifs.
Chapitre 10 : La révolution du temps
RK promet dans ce chapitre que le principe 80/20 peut être appliqué à mener une révolution sur le temps, qui est selon lui la façon la plus rapide de gagner en bonheur et en efficacité.
Il part de deux observations :
- La plupart des plus grandes réalisations des gens (qu’elles soient personnelles, professionnelles, intellectuelles, artistiques, culturelles ou sportives) sont réalisées sur une minorité de leur temps. Il y a un profond déséquilibre entre ce qui est créé et le temps passer à le créer.
- De la même manière, le bonheur ressenti par les gens arrive sur un temps restreint de leur vie.
Ce sont bien sûr des hypothèses exprimées ici par RK, qui néanmoins concède avoir observé leur réalité à plusieurs occasions.
Ces deux observations, quand elles sont vraies, ont quatre implications :
- la plupart des choses que nous faisons n’ont pas de valeur
- quelques fragments de notre temps ont bien plus de valeur que tout le reste
- cela ne sert à rien de gagner en efficacité sur les 80% de notre temps qui ont peu de valeur
- on ne peut pas dire qu’on manque de temps si seulement 20% de notre temps est utile : on peut puiser dans 80% de notre temps inutile.
L’idée n’est donc pas de mieux gérer son temps. Si notre utilisation du temps est déséquilibrée, une révolution du temps est requise. Il faut transformer la manière dont on utilise le temps, et non pas essayer de gérer à la marge le temps dont on dispose.
RK comprend que les utilisateurs de méthode de gestion du temps sont satisfaits de leurs gains de productivité (généralement entre 15 et 25%), mais selon lui, la gestion du temps c’est comme mettre le contenu d’un tonneau dans une bouteille. C’est aller plus vite. C’est établir des priorités.
La société étant divisée entre ceux qui ont du temps mais pas d’argent et ceux qui ont de l’argent mais pas de temps pour l’apprécier, le succès des méthodes de gestion du temps s’explique donc par le fait que les gens cherchent désespérément à moins travailler tout en gagnant autant d’argent.
Le principe 80/20 appliqué au temps n’est pas conventionnel.
Notre usage courant du temps n’est pas rationnel. Le temps ne nous manque pas, car nous utilisons seulement 20% de notre temps de la bonne manière. Le principe 80/20 énonce que si on double notre temps sur notre meilleur 20% parmi nos activités, on pourrait grandement améliorer notre productivité.
De même, le principe 80/20 dit que nous devrions moins en faire. C’est la deadline qui permet dans bien des projets d’être efficace les derniers instants. En mettant en place une deadline plus serrée, on pourrait tout simplement gagner en productivité.
Ce n’est donc pas la pénurie de temps qui devrait nous inquiéter, mais bien le fait que ce temps est en majorité utiliser pour réaliser des choses sans valeur.
Pour commencer sa révolution du temps, RK donne une méthode en 7 étapes :
- Faire le saut mental de dissociation des efforts et des récompenses : travailler dur n’est pas la meilleure manière d’atteindre ses objectifs. Par contre, travailler dur sur des activités qui nous intéressent, que l’on a choisies, va mener à des bons retours. En d’autres termes, il faut savoir être paresseux.
- Abandonner la culpabilité. Il n’y a pas de valeur à faire des choses que l’on n’a pas envie de faire. Tous les gens riches le sont devenus car ils aimaient ce qu’ils faisaient. RK précise ici qu’il ne se fait pas l’avocat de la paresse, car le travail est une activité qui satisfait un besoin intrinsèque.
- Se libérer des obligations imposées par les autres. Au travail par exemple, il est fort possible que 80% de notre temps est consacré à faire des choses pour les autres. Il est bien sûr impossible de se libérer totalement des choses que l’on doit réaliser pour les autres. L’idée est de choisir avec soin nos partenaires et nos obligations.
- Etre non-conventionnel et excentrique dans l’utilisation de notre temps, par exemple en dessinant plusieurs scénarios de vie et en choisissant celui qui nous permet de réaliser le plus d’activités à forte valeur.
- Identifier les 20% qui nous donnent 80%. Pour le bonheur, il faut ainsi identifier les « îles de bonheur », ces petits moments qui concentrent tout le bonheur que l’on ressent. De la même manière pour notre réussite, identifier les « îles de réussite », ces moments où nous concentrons tous nos succès et toute notre productivité. Qu’ont ces îles en commun ? En identifiant leurs points communs, on peut agir en fonction pour multiplier l’occurrence de ces îles.
- Multiplier les 20% du temps qui donnent 80%. Les points communs de nos îles permettent d’isoler ce pour quoi on est programmé pour faire.
- Eliminer ou réduire les activités de peu de valeur. En une seule phrase : ne pas suivre le troupeau.
Des critiques peuvent être émises contre la révolution du temps. Faire la révolution du temps, cela peut vouloir dire aller à l’encontre de nos chefs, divorcer de notre conjoint… Bref, la révolution est quelque chose de dangereux et d’inconfortable.
Chapitre 11 : Vous pouvez toujours avoir ce que vous voulez
Pour obtenir ce que l'on veut, il faut savoir ce que l'on veut, et le vouloir entièrement.
C'est l'objet des chapitres 11, 12, 13, 14 et 15 : savoir ce que l'on veut, et comment faire pour obtenir une vie sociale riche, une carrière brillante, de l'argent et du bonheur.
RK conseille de se poser de nombreuses questions.
Sur la vie, il propose de se demander si nous vivons avec la bonne personne, si nous vivons au bon endroit, si nous travaillons un nombre d'heures qui corresponde à notre équilibre et à notre vie sociale, si nous nous sentons en contrôle de notre vie, si nous pouvons faire du sport et méditer quand nous le souhaitons, si nous sommes généralement détendus avec notre entourage, si notre mode de vie nous permet d'être créatifs et de révéler notre potentiel, si nous possédons assez d'argent pour ne pas à s'en soucier, si nous voyons nos amis proches suffisamment, si nous voyageons suffisamment, si notre mode de vie est compatible avec celui de notre famille, si nous avons tout ce dont nous avons besoin à cet instant précis.
Sur le travail RK précise que les heures de travail ne devraient pas être dictées par une convention sociale. le principe 80/20 peut aider dans ce sens, pour arbitrer : si nous sommes plus heureux en dehors du travail qu'au travail, alors il faut diminuer nos heures au bureau. L'inverse est aussi vrai.
De nombreuses personnes n'aiment pas leur travail, et serait prêt à changer pour une compensation équivalente.
Notre carrière ne doit pas être une prison : nous avons probablement plus de choix pour notre futur. Il faut se demander quelle carrière nous rendra le plus heureux. RK propose un schéma qui répartit les gens en six cases, selon leur besoin d'accomplissement (faible ou fort) et leur préférence pour travailler pour des organisations, pour travailler tout seul, ou pour travailler à employer les autres.
L'aliénation au travail vient généralement du fait que nous sommes rangés dans la mauvaise case.
Au niveau de l'argent, RK rappelle qu'elle n'est selon lui pas difficile à obtenir. Il suffit pour cela de faire quelque chose que l'on aime. Malheureusement il existe des professions où l'offre excède largement la demande. Dans ces circonstances, RK conseille de ne pas abandonner, et peut-être de trouver un métier qui s'approche fortement de notre premier choix mais qui n'est pas aussi concurrentiel. Si l'argent est vraiment important pour nous, RK conseille de se mettre à son compte le plus rapidement possible et à commencer à employer les autres.
Il n'hésite pas à dire que l'argent appelle facilement l'argent, mais que surtout l'argent est sur-estimé : arrivé à un certain train de vie, gagner encore plus d'argent ne fait qu'apporter des problèmes et n'a plus aucun impact sur nos possibilités et notre bonheur.
Au niveau de notre réussite et de notre performance, RK explique qu'il y a deux types de personnes : ceux qui réussissent et ceux qui sont sains d'esprit. Il propose de se poser également de nombreuses questions pour réussir : quelles réussites passées nous ont donnés le plus de satisfaction ? quelles méthodes ont prouvé être 80/20 ? que pourrait-on réaliser que les autres ne pourraient pas faire ?
Il termine en disant qu'il faut se focaliser sur ce que l'on trouve simple à faire.
Chapitre 12 : Avec un peu d'aide de nos amis
RK explique ici que le principe 80/20 peut s'appliquer à nos relations sociales et professionnelles.
Selon lui, 80% de ce que nous apporte l'ensemble de nos relations viennent de 20% de nos relations.
80% de ce que nous apporte l'ensemble de nos relations viennent de 20% de relations que nous formons le plus tôt dans nos vies.
On déploie bien moins que 80% de notre attention aux 20% de nos relations qui nous apportent 80%.
RK cite ensuite une étude selon laquelle il s'avère que notre capacité à nouer des relations étroites est loin d'être infinie. C'est la "théorie du village", qui veut que plus nous avons accumulé tôt dans notre vie d'expérience dans les relations avec les gens, plus il sera difficile de nouer des relations étroites par la suite. Cette théorie respecte le principe 80/20 : un nombre restreint de nos relations va compter pour une large proportion de notre vie émotionnelle.
Du côté de la vie professionnelle, RK note que pour atteindre un haut niveau de réussite et d'excellence, il sera presque obligatoire pour nous de former des alliances avec des gens. Il faut bien se concentrer avant de nouer une alliance, car elles sont stratégiques pour notre réussite. RK prend ainsi l'exemple de Jésus qui s'est reposé sur Saint Jean le Baptiste, puis ses 12 apôtres etc.
De la même manière que dans notre vie personnelle, le principe 80/20 s'applique ici en montrant que les alliés clés sont peu nombreux. Les meilleures alliances professionnelles sont basées sur 5 attributs :
- le plaisir mutuel (il faut apprécier la compagnie de l'autre, et inversement)
- le respect
- une expérience partagée
- la réciprocité (l'alliance doit être un échange de bons procédés des deux côtés)
- la confiance.
RK conseille enfin, surtout si nous sommes tôt dans notre carrière, de développer nos alliances prudemment, avec au maximum six ou sept alliances au total : une ou deux avec des mentors (des personnes beaucoup plus âgées que nous, ou jeunes mais destinées à atteindre le sommet), deux ou trois avec des pairs, une ou deux où nous sommes le mentor.
Chapitre 13 : Intelligent et paresseux
RK cite Von Manstein, un général allemand durant la seconde guerre mondiale, qui répartissait les gens en 4 catégories :
- les paresseux et stupides, à laisser seuls
- les travaillant dur et stupides, à renvoyer immédiatement,
- les travaillant dur et intelligents, qui feront d'excellents officiers,
- les paresseux et intelligents, qui sont promis aux sommets.
La clé pour travailler moins et gagner plus est de sélectionner avec soin les quelques petites choses à faire qui détiennent le plus de valeur.
RK note dans ce chapitre qu'il y a un déséquilibre dans le monde professionnel, au niveau du succès et des retours (compensation, reconnaissance...).
Ainsi, un très faible pourcentage des professionnels obtiennent une quantité disproportionnée de reconnaissance et également une grande part des profits. Cette répartition, en accord avec le principe 80/20, est valable dans tous les domaines : 20% des joueurs pro de tennis s'arrogent 80% des gains du circuit par exemple.
Nous vivons dans un monde où le marketing est roi : les plus grands noms gagnent énormément, ceux qui ne sont pas aussi bons ou pas aussi connus gagnent bien moins.
Quelles sont donc les règles pour obtenir du succès dans ce monde 80/20 ? RK conseille de se rappeler les catégories de Von Manstein : il faut trouver la place qui nous est promise, celle où on peut être intelligent, paresseux et grassement payé. Pour ça, dix conseils :
- se spécialiser dans une niche très petite et y développer une compétence rare
- choisir une niche qu'on apprécie, où nous pouvons exceller et où on a nos chances de devenir un leader incontesté
- réaliser que le savoir c'est le pouvoir
- identifier notre marché et nos clients cibles et les servir au mieux
- identifier où les 20% d'efforts nous donnent 80% de retours
- apprendre des meilleurs
- devenir notre propre employeur le plus tôt possible dans notre carrière
- employer le plus possible de créateurs de valeur
- utiliser des sociétés extérieures pour tout ce qui n'est pas dans notre compétence
- exploiter l'effet de levier apporté par de l'investissement extérieur.
Chapitre 14 : L'argent, l'argent, l'argent
Ce chapitre est destiné à ceux qui ont de l'argent et qui souhaitent le multiplier.
RK annonce que l'argent respecte le principe 80/20 :
- les salaires et revenus tendent à être distribués de manière déséquilibrée
- les richesses suivent une distribution encore plus déséquilibrées que les revenus, parce que la majorité des richesses est créée par de l'investissement et non pas par des revenus salariaux, et parce que les retours sur investissement sont également très déséquilibrés
- l'investissement crée de grosses quantités d'argent par l'effet de "combinaison" : un investissement réalisé en 1950 de 100€ et qui prend 12,5% par an vaudrait la petite somme de 132 000€ aujourd'hui (sans prendre en compte l'inflation)
- les différences à terme entre des investissements à 5, 10, 20 et 40% sont énormes.
Ainsi RK conseille, si l'on souhaite devenir riche, d'investir de l'argent le plus tôt possible, car on ne deviendra pas riche grâce à nos salaires. Il faut développer une stratégie de long-terme, basée sur des principes ayant déjà fonctionné dans le passé. Pour ça, dix conseils :
- faire en sorte que notre philosophie d'investissement reflète notre personnalité
- être proactif et déséquilibré
- investir majoritairement sur le marché actions
- investir sur le long terme
- investir le plus possible quand le marché est bas
- si on ne parvient à battre le marché, investir dans des trackers
- investir dans les domaines où on a une forme d'expertise
- considérer les marchés émergents
- massacrer les valeurs qui nous font perdre
- ne pas empocher nos gains avant d'atteindre notre objectif long-terme.
Chapitre 15 : Les 7 habitudes du bonheur
RK croit que le principe 80/20 peut s'appliquer au bonheur. Deux façons d'être plus heureux :
- identifier les moments où nous sommes heureux et et les étendre au maximum
- identifier les moments où nous sommes moins heureux, et les réduire au maximum.
RK aborde dans le suite du chapitre le versant scientifique du bonheur. Il n'y a pas de doutes que certaines personnes sont plus enclines au bonheur que d'autres, de manière naturelle. Des pistes de travail de la psychoneuro-immunologie montre que dans certaines limites, on peut choisir de se sentir heureux ou malheureux, voire de se sentir en bonne santé ou en mauvaise santé.
La manière dont on se perçoit est également très dépendante de nos expériences juvéniles.
RK croit fortement en notre capacité de changer la façon dont nous pensons et agissons. Quand le malheur frappe, nous pouvons reconnaître ce qui se passe et refuser de l'accepter. En psychologie, cela revêt le terme d'intelligence émotionnelle.
Etre intelligent émotionnellement, c'est identifier les leviers personnels et les circonstances qui nous permettent de magnifier les pensées positives et réduire les pensées négatives.
On peut ainsi être plus heureux en changeant notre manière de penser à propos des évènements, à propos de nous-même, et en changeant tout simplement les évènements (en changeant les personnes avec qui on passe du temps, et en évitant les moments qui nous rendent malheureux).
RK identifie 7 habitudes quotidiennes pour être heureux :
- l'exercice
- la stimulation mentale (au travail ou en-dehors)
- la stimulation spirituelle ou artistique
- la réalisation d'une bonne action
- une pause avec un ami
- se faire un petit plaisir à soi
- se féliciter.
RK identifie également 7 stratagèmes pour être heureux à moyen terme :
- maximiser notre contrôle sur les choses (par exemple en maîtrisant son temps en devenant son propre employeur)
- se fixer des objectifs atteignables
- être flexible (Life is what happens when you're busy making other plans - John Lennon)
- avoir une relation très proche avec notre partenaire
- avoir un nombre limité d'amis, heureux de préférence
- avoir quelques alliances professionnelles sérieuses
- avoir un style de vie qui nous convienne.
Partie 4 : Nouvelles idées - Le principe revisité
Chapitre 16 : Les deux dimensions du principe
Dans ce dernier chapitre, RK passe en revue les critiques, bonnes et mauvaises, qu'il reçoit depuis 10 ans et la première édition de son livre.
D'après les commentaires de ses lecteurs, il apparaît globalement que le principe 80/20 fonctionne, particulièrement dans ses deux dimensions d'amélioration de la vie et d'efficacité.
RK exploite les critiques positives et nous demande de se poser les questions suivantes :
-
Au travail, quelle est la contrainte, qui, si elle était levée, ferait
en sorte que l'on soit 5, 10 ou 20 fois plus productifs ?
- Dans
notre vie privée, quelle est la chose qui nous empêche de donner le
meilleur et d'apporter de la joie aux personnes auxquelles on tient ?
Parmi les critiques, deux questions sont soulevées et sortent du lot en majorité :
- Est-ce que le principe 80/20 peut s'appliquer à nos vies personnelles ?
- Les 80% ne sont-ils pas essentiels eux aussi ?
En fait, RK note trois inquiétudes de la part de ses lecteurs critiques :
- si le principe 80/20 est vu comme un outil d'efficacité, avoir 80% des résultats pour 20% d'efforts peut être vu comme une vision simpliste et non authentique de la vie : après tout, si on aime un livre, on ne devrait pas se limiter à en lire 20% pour en saisir 80%, mais bien à le lire en intégralité
- l'inquiétude de viabilité : si le principe 80/20 fonctionne aujourd'hui, fonctionnera-t-il demain ?
- l'inquiétude d'équilibre : à force de se concentrer sur les meilleures parties de la vie, il est possible qu'on délaisse le reste, ce reste qui rend justement meilleures les meilleures parties de la vie (à noter que cette inquiétude ne s'applique qu'à notre vie et pas au business, parce que la manière dont l'économie avance est à travers une bataille de firmes totalement spécialisées et déséquilibrées).
Ce que RK a réalisé à travers le feedback de ses lecteurs, c'est que le principe 80/20 possède deux dimensions, presque opposées.
D'un côté, il y a la dimension "efficacité". Cette dimension nous demande de nous concentrer sur les 20% les plus productifs, et d'investir le plus possible de notre temps dans ces 20%.
De l'autre côté, il y a la dimension "amélioration de la vie". Cette dimension nous demande de s'investir à fond (200%, 2000% ?) dans les 20% qui font que nous sommes uniques, sans se priver sur les efforts, l'argent ou tous les autres moyens pour y arriver. Il n'y a pas de limite à la quantité d'efforts ou de temps à dépenser sur ce qui améliore, voire même défini, notre vie.
La réponse de RK aux trois inquiétudes est donc la suivante :
- c'est seulement vu comme un outil d'efficacité que l'on doit utiliser le principe 80/20 pour faire les choses rapidement et de manière paresseuse : pour ce qui améliore notre vie, on doit prendre le chemin le plus long
- à propos de l'inquiétude de viabilité, une utilisation du principe pour le business demande d'être prudent (par exemple si on retient seulement 20% de nos meilleurs clients, faire attention à ce que les meilleurs clients de demain ne soient pas rejetés dans les 80%) ; une utilisation du principe pour notre vie en elle-même demande également d'être prudent (sachant qu'il est toujours très sage de faire des efforts à développer des compétences qui vont changer notre vie).
- à propos de l'inquiétude d'équilibre, on doit être déséquilibré sur le domaine de l'efficacité, pour travailler sur les 20% qui importent ; à propos de notre vie nous devons être aussi déséquilibré d'un côté (en ciblant les quelques activités et relations qui améliorent notre vie) mais équilibré de l'autre côté en répartissant notre temps entre le travail et les loisirs, entre nous et les autres.
Le mot de la fin de RK est qu'il faut croire au progrès. Le progrès demande des élites, qui vivent pour la gloire et le service à la société. Le principe 80/20 va dans ce sens, et permet de ne pas attendre les autres pour commencer à travailler pour devenir une élite.
Mon avis sur le livre :
The 80/20 Principle est un livre fascinant car ses domaines d'application sont très nombreux : le business déjà, dans tous ses compartiments (marketing, vente, négociation, gestion de projet…) mais aussi la vie, le bonheur et les relations. A ce titre, The 80/20 Principle est à la fois un livre de développement personnel et un livre de business. C'est sa force.
L'auteur conseille d'ailleurs une utilisation pragmatique du principe : la fameuse Pensée 80/20. C'est ce que je retiendrai de ce livre : éviter les pensées linéaires et toujours essayer d'isoler les 20%, dans n'importe quelle situation.
Enfin, l'auteur a le mérite de prendre du recul et d'inclure les critiques, bonnes ou mauvaises, et essaye d'y répondre.
Côté points faibles, je peux noter certaines redondances dans la manière de présenter le principe : ses applications sont répétées presque ad nauseam. En d'autres termes, l'ouvrage pourrait être plus court.
Pour conclure, ce livre est selon moi un must-read. Chaque lecteur pourra y trouver des sources d'inspiration, suivant les domaines qui l'intéressent.
###################résumé terminé le 7 octobre 2011#######################
vendredi 16 septembre 2011
mardi 13 septembre 2011
Lecture n°6 : Bit Literacy par Mark Hurst
La lecture n°6 du Personal MBA a pour titre Bit Literacy, soit littéralement l'alphabétisation du "bit", ou bit-alphabétisation. L'auteur est Mark Hurst. Diplômé du MIT, Mark Hurst a travaillé avec le fameux Seth Godin, auteur de plusieurs livres de la liste du Personal MBA.
Il y a d'ailleurs une citation de Seth Godin en haut à droit de la couverture : "This is The Elements of Style for the digital age." En d'autres termes, Bit Literacy se veut être les bonnes pratiques et les erreurs à éviter dans un monde où les échanges numériques, sous forme de bits donc, se veulent de plus en plus nombreux entre les individus, en situation professionnelle comme en situation personnelle.
Mark Hurst (MH) utilise souvent dans son livre la notion de "bit-literate", c'est-à-dire quelqu'un qui maîtrise le langage des bits. Je reprendrai dans le résumé ci-dessous ce terme sans chercher à le traduire de manière hasardeuse...
MH introduit son livre en partant du constat que l'accès de plus en plus facile aux bits (Internet) a créé à la fois une opportunité (pour des nouvelles expériences, des nouveaux outils et des nouveaux services) et une nouvelle crise (les gens sont submergés de bits). De plus, cette crise grandit : toujours plus d'emails, toujours plus de bits de forme différente tout le temps.
Le meilleur chemin pour sortir de cette crise est ce que MH appelle la bit literacy, comme le titre du livre, soit un ensemble de compétences pour vivre et travailler avec les bits d'une façon plus saine et plus productive. L'importance de ces compétences ne doit pas être sousestimée, car nous vivons désormais à l'époque des bits : ceux qui savent comment travailler avec les bits seront les maîtres de cette époque et ne seront pas laissés derrière dans tous les métiers et domaines infiltrés par les bits.
Partie 1 : Le contexte
Chapitre 1 : Les bits
Le problème posé par les bits est leur nombre : la majorité des gens ne savent pas gérer les immenses quantité d'informations qu'ils reçoivent. En devenant bit-literate, MH promet d'arriver au sommet de sa profession mais aussi de vivre avec moins de stress, une meilleure santé, et plus de temps libre. La bit-literacy rend les gens meilleurs aujourd'hui, mais les équipe aussi pour demain.
Malheureusement, la plupart des gens ne savent pas qu'il leur faut apprendre la bit-literacy : ils ont déjà l'impression de maîtriser la computer-literacy en cliquant sur des boutons, envoyant des mails, créant des dossiers... Ces compétences étaient sans doute intéressantes dans les années 80, où les ordinateurs n'étaient que de grosses machines à écrire, mais à l'époque des bits, ce n'est plus possible.
Les gens savent peut-être imprimer un doucment ou envoyer un email, mais ils sont impuissants face à l'avalanche de bits.
Les bits ont des propriétés uniques qu'on peut néanmoins utiliser à notre avantage : ils sont légers, rapides, facilement créés et copiés et partagés en quantité infinie, protégés des ravages du temps et libérés des contraintes d'espace et de distance. Mais le paradoxe est qu'ils peuvent nous submerger et devenir un poison.
Chapitre 2 : Les utilisateurs
La plupart des gens submergés par les bits le savent et le reconnaissent. Ce qu'ils ne réalisent peut-être pas est qu'ils en sont responsables. Ils doivent prendre le temps pour devenir bit-literate : c'est un investissement pour le futur.
Aucune technologie, hardware comme software, permet de devenir bit-literate. Devenir bit-literate est un travail que l'on doit réaliser sur soi.
Les utilisateurs qui pratiquent la bit-literacy se trouveront être plus productifs que ceux qui n'ont pas fait cet investissement.
Chapitre 3 : La solution
Il n'y a qu'une seule solution quand on est prit dans l'avalanche de bits : laisser l'avalanche nous passer dessus sans bouger.
Cela ne veut pas dire tout supprimer.
Cela ne veut pas dire non plus ne pas utiliser les bits.
C'est le vide qui va nous permettre de devenir bit-literate. Ce mot est connoté, mais ici le vide permet d'atteindre un état de soulagement.
Les prochains chapitres décrivent la méthode pour atteindre cet état de soulagement.
Partie 2 : La méthode
Chapitre 4 : Gérer les emails entrants
La première compétence à acquérir dans la bit-literacy est de gérer le flux de bits le plus important : l'email.
Il y a une solution simple pour la surcharge de mails : ne pas devenir surchargé !
La surcharge a de nombreux effets négatifs :
- cela prend plus longtemps pour un utilisateur surchargé de répondre à un email entrant car cet email est en compétition avec la horde de mails déjà présents dans la boîte
- prioriser est difficile
- cela prend plus de temps pour trouver un message spécifique dans une boîte mail qui déborde
- c'est difficile de se rappeler quels emails évoquent quels sujets
- un utilisateur débordé par les emails peut diminuer la productivité des autres qui pourraient être inquiétés de ne pas recevoir de réponse à leurs sollicitations
- certains logiciels de messagerie peuvent crasher ou ralentir en cas de surcharge d'emails
- les utilisateurs submergés ne savent jamais s'ils n'ont pas oublié quelque chose d'important dans leur boîte mail
- une boîte mail pleine montre constamment à l'utilisateur à quel point il est loin d'avoir réalisé toutes ses actions.
La raison la plus commune pour la surcharge de boîte mail est que les gens l'utilise pour ce qu'elle n'est pas :
- une todo list
- un système de classement et de rangement
- un calendrier (les notifications de calendrier qui s'empilent)
- une liste de bookmarks, mots de passe, sites web intéressants
- un carnet d'adresses.
C'est une erreur d'utiliser sa boîte mail pour ces fonctions. La boîte mail est appropriée pour stocker temporairement les emails avant qu'ils soient supprimés ou rangés ailleurs. L'email est juste un média, c'est le contenu de l'email qui définit la place où il doit être rangé.
MH utilise une analogie assez amusante : les emails entrants dans notre boîte mail sont comme de la nourriture chinoise dans le réfrigérateur. A consommer dans la journée, au pire le lendemain, sinon ça commence à sentir mauvais.
La solution pour lutter contre la surcharge d'emails est simple : il faut vider sa boîte au moins une fois par jour. Supprimer la plupart des emails, en ranger certains, mais surtout les sortir de la boîte avant qu'ils ne deviennent générateurs de stress.
Il faut se rappeler de trois choses :
- une boîte mail qui déborde va démoraliser l'utilisateur et lui donner un sentiment d'être surchargé de travail
- les bits sont de notre responsabilité : aucun outil ne va gérer nos emails à notre place
- garder la boîte mail vide (exactement zéro).
Quand il s'agit de remettre à zéro sa boîte pour la première fois, MH conseille de traiter "on the fly" tous les emails auxquels on peut répondre en moins de 2 minutes.
Tous les autres mails doivent être traités par catégorie.
MH choisit de ne pas répondre à la question de savoir s'il est bon ou non de laisser son logiciel de messagerie ouvert toute la journée. Selon lui, il n'y a pas de méthode préférable. Il conseille juste de fermer le logiciel quand il s'agit d'être concentré sur une tâche précise.
Chapitre 5 : Gérer les to-do
Les utilisateurs avec une boîte mail vide ont besoin de savoir ce qu'ils doivent faire maintenant. Le vrai travail commence. La bit literacy est encore ici essentiel : elle permet de minimiser le temps de gestion des to-do pour se consacrer au maximum à leur réalisation.
La gestion des emails ne peut adresser à elle seule le problème de la gestion des to-do. En effet, certains to-do arrivent par d'autres moyens que le mail, avec par exemple notre chef qui débarque dans notre bureau et qui nous assigne une nouvelle tâche, ou un engagement que l'on prend lors d'une conférence téléphonique, ou même un email que l'on envoie pour déléguer une tâche à un collaborateur (on se crée ici le to-do de devoir s'assurer que la tâche est bien réalisée).
Les utilisateurs ont donc besoin d'un seul outil, robuste et simple, pour gérer leurs to-do.
La surcharge d'informations vient d'un monde de bits, alors l'outil de gestion de to-do devra également venir d'un monde de bits. Utiliser le papier pour ses to-do n'a pas de sens selon MH, pour des questions d'échelle et pour des questions de temps.
Pour des questions d'échelles : les notes papiers sont efficaces seulement quand il n'y en a peu, mais quand il y en a des dizaines sur des post-it et des feuilles de papier, elles deviennent distrayantes. De plus, impossible de multiplier les to-do sur papier à l'infini car nous sommes limités par la place. Enfin, certains to-do viennent avec un certain nombre d'informations attachées (par exemple une demande de notre chef par mail, avec des documents en pièce jointe et des informations précisées dans le mail).
Pour des questions de temps : nous créons souvent un to-do pour quelque chose qui sera à faire dans le futur. Exemple, quand on passe au pressing le mardi et que l'employé nous annonce qu'on pourra passer reprendre le linge le vendredi. MH conseille alors de créer un to-do immédiatement pour se rappeler de cette tâche. Malheureusement, si ce to-do est inscrit sur un post-it par exemple, il va rester 3 jours devant nos yeux sans aucune valeur ajoutée. Si on pense à un autre exemple où le to-do sera à activer dans un an, on comprend facilement que le papier n'est pas une solution pour gérer les to-do dans le temps.
Comprendre le cycle de vie d'un to-do est important. Il se divise en quatre étapes :
- création
- inactivité (la possible hibernation d'un todo, cf l'exemple du pressing plus haut)
- activation (le moment où le to-do se rappelle à notre bon souvenir, et le moment où il peut donc être réalisé)
- réalisation (et donc supprission du to-do à l'issue de la réalisation).
Un outil de gestion des to-do doit donc permettre aux utilisateurs de bouger leurs to-do d'une phase à une autre. Une liste de to-do qui se voudrait bit-literate doit donc posséder ces quatre caractéristiqus :
- chaque to-do doit être associé avec un jour particulier
- les utilisateurs peuvent créer des nouveaux to-do par email, pour aujourd'hui ou pour le futur
- les to-dos sont rangés chaque jour selon une priorité
- chaque to-do doit comporter un champ qui permet d'y ajouter des informations.
De manière surprenante, aucun outil existe aujourd'hui qui détienne ces quatre caractéristiques. S'il existe, il est trop complexe, à l'image de Microsoft Outlook.
MH propose alors un outil web de gestion des to-do qu'il a développé lui-même et appelé Goodtodo (pour Good Experience To-do List). Cet outil est même disponible sur smartphone iOS et Android.
Chaque to-do est effectivement associé à une journée précise dans Goodtodo. Les to-do sont rangés par ordre de priorité dans l'outil, et très facilement on peut modifier cet ordre. Chaque to-do dispose également d'un champ qui permet d'y entrer des informations.
Mais ce qui me paraît personnellement comme le plus intéressant, c'est qu'il est possible d'enregistrer ses to-do en envoyant un mail à des adresses pré-définies à l'avance.
Par exemple, en rentrant l'adresse "today@goodtodo.com" dans le champ copie d'un mail, un to-do est immédiatement créé dans l'outil à la date d'aujourd'hui. Le sujet du to-do sera le sujet du mail, le champ du to-do sera le champ de l'email.
"tomorrow@goodtodo.com" créera un to-do pour le lendemain.
"2d@gootodo.com", "3w@goodtodo.com", "6m@goodtodo.com" seront des adresses utilisées pour respectivement créer des to-do dans 2 jours, 3 semaines et 6 mois.
"18mar@goodtodo.com" et "2dec@goodtodo.com" seront des adresses utilisées pour respectivement créer des to-do le 18 mars et le 2 décembre.
Cet outil puissant offre, selon MH, un suivi des to-do fiable et précis.
Chapitre 6 : Le régime média
L'un des effets les plus générateurs d'anxiété de notre époque est le sentiment de devoir tout savoir. Réaliser que l'on ne doit pas tout savoir est essentiel si on veut rester sain d'esprit face à l'avalanche d'informations dont on dispose.
Cette avalanche d'informations pour les médias se traduit à la fois offline (magazines, télé, radio, journaux) et online (newsletters, mailing lists, sites, blogs, podcasts...).
Un tel choix de contenu peut apporter les mêmes sentiments qu'une boîte mail surchargée : stress et anxiété.
Selon MH, la première étape pour se rendre maître de cette avalanche de médias est de ne pas se sentir coupable ! On reçoit trop d'informations, ce n'est pas notre faute.
La pratique de la bit-literacy a pour objectif de nous donner la bonne information sans essayer de tout savoir. Cela passe par un régime média : un ensemble élagué de publications qui nous laisse informé de ce qui nous importe le plus.
Le régime média :
- est basé sur ce qui est important pour nous
- se réfère à une minorité de sources fiables
- ignore l'océan de sources vagues et inintéressantes
- est un portfolio actif de sources que l'on peut modifier pour le garder le plus pertinent possible
- est aussi petit que possible.
MH rappelle ici que le temps est notre plus précieuse ressource, donc on doit toujours chercher à passer, élaguer, et supprimer certaines sources.
L'ensemble de nos sources d'informations doit se décomposer en sources principales (consultées dès leur parution et dont le contenu dans son ensemble est intéressant pour nous), de sources secondaires (dont on scanne de manière régulière le contenu), et d'essais (nouvelles publications dont on fait l'essai pour voir si elles peuvent intégrer notre régime média).
MH termine ce chapitre en donnant des conseils sur la lecture d'adresses URL pour éviter le phishing et les sources non fiables, ainsi que des conseils sur les façons de transférer des articles intéressants de l'internet à d'autres personnes.
Chapitre 7 : Gérer les photos
Dans ce chapitre, MH aborde la révolution qu'a entraînée l'apparition du numérique dans le domaine de la photographie. Avant, les pellicules et les tirages coûtaient cher : chaque photo avait de la valeur. Aujourd'hui, avec le numérique, le problème est inverse : chaque scène, chaque pose, peut être prise cinq ou dix fois en photo.
Devant cette nouvelle avalanche de bits, c'est encore à l'utilisateur de faire preuve de sagesse et de trier ses photos avant de les partager.
La bit literacy de MH conseille de mettre en place un système qui permettra de :
- naviguer et retrouver ses photos facilement et rapidement
- partager facilement des photos via le web ou les emails
- éviter le travail supplémentaire de devoir renseigner les tags et autres metadatas
- éviter d'être bloqué par l'utilisation d'un logiciel particulier
- gérer des milliers de photos par an
Ce système est basé sur trois étapes.
La première veut que l'on maximise le nombre de bits, à savoir prendre le maximum de photos d'une situation, d'une personne.
Pas d'inquiétude, car la deuxième est la phase de filtrage : supprimer toutes les photos inutiles, moches, et en double.
Enfin, la troisième étape est de mettre en place deux niveaux de stockage des photos : un premier niveau par année et un deuxième niveau avec des dossiers dont le nom est composé comme suit : mois-événement.
La simplicité de ce système ne demande pas trop à l'utilisateur et est idéal pour retrouver rapidement une photo. On veillera bien à numéroter les mois sur deux chiffres (mai -> 05) pour que les dossiers soient bien classés par ordre chronologique.
Chapitre 8 : Créer les bits
Ce chapitre pourrait se résumer par : "Si tu dois dire quelque chose, fais court."
La bit literacy veut que :
- quand on écrit un email, on soit bref et on aille directement au sujet
- quand on montre des photos, on montre les meilleures
- quand on crée un site internet, on fasse en sorte que l'objet du site soit visible dès la première page dès le premier regard.
Le message qu'on veut faire passer doit être la première chose qu'on expose. cela peut sembler évident mais cette ligne de conduite n'est que trop rarement suivie.
Ainsi, l'objet de l'email suivant "Tout ce que vous devez savoir sur les prochains rendez-vous à Chicago" pourrait être remplacé par "Rendez-vous Chicago : agenda, programme".
Quelques conseils par MH :
- toujours exposer l'idée la plus importante en premier
- exposer l'idée importante suivante en second
- éviter d'exposer une troisième idée
- terminer le message le plus rapidement possible.
Il faut savoir accrocher les gens à qui on s'adresse dès les premiers mots. Le reste de notre intervention n'est plus alors que l'explication de notre accroche.
Une exception à cela : les présentations et articles de presse, qui doivent remettre dans le contexte (titre, date, auteur, éventuellement préface).
Pour garder les messages courts, on peut s'aider d'appendices, qui permettent de rajouter des informations à la fin, par exemple d'une présentation, sans encombrer le déroulé principal.
Enfin, MH termine ce chapitre en émettant quelques conseils divers quand il s'agit de créer des bits :
- éviter les ambiguïtés
- éviter les dates relatives (demain, la semaine prochaine)
- ne jamais créer des bits qu'on ne voudrait pas diffuser au plus grand nombre
- ne jamais être méchant dans un email.
Chapitre 9 : Les formats de fichiers
Quand on crée des bits, il est important de choisir un format de fichier qui puisse contenir le message avec un niveau acceptable de qualité, qui permette à tous les destinataires de télécharger le fichier rapidement et de l'ouvrir facilement, et enfin d'être compatible avec la plus grande partie des ordinateurs et autres devices.
Au niveau des images, on préférera le format JPG et PNG (PNG est à préférer pour les logos et icônes). Ces formats sont légers tout en assurant un bon niveau de qualité pour les images.
Au niveau du son, le MP3 est à privilégier, bien sûr. Léger, et presque d'aussi bonne qualité que son cousin le WAV, le MP3 permet de partager de la musique facilement et rapidement. On préférera éviter l'utilisation de formats qui incorporent des DRM, inventés pour éviter la duplication illégale de la musique, mais qui rendent son partage légal lui aussi plus difficile.
Au niveau des formats texte, le DOC (issu de Microsoft Word) est utilisé dans toutes les entreprises. Son problème est qu'il est lourd (20 ko pour un fichier... vide !) et qu'il est dépendant de Microsoft, une société commerciale. Ainsi, les dernières versions de Word ont vu apparaître un nouveau format de texte, le DOCX, qui est difficilement lisible sur les autres traitements de texte. Les incompatibilités entre les différentes versions de Word existent donc bel et bien, et c'est un problème supplémentaire à gérer pour l'utilisateur. Le format Word englobe également de nombreuses informations invisibles sur les auteurs successifs du fichier et sur les modifications du contenu.
Ainsi, quand il s'agit d'émettre des fichiers texte sans mise en forme particulière, on privilégiera le format TXT, ou ASCII, bien plus léger et compatible avec tous les traitements de texte.
Enfin, le format PDF, difficile à modifier, garantit néanmoins une lecture sur tous les ordinateurs, car Adobe, le propriétaire du format, n'a aucune volonté de fermer le format dans les années à venir, et s'est engagé à supporter le format PDF jusque 2099.
Chapitre 10 : Nommer les fichiers
Dès qu'on crée un fichier, quel que soit son type, le fichier a besoin d'un nom. C'est un choix important car un bon nom permettra au fichier d'être retrouvé longtemps après.
Parmi les pires pratiques de nommage de fichier, on compte :
- les noms non-descriptifs, du type "agenda.doc", qui peuvent se référer à trop de projets différents ou compter des redondances
- les noms qui incluent des mots comme "final", "old", "new"
- les CV qui portent le nom "CV.doc".
MH propose que les fichiers soient nommés de la manière suivante :
initiales-date-sujet.extension
Exemple : ad-0927-blog-lecture6.doc
Ce nommage est universel et permet immédiatement de savoir qui a écrit le fichier, quand, et à quel sujet. A noter que toutes les parties du nom sont séparées par des traits d'union. On peut également utiliser les caractères de soulignement (le fameux "tiret du 8"), mais jamais, bien sûr, les deux à la fois. Les espaces sont à bannir, comme les accents, car reconnus de manière différente par les différents systèmes de fichiers.
Au niveau des initiales, MH indique qu'elles peuvent être omises dans le cas de fichiers personnels destinés à ne pas quitter notre ordinateur. Dans ce cas, il propose de remplacer les initiales par "notes".
Dans le cas d'un fichier destiné à quelqu'un en particulier, on peut également indiquer à la place des initiales du créateur les initiales du destinataire avec le mot "to-" devant.
Exemple : to-jm-0927-methode-blog.pdf
Au niveau de la date, MH préconise de ne pas indiquer l'année, souvent inutile car rares sont les projets de plus d'un an ou nécessitant de remettre la main sur des échanges et fichiers de plus d'un an. C'est néanmoins possible. On utilise alors un format "aammjj" pour obtenir un réel classement par date.
Dans certains dossiers où les fichiers et dossiers sont trop nombreux, on peut choisir d'utiliser le caractère de soulignement, l'arobase, ou même l'espace avant de nommer pour faire remonter automatiquement le fichier en tête de classement alphabétique.
Les fichiers toujours changeant, de type to-do list, "films à voir", ou autre, peuvent se dispenser de ce système de nommage car ils sont personnels et les dater n'a pas de sens.
Enfin MH termine ce chapitre en indiquant que certaines personnes pourraient se demander quel est l'intérêt de nommer les fichiers quand ceux-ci disposent de meta-datas accessibles par n'importe qui.
Tout simplement parce que ces meta-datas ne sont pas fiables. Par exemple parfois à l'ouverture d'un fichier, la date de modification peut être changée.
Chapitre 11 : Stocker les fichiers
Différents types de fichiers doivent être organisés de manière différente. Ainsi les photos peuvent être gérées via un logiciel type Picasa ou iPhoto, et la musique via Itunes.
Mais le bit-literate peut se passer de tels logiciels. Le système de fichiers disponibles sur tous les OS (Windows, Mac, Linux) offre une manière simple et élégante de classer et ranger les fichiers.
Les erreurs communes dans l'utilisation du système de fichier de l'OS sont :
- la création de trop de dossiers de rangement différents
- la création de pas assez de dossiers de rangement
- l'utilisation du bureau pour ranger les fichiers
- une organisation partielle, faite de plusieurs systèmes de rangement inachevés.
Selon MH, organiser les fichiers a un coût : un peu de temps. Dans la majorité des cas, un système de rangement à deux niveaux suffit : un dossier parent (typiquement "mes documents") qui contient les dossiers de niveau 1 (un dossier par projet et par catégorie) mais qui ne contient aucun fichier. Les fichiers sont placés dans les dossiers de niveau 1, pour créer ainsi un deuxième niveau de rangement.
Il faut essayer de limiter les sous-dossiers (et donc la création d'un troisième niveau), mais MH avoue que cela est parfois nécessaire pour les projets lourds où les documents sont légions. MH donne quelques exemples de sous-dossiers possibles : un dossier "old" pour tous les fichiers qu'il faut garder mais plus nécessaires à la bonne marche du projet ; un dossier "livrables" qui contient tous les documents définitifs envoyés au client ; ...
Les dossiers de catégories doivent contenir idéalement un seul type de fichier. Exemple : "notes de frais" ne doit contenir que des fichiers excel de note de frais ; "bonnes remarques" ne doit contenir que les emails de félicitations de notre travail.
Un autre conseil consiste bien sûr à ranger tous les emails importants dans les dossiers de projets : le logiciel de messagerie ne doit pas servir à stocker les mails ainsi que les fichiers importants. Le but de la bit-literacy est de minimiser le nombre possible de lieux pour un fichier donné.
Enfin, MH indique qu'il peut être utile de créer un deuxième dossier parent pour tous les fichiers personnels.
Chapitre 12 : Autres sujets essentiels
Dans ce pénultième chapitre, MH aborde plusieurs sujets.
Le premier : les bit-literate doivent maîtriser parfaitement l'écriture au clavier. Il existe de nombreux logiciels pour s'entraîner et atteindre une vitesse convenable de 60 mots par minute. Il est important de noter qu'à l'ère du bit, la frappe au clavier est décisive en termes de productivité. Les utilisateurs avancés peuvent se tourner vers une nouvelle configuration de clavier, le Dvorak, qui est issu d'une étude sur le placement idéal des lettres sous les doigts. En effet, le clavier Qwerty et Azerty comme on les connaît ont été créés pour limiter l'usure des branches mécaniques à l'époque des machines à écrire : les lettres les plus utilisées sont séparées.
Etre bit-literate, c'est aussi utiliser au maximum les outils d'auto-complétion et d'auto-correction offerts disponibles désormais dans les dernières versions des traitements de texte populaires. Des logiciels existent pour aller plus loin dans l'auto-complétion avec la création libre de raccourcis. MH évoque les logiciels TypeIt4Me ou Typinator pour les utilisateurs Mac et ActiveWords pour les utilisateurs Windows.
Savoir se passer de la souris est également une bonne manière de gagner du temps. Les raccourcis clavier les plus courants sont à connaître par cœur. Configurer ses touches Fn permet également d'accéder plus rapidement à ses programmes les plus utilisés : Word, Excel, Outlook...
Gagner en efficacité en appliquant la bit-literacy, c'est aussi se prémunir des pannes matérielles et autres pertes de données en faisant un backup régulier de ses fichiers sur un disque dur externe et un disque optique (sait-on jamais).
Chapitre 13 : Le futur de la bit-alphabétisation
Il est clair pour MH que l'avalanche de bits ne fait que commencer. Avec l'apparition de nouveaux devices permettant la création de bits encore plus facilement (exemple les tablettes et les smartphones), il sera également plus facile d'être pris dans cette avalanche sans une formation adéquate.
MH prédit dans son livre (écrit en 2007) qu'un nouveau flux de bits promet d'être plus important que tous les autres : les "life bits", c'est-à-dire toutes ces données émises par nos devices personnels (smartphones, données GPS, ...).
C'est pour lui le bon moment d'apprendre la bit-literacy, car dans l'entreprise d'aujourd'hui et demain, on demandera de plus en plus aux travailleurs de maîtriser leurs bits. En d'autres termes de gagner en efficacité et en productivité avec l'accroissement des bits, et pas l'inverse.
Appendice A : Message aux développeurs
MH adresse dans la première appendice du livre un message aux développeurs, en étant persuadé que les services qui respectent les principes de la bit-literacy et qui respectent donc les utilisateurs sont susceptibles de mieux se vendre. Rester simple et accessible est pour lui une condition nécessaire au succès d'un service.
Appendice B : Mac vs Windows
MH avoue qu'il n'est ni pour le Mac ni pour le PC équipé de Windows. Selon lui, un Mac sorti de son carton est presque aussi inefficace qu'un PC Windows, en termes de bit literacy. Les deux avantages du Mac restent leur simplicité d'utilisation et le fait qu'ils soient moins affectés par les virus : cela en fait déjà un outil intéressant.
Pour devenir bit literate avec un Mac, MH conseille les logiciels suivants :
- QuicKeys pour l'accès en une touche aux applications
- Default Folder pour l'accès en une touche aux dossiers
- Typinator ou TypeIt4Me pour l'auto-complétion
- TextWrangler pour l'éditeur de texte
- AppleWorks pour le traitement de texte
- FileMaker pour les bases de données
- Now Up-to-date pour le calendrier
- Firefox ou Safari comme navigateur
- Mailsmith pour les mails
- Microsoft Office pour la compatibilité avec les documents clients
- Classic Menu et ASM pour retrouver certaines fonctions ergonomiques disparues avec OS 9
- Quicksilver ou Easyfind pour remplacer Spotlight.
Mon avis sur le livre :
Bit Literacy n'est clairement pas le livre qui m'a le plus appris depuis le début du Personal MBA. Beaucoup de conseils sont en réalité du bon sens que j'applique déjà en grande partie. Néanmoins il est intéressant de voire toutes ces bonnes pratiques réunies au sein d'un même ouvrage, à faire lire à tous les gens qui nous entourent (surtout au travail) et qui ont manifestement des difficultés avec l'avalanche de bits.
La gestion des mails, des to-do et le rangement des fichiers sont des chapitres particulièrement intéressants dans ce sens : combien de fois ai-je vécu des situations où des collègues (quand ce n'était pas moi...) n'arrivaient pas à retrouver tel fichier ou à savoir quelle version de fichier était à jour ou non...
Je rejoins l'auteur sur le fait que la bit literacy n'en est qu'à ses débuts. Les bits sont de plus en plus nombreux, et partout. C'est donc un livre salutaire, destiné à rappeler les bases aux plus aguerris ou à montrer la voie aux plus dépassés. Sans doute pas un incontournable, mais une lecture précieuse tout de même.
##############résumé terminé le 27 septembre 2011################
Il y a d'ailleurs une citation de Seth Godin en haut à droit de la couverture : "This is The Elements of Style for the digital age." En d'autres termes, Bit Literacy se veut être les bonnes pratiques et les erreurs à éviter dans un monde où les échanges numériques, sous forme de bits donc, se veulent de plus en plus nombreux entre les individus, en situation professionnelle comme en situation personnelle.
Mark Hurst (MH) utilise souvent dans son livre la notion de "bit-literate", c'est-à-dire quelqu'un qui maîtrise le langage des bits. Je reprendrai dans le résumé ci-dessous ce terme sans chercher à le traduire de manière hasardeuse...
MH introduit son livre en partant du constat que l'accès de plus en plus facile aux bits (Internet) a créé à la fois une opportunité (pour des nouvelles expériences, des nouveaux outils et des nouveaux services) et une nouvelle crise (les gens sont submergés de bits). De plus, cette crise grandit : toujours plus d'emails, toujours plus de bits de forme différente tout le temps.
Le meilleur chemin pour sortir de cette crise est ce que MH appelle la bit literacy, comme le titre du livre, soit un ensemble de compétences pour vivre et travailler avec les bits d'une façon plus saine et plus productive. L'importance de ces compétences ne doit pas être sousestimée, car nous vivons désormais à l'époque des bits : ceux qui savent comment travailler avec les bits seront les maîtres de cette époque et ne seront pas laissés derrière dans tous les métiers et domaines infiltrés par les bits.
Partie 1 : Le contexte
Chapitre 1 : Les bits
Le problème posé par les bits est leur nombre : la majorité des gens ne savent pas gérer les immenses quantité d'informations qu'ils reçoivent. En devenant bit-literate, MH promet d'arriver au sommet de sa profession mais aussi de vivre avec moins de stress, une meilleure santé, et plus de temps libre. La bit-literacy rend les gens meilleurs aujourd'hui, mais les équipe aussi pour demain.
Malheureusement, la plupart des gens ne savent pas qu'il leur faut apprendre la bit-literacy : ils ont déjà l'impression de maîtriser la computer-literacy en cliquant sur des boutons, envoyant des mails, créant des dossiers... Ces compétences étaient sans doute intéressantes dans les années 80, où les ordinateurs n'étaient que de grosses machines à écrire, mais à l'époque des bits, ce n'est plus possible.
Les gens savent peut-être imprimer un doucment ou envoyer un email, mais ils sont impuissants face à l'avalanche de bits.
Les bits ont des propriétés uniques qu'on peut néanmoins utiliser à notre avantage : ils sont légers, rapides, facilement créés et copiés et partagés en quantité infinie, protégés des ravages du temps et libérés des contraintes d'espace et de distance. Mais le paradoxe est qu'ils peuvent nous submerger et devenir un poison.
Chapitre 2 : Les utilisateurs
La plupart des gens submergés par les bits le savent et le reconnaissent. Ce qu'ils ne réalisent peut-être pas est qu'ils en sont responsables. Ils doivent prendre le temps pour devenir bit-literate : c'est un investissement pour le futur.
Aucune technologie, hardware comme software, permet de devenir bit-literate. Devenir bit-literate est un travail que l'on doit réaliser sur soi.
Les utilisateurs qui pratiquent la bit-literacy se trouveront être plus productifs que ceux qui n'ont pas fait cet investissement.
Chapitre 3 : La solution
Il n'y a qu'une seule solution quand on est prit dans l'avalanche de bits : laisser l'avalanche nous passer dessus sans bouger.
Cela ne veut pas dire tout supprimer.
Cela ne veut pas dire non plus ne pas utiliser les bits.
C'est le vide qui va nous permettre de devenir bit-literate. Ce mot est connoté, mais ici le vide permet d'atteindre un état de soulagement.
Les prochains chapitres décrivent la méthode pour atteindre cet état de soulagement.
Partie 2 : La méthode
Chapitre 4 : Gérer les emails entrants
La première compétence à acquérir dans la bit-literacy est de gérer le flux de bits le plus important : l'email.
Il y a une solution simple pour la surcharge de mails : ne pas devenir surchargé !
La surcharge a de nombreux effets négatifs :
- cela prend plus longtemps pour un utilisateur surchargé de répondre à un email entrant car cet email est en compétition avec la horde de mails déjà présents dans la boîte
- prioriser est difficile
- cela prend plus de temps pour trouver un message spécifique dans une boîte mail qui déborde
- c'est difficile de se rappeler quels emails évoquent quels sujets
- un utilisateur débordé par les emails peut diminuer la productivité des autres qui pourraient être inquiétés de ne pas recevoir de réponse à leurs sollicitations
- certains logiciels de messagerie peuvent crasher ou ralentir en cas de surcharge d'emails
- les utilisateurs submergés ne savent jamais s'ils n'ont pas oublié quelque chose d'important dans leur boîte mail
- une boîte mail pleine montre constamment à l'utilisateur à quel point il est loin d'avoir réalisé toutes ses actions.
La raison la plus commune pour la surcharge de boîte mail est que les gens l'utilise pour ce qu'elle n'est pas :
- une todo list
- un système de classement et de rangement
- un calendrier (les notifications de calendrier qui s'empilent)
- une liste de bookmarks, mots de passe, sites web intéressants
- un carnet d'adresses.
C'est une erreur d'utiliser sa boîte mail pour ces fonctions. La boîte mail est appropriée pour stocker temporairement les emails avant qu'ils soient supprimés ou rangés ailleurs. L'email est juste un média, c'est le contenu de l'email qui définit la place où il doit être rangé.
MH utilise une analogie assez amusante : les emails entrants dans notre boîte mail sont comme de la nourriture chinoise dans le réfrigérateur. A consommer dans la journée, au pire le lendemain, sinon ça commence à sentir mauvais.
La solution pour lutter contre la surcharge d'emails est simple : il faut vider sa boîte au moins une fois par jour. Supprimer la plupart des emails, en ranger certains, mais surtout les sortir de la boîte avant qu'ils ne deviennent générateurs de stress.
Il faut se rappeler de trois choses :
- une boîte mail qui déborde va démoraliser l'utilisateur et lui donner un sentiment d'être surchargé de travail
- les bits sont de notre responsabilité : aucun outil ne va gérer nos emails à notre place
- garder la boîte mail vide (exactement zéro).
Quand il s'agit de remettre à zéro sa boîte pour la première fois, MH conseille de traiter "on the fly" tous les emails auxquels on peut répondre en moins de 2 minutes.
Tous les autres mails doivent être traités par catégorie.
MH choisit de ne pas répondre à la question de savoir s'il est bon ou non de laisser son logiciel de messagerie ouvert toute la journée. Selon lui, il n'y a pas de méthode préférable. Il conseille juste de fermer le logiciel quand il s'agit d'être concentré sur une tâche précise.
Chapitre 5 : Gérer les to-do
Les utilisateurs avec une boîte mail vide ont besoin de savoir ce qu'ils doivent faire maintenant. Le vrai travail commence. La bit literacy est encore ici essentiel : elle permet de minimiser le temps de gestion des to-do pour se consacrer au maximum à leur réalisation.
La gestion des emails ne peut adresser à elle seule le problème de la gestion des to-do. En effet, certains to-do arrivent par d'autres moyens que le mail, avec par exemple notre chef qui débarque dans notre bureau et qui nous assigne une nouvelle tâche, ou un engagement que l'on prend lors d'une conférence téléphonique, ou même un email que l'on envoie pour déléguer une tâche à un collaborateur (on se crée ici le to-do de devoir s'assurer que la tâche est bien réalisée).
Les utilisateurs ont donc besoin d'un seul outil, robuste et simple, pour gérer leurs to-do.
La surcharge d'informations vient d'un monde de bits, alors l'outil de gestion de to-do devra également venir d'un monde de bits. Utiliser le papier pour ses to-do n'a pas de sens selon MH, pour des questions d'échelle et pour des questions de temps.
Pour des questions d'échelles : les notes papiers sont efficaces seulement quand il n'y en a peu, mais quand il y en a des dizaines sur des post-it et des feuilles de papier, elles deviennent distrayantes. De plus, impossible de multiplier les to-do sur papier à l'infini car nous sommes limités par la place. Enfin, certains to-do viennent avec un certain nombre d'informations attachées (par exemple une demande de notre chef par mail, avec des documents en pièce jointe et des informations précisées dans le mail).
Pour des questions de temps : nous créons souvent un to-do pour quelque chose qui sera à faire dans le futur. Exemple, quand on passe au pressing le mardi et que l'employé nous annonce qu'on pourra passer reprendre le linge le vendredi. MH conseille alors de créer un to-do immédiatement pour se rappeler de cette tâche. Malheureusement, si ce to-do est inscrit sur un post-it par exemple, il va rester 3 jours devant nos yeux sans aucune valeur ajoutée. Si on pense à un autre exemple où le to-do sera à activer dans un an, on comprend facilement que le papier n'est pas une solution pour gérer les to-do dans le temps.
Comprendre le cycle de vie d'un to-do est important. Il se divise en quatre étapes :
- création
- inactivité (la possible hibernation d'un todo, cf l'exemple du pressing plus haut)
- activation (le moment où le to-do se rappelle à notre bon souvenir, et le moment où il peut donc être réalisé)
- réalisation (et donc supprission du to-do à l'issue de la réalisation).
Un outil de gestion des to-do doit donc permettre aux utilisateurs de bouger leurs to-do d'une phase à une autre. Une liste de to-do qui se voudrait bit-literate doit donc posséder ces quatre caractéristiqus :
- chaque to-do doit être associé avec un jour particulier
- les utilisateurs peuvent créer des nouveaux to-do par email, pour aujourd'hui ou pour le futur
- les to-dos sont rangés chaque jour selon une priorité
- chaque to-do doit comporter un champ qui permet d'y ajouter des informations.
De manière surprenante, aucun outil existe aujourd'hui qui détienne ces quatre caractéristiques. S'il existe, il est trop complexe, à l'image de Microsoft Outlook.
MH propose alors un outil web de gestion des to-do qu'il a développé lui-même et appelé Goodtodo (pour Good Experience To-do List). Cet outil est même disponible sur smartphone iOS et Android.
Chaque to-do est effectivement associé à une journée précise dans Goodtodo. Les to-do sont rangés par ordre de priorité dans l'outil, et très facilement on peut modifier cet ordre. Chaque to-do dispose également d'un champ qui permet d'y entrer des informations.
Mais ce qui me paraît personnellement comme le plus intéressant, c'est qu'il est possible d'enregistrer ses to-do en envoyant un mail à des adresses pré-définies à l'avance.
Par exemple, en rentrant l'adresse "today@goodtodo.com" dans le champ copie d'un mail, un to-do est immédiatement créé dans l'outil à la date d'aujourd'hui. Le sujet du to-do sera le sujet du mail, le champ du to-do sera le champ de l'email.
"tomorrow@goodtodo.com" créera un to-do pour le lendemain.
"2d@gootodo.com", "3w@goodtodo.com", "6m@goodtodo.com" seront des adresses utilisées pour respectivement créer des to-do dans 2 jours, 3 semaines et 6 mois.
"18mar@goodtodo.com" et "2dec@goodtodo.com" seront des adresses utilisées pour respectivement créer des to-do le 18 mars et le 2 décembre.
Cet outil puissant offre, selon MH, un suivi des to-do fiable et précis.
Chapitre 6 : Le régime média
L'un des effets les plus générateurs d'anxiété de notre époque est le sentiment de devoir tout savoir. Réaliser que l'on ne doit pas tout savoir est essentiel si on veut rester sain d'esprit face à l'avalanche d'informations dont on dispose.
Cette avalanche d'informations pour les médias se traduit à la fois offline (magazines, télé, radio, journaux) et online (newsletters, mailing lists, sites, blogs, podcasts...).
Un tel choix de contenu peut apporter les mêmes sentiments qu'une boîte mail surchargée : stress et anxiété.
Selon MH, la première étape pour se rendre maître de cette avalanche de médias est de ne pas se sentir coupable ! On reçoit trop d'informations, ce n'est pas notre faute.
La pratique de la bit-literacy a pour objectif de nous donner la bonne information sans essayer de tout savoir. Cela passe par un régime média : un ensemble élagué de publications qui nous laisse informé de ce qui nous importe le plus.
Le régime média :
- est basé sur ce qui est important pour nous
- se réfère à une minorité de sources fiables
- ignore l'océan de sources vagues et inintéressantes
- est un portfolio actif de sources que l'on peut modifier pour le garder le plus pertinent possible
- est aussi petit que possible.
MH rappelle ici que le temps est notre plus précieuse ressource, donc on doit toujours chercher à passer, élaguer, et supprimer certaines sources.
L'ensemble de nos sources d'informations doit se décomposer en sources principales (consultées dès leur parution et dont le contenu dans son ensemble est intéressant pour nous), de sources secondaires (dont on scanne de manière régulière le contenu), et d'essais (nouvelles publications dont on fait l'essai pour voir si elles peuvent intégrer notre régime média).
MH termine ce chapitre en donnant des conseils sur la lecture d'adresses URL pour éviter le phishing et les sources non fiables, ainsi que des conseils sur les façons de transférer des articles intéressants de l'internet à d'autres personnes.
Chapitre 7 : Gérer les photos
Dans ce chapitre, MH aborde la révolution qu'a entraînée l'apparition du numérique dans le domaine de la photographie. Avant, les pellicules et les tirages coûtaient cher : chaque photo avait de la valeur. Aujourd'hui, avec le numérique, le problème est inverse : chaque scène, chaque pose, peut être prise cinq ou dix fois en photo.
Devant cette nouvelle avalanche de bits, c'est encore à l'utilisateur de faire preuve de sagesse et de trier ses photos avant de les partager.
La bit literacy de MH conseille de mettre en place un système qui permettra de :
- naviguer et retrouver ses photos facilement et rapidement
- partager facilement des photos via le web ou les emails
- éviter le travail supplémentaire de devoir renseigner les tags et autres metadatas
- éviter d'être bloqué par l'utilisation d'un logiciel particulier
- gérer des milliers de photos par an
Ce système est basé sur trois étapes.
La première veut que l'on maximise le nombre de bits, à savoir prendre le maximum de photos d'une situation, d'une personne.
Pas d'inquiétude, car la deuxième est la phase de filtrage : supprimer toutes les photos inutiles, moches, et en double.
Enfin, la troisième étape est de mettre en place deux niveaux de stockage des photos : un premier niveau par année et un deuxième niveau avec des dossiers dont le nom est composé comme suit : mois-événement.
La simplicité de ce système ne demande pas trop à l'utilisateur et est idéal pour retrouver rapidement une photo. On veillera bien à numéroter les mois sur deux chiffres (mai -> 05) pour que les dossiers soient bien classés par ordre chronologique.
Chapitre 8 : Créer les bits
Ce chapitre pourrait se résumer par : "Si tu dois dire quelque chose, fais court."
La bit literacy veut que :
- quand on écrit un email, on soit bref et on aille directement au sujet
- quand on montre des photos, on montre les meilleures
- quand on crée un site internet, on fasse en sorte que l'objet du site soit visible dès la première page dès le premier regard.
Le message qu'on veut faire passer doit être la première chose qu'on expose. cela peut sembler évident mais cette ligne de conduite n'est que trop rarement suivie.
Ainsi, l'objet de l'email suivant "Tout ce que vous devez savoir sur les prochains rendez-vous à Chicago" pourrait être remplacé par "Rendez-vous Chicago : agenda, programme".
Quelques conseils par MH :
- toujours exposer l'idée la plus importante en premier
- exposer l'idée importante suivante en second
- éviter d'exposer une troisième idée
- terminer le message le plus rapidement possible.
Il faut savoir accrocher les gens à qui on s'adresse dès les premiers mots. Le reste de notre intervention n'est plus alors que l'explication de notre accroche.
Une exception à cela : les présentations et articles de presse, qui doivent remettre dans le contexte (titre, date, auteur, éventuellement préface).
Pour garder les messages courts, on peut s'aider d'appendices, qui permettent de rajouter des informations à la fin, par exemple d'une présentation, sans encombrer le déroulé principal.
Enfin, MH termine ce chapitre en émettant quelques conseils divers quand il s'agit de créer des bits :
- éviter les ambiguïtés
- éviter les dates relatives (demain, la semaine prochaine)
- ne jamais créer des bits qu'on ne voudrait pas diffuser au plus grand nombre
- ne jamais être méchant dans un email.
Chapitre 9 : Les formats de fichiers
Quand on crée des bits, il est important de choisir un format de fichier qui puisse contenir le message avec un niveau acceptable de qualité, qui permette à tous les destinataires de télécharger le fichier rapidement et de l'ouvrir facilement, et enfin d'être compatible avec la plus grande partie des ordinateurs et autres devices.
Au niveau des images, on préférera le format JPG et PNG (PNG est à préférer pour les logos et icônes). Ces formats sont légers tout en assurant un bon niveau de qualité pour les images.
Au niveau du son, le MP3 est à privilégier, bien sûr. Léger, et presque d'aussi bonne qualité que son cousin le WAV, le MP3 permet de partager de la musique facilement et rapidement. On préférera éviter l'utilisation de formats qui incorporent des DRM, inventés pour éviter la duplication illégale de la musique, mais qui rendent son partage légal lui aussi plus difficile.
Au niveau des formats texte, le DOC (issu de Microsoft Word) est utilisé dans toutes les entreprises. Son problème est qu'il est lourd (20 ko pour un fichier... vide !) et qu'il est dépendant de Microsoft, une société commerciale. Ainsi, les dernières versions de Word ont vu apparaître un nouveau format de texte, le DOCX, qui est difficilement lisible sur les autres traitements de texte. Les incompatibilités entre les différentes versions de Word existent donc bel et bien, et c'est un problème supplémentaire à gérer pour l'utilisateur. Le format Word englobe également de nombreuses informations invisibles sur les auteurs successifs du fichier et sur les modifications du contenu.
Ainsi, quand il s'agit d'émettre des fichiers texte sans mise en forme particulière, on privilégiera le format TXT, ou ASCII, bien plus léger et compatible avec tous les traitements de texte.
Enfin, le format PDF, difficile à modifier, garantit néanmoins une lecture sur tous les ordinateurs, car Adobe, le propriétaire du format, n'a aucune volonté de fermer le format dans les années à venir, et s'est engagé à supporter le format PDF jusque 2099.
Chapitre 10 : Nommer les fichiers
Dès qu'on crée un fichier, quel que soit son type, le fichier a besoin d'un nom. C'est un choix important car un bon nom permettra au fichier d'être retrouvé longtemps après.
Parmi les pires pratiques de nommage de fichier, on compte :
- les noms non-descriptifs, du type "agenda.doc", qui peuvent se référer à trop de projets différents ou compter des redondances
- les noms qui incluent des mots comme "final", "old", "new"
- les CV qui portent le nom "CV.doc".
MH propose que les fichiers soient nommés de la manière suivante :
initiales-date-sujet.extension
Exemple : ad-0927-blog-lecture6.doc
Ce nommage est universel et permet immédiatement de savoir qui a écrit le fichier, quand, et à quel sujet. A noter que toutes les parties du nom sont séparées par des traits d'union. On peut également utiliser les caractères de soulignement (le fameux "tiret du 8"), mais jamais, bien sûr, les deux à la fois. Les espaces sont à bannir, comme les accents, car reconnus de manière différente par les différents systèmes de fichiers.
Au niveau des initiales, MH indique qu'elles peuvent être omises dans le cas de fichiers personnels destinés à ne pas quitter notre ordinateur. Dans ce cas, il propose de remplacer les initiales par "notes".
Dans le cas d'un fichier destiné à quelqu'un en particulier, on peut également indiquer à la place des initiales du créateur les initiales du destinataire avec le mot "to-" devant.
Exemple : to-jm-0927-methode-blog.pdf
Au niveau de la date, MH préconise de ne pas indiquer l'année, souvent inutile car rares sont les projets de plus d'un an ou nécessitant de remettre la main sur des échanges et fichiers de plus d'un an. C'est néanmoins possible. On utilise alors un format "aammjj" pour obtenir un réel classement par date.
Dans certains dossiers où les fichiers et dossiers sont trop nombreux, on peut choisir d'utiliser le caractère de soulignement, l'arobase, ou même l'espace avant de nommer pour faire remonter automatiquement le fichier en tête de classement alphabétique.
Les fichiers toujours changeant, de type to-do list, "films à voir", ou autre, peuvent se dispenser de ce système de nommage car ils sont personnels et les dater n'a pas de sens.
Enfin MH termine ce chapitre en indiquant que certaines personnes pourraient se demander quel est l'intérêt de nommer les fichiers quand ceux-ci disposent de meta-datas accessibles par n'importe qui.
Tout simplement parce que ces meta-datas ne sont pas fiables. Par exemple parfois à l'ouverture d'un fichier, la date de modification peut être changée.
Chapitre 11 : Stocker les fichiers
Différents types de fichiers doivent être organisés de manière différente. Ainsi les photos peuvent être gérées via un logiciel type Picasa ou iPhoto, et la musique via Itunes.
Mais le bit-literate peut se passer de tels logiciels. Le système de fichiers disponibles sur tous les OS (Windows, Mac, Linux) offre une manière simple et élégante de classer et ranger les fichiers.
Les erreurs communes dans l'utilisation du système de fichier de l'OS sont :
- la création de trop de dossiers de rangement différents
- la création de pas assez de dossiers de rangement
- l'utilisation du bureau pour ranger les fichiers
- une organisation partielle, faite de plusieurs systèmes de rangement inachevés.
Selon MH, organiser les fichiers a un coût : un peu de temps. Dans la majorité des cas, un système de rangement à deux niveaux suffit : un dossier parent (typiquement "mes documents") qui contient les dossiers de niveau 1 (un dossier par projet et par catégorie) mais qui ne contient aucun fichier. Les fichiers sont placés dans les dossiers de niveau 1, pour créer ainsi un deuxième niveau de rangement.
Il faut essayer de limiter les sous-dossiers (et donc la création d'un troisième niveau), mais MH avoue que cela est parfois nécessaire pour les projets lourds où les documents sont légions. MH donne quelques exemples de sous-dossiers possibles : un dossier "old" pour tous les fichiers qu'il faut garder mais plus nécessaires à la bonne marche du projet ; un dossier "livrables" qui contient tous les documents définitifs envoyés au client ; ...
Les dossiers de catégories doivent contenir idéalement un seul type de fichier. Exemple : "notes de frais" ne doit contenir que des fichiers excel de note de frais ; "bonnes remarques" ne doit contenir que les emails de félicitations de notre travail.
Un autre conseil consiste bien sûr à ranger tous les emails importants dans les dossiers de projets : le logiciel de messagerie ne doit pas servir à stocker les mails ainsi que les fichiers importants. Le but de la bit-literacy est de minimiser le nombre possible de lieux pour un fichier donné.
Enfin, MH indique qu'il peut être utile de créer un deuxième dossier parent pour tous les fichiers personnels.
Chapitre 12 : Autres sujets essentiels
Dans ce pénultième chapitre, MH aborde plusieurs sujets.
Le premier : les bit-literate doivent maîtriser parfaitement l'écriture au clavier. Il existe de nombreux logiciels pour s'entraîner et atteindre une vitesse convenable de 60 mots par minute. Il est important de noter qu'à l'ère du bit, la frappe au clavier est décisive en termes de productivité. Les utilisateurs avancés peuvent se tourner vers une nouvelle configuration de clavier, le Dvorak, qui est issu d'une étude sur le placement idéal des lettres sous les doigts. En effet, le clavier Qwerty et Azerty comme on les connaît ont été créés pour limiter l'usure des branches mécaniques à l'époque des machines à écrire : les lettres les plus utilisées sont séparées.
Etre bit-literate, c'est aussi utiliser au maximum les outils d'auto-complétion et d'auto-correction offerts disponibles désormais dans les dernières versions des traitements de texte populaires. Des logiciels existent pour aller plus loin dans l'auto-complétion avec la création libre de raccourcis. MH évoque les logiciels TypeIt4Me ou Typinator pour les utilisateurs Mac et ActiveWords pour les utilisateurs Windows.
Savoir se passer de la souris est également une bonne manière de gagner du temps. Les raccourcis clavier les plus courants sont à connaître par cœur. Configurer ses touches Fn permet également d'accéder plus rapidement à ses programmes les plus utilisés : Word, Excel, Outlook...
Gagner en efficacité en appliquant la bit-literacy, c'est aussi se prémunir des pannes matérielles et autres pertes de données en faisant un backup régulier de ses fichiers sur un disque dur externe et un disque optique (sait-on jamais).
Chapitre 13 : Le futur de la bit-alphabétisation
Il est clair pour MH que l'avalanche de bits ne fait que commencer. Avec l'apparition de nouveaux devices permettant la création de bits encore plus facilement (exemple les tablettes et les smartphones), il sera également plus facile d'être pris dans cette avalanche sans une formation adéquate.
MH prédit dans son livre (écrit en 2007) qu'un nouveau flux de bits promet d'être plus important que tous les autres : les "life bits", c'est-à-dire toutes ces données émises par nos devices personnels (smartphones, données GPS, ...).
C'est pour lui le bon moment d'apprendre la bit-literacy, car dans l'entreprise d'aujourd'hui et demain, on demandera de plus en plus aux travailleurs de maîtriser leurs bits. En d'autres termes de gagner en efficacité et en productivité avec l'accroissement des bits, et pas l'inverse.
Appendice A : Message aux développeurs
MH adresse dans la première appendice du livre un message aux développeurs, en étant persuadé que les services qui respectent les principes de la bit-literacy et qui respectent donc les utilisateurs sont susceptibles de mieux se vendre. Rester simple et accessible est pour lui une condition nécessaire au succès d'un service.
Appendice B : Mac vs Windows
MH avoue qu'il n'est ni pour le Mac ni pour le PC équipé de Windows. Selon lui, un Mac sorti de son carton est presque aussi inefficace qu'un PC Windows, en termes de bit literacy. Les deux avantages du Mac restent leur simplicité d'utilisation et le fait qu'ils soient moins affectés par les virus : cela en fait déjà un outil intéressant.
Pour devenir bit literate avec un Mac, MH conseille les logiciels suivants :
- QuicKeys pour l'accès en une touche aux applications
- Default Folder pour l'accès en une touche aux dossiers
- Typinator ou TypeIt4Me pour l'auto-complétion
- TextWrangler pour l'éditeur de texte
- AppleWorks pour le traitement de texte
- FileMaker pour les bases de données
- Now Up-to-date pour le calendrier
- Firefox ou Safari comme navigateur
- Mailsmith pour les mails
- Microsoft Office pour la compatibilité avec les documents clients
- Classic Menu et ASM pour retrouver certaines fonctions ergonomiques disparues avec OS 9
- Quicksilver ou Easyfind pour remplacer Spotlight.
Mon avis sur le livre :
Bit Literacy n'est clairement pas le livre qui m'a le plus appris depuis le début du Personal MBA. Beaucoup de conseils sont en réalité du bon sens que j'applique déjà en grande partie. Néanmoins il est intéressant de voire toutes ces bonnes pratiques réunies au sein d'un même ouvrage, à faire lire à tous les gens qui nous entourent (surtout au travail) et qui ont manifestement des difficultés avec l'avalanche de bits.
La gestion des mails, des to-do et le rangement des fichiers sont des chapitres particulièrement intéressants dans ce sens : combien de fois ai-je vécu des situations où des collègues (quand ce n'était pas moi...) n'arrivaient pas à retrouver tel fichier ou à savoir quelle version de fichier était à jour ou non...
Je rejoins l'auteur sur le fait que la bit literacy n'en est qu'à ses débuts. Les bits sont de plus en plus nombreux, et partout. C'est donc un livre salutaire, destiné à rappeler les bases aux plus aguerris ou à montrer la voie aux plus dépassés. Sans doute pas un incontournable, mais une lecture précieuse tout de même.
##############résumé terminé le 27 septembre 2011################
vendredi 9 septembre 2011
Lecture n°5 : The Power of Less par Leo Babauta
Cinquième lecture du Personal MBA (déjà !), The Power of Less de Leo Babauta dispose d'un sous-titre accrocheur : The 6 essential productivity principles that will change your life.
Leo Babauta (LB) est l'auteur du blog Zen Habits, un blog extrêmement populaire avec plusieurs millions de pages vues par mois.
En introduction de son livre, LB explique que nous sommes dans une époque où nous pouvons réaliser beaucoup plus de choses en beaucoup moins de temps qu'auparavant, mais à l'inverse nous sommes submergés de demandes et de choses à faire, à lire, à regarder. Pour trouver le calme parmi ce chaos, LB croit fermement en la simplicité. Pour lui, la simplicité signifie identifier l'essentiel et éliminer complétement le reste. Il promet que si l'on adopte cette vision, cela pourrait rendre notre vie moins stressante, plus heureuse et peut-être plus productive.
Il raconte ensuite tout ce qu'il a pu accomplir en suivant cette démarche. Dans tous les compartiments de sa vie, LB annonce qu'il a réussi des choses très intéressantes. Cela va de courir un marathon à écrire un livre en passant par rembourser ses dettes et se lever à 4 heures du matin. Il explique que ces accomplissements peuvent sembler énormes, mais que c'est le résultat d'un des six principes du livre, "One Goal", qui consiste à travailler sur un objectif à la fois et procéder par petites tâches, petites étapes pour atteindre cet objectif.
Les six principes de productivité partagés dans le livre sont :
1- Fixer des limites
2- Se concentrer sur l'essentiel
3- Simplifier
4- Focus
5- Créer des habitudes
6- Commencer petit
LB termine son introduction en précisant que ce livre n'est pas un guide pour par exemple courir un marathon ou arrêter de fumer. Par contre, c'est un manuel pour simplifier et se concentrer sur l'essentiel, ce qui peut changer notre vie dans tous ses compartiments.
Le livre est divisé en deux parties. La première partie énonce les 6 principes de productivité, la seconde donne des pistes pour les appliquer.
Partie 1 : Les principes
1- Pourquoi moins c'est mieux
Nous vivons dans un monde où la croyance populaire énonce que "plus c'est mieux". Plus d'argent, une plus grande maison, arriver à faire plus de choses dans la journée...
LB, lui, est convaincu du contraire. Moins c'est mieux. Tout simplement car nous avons des limites : une journée n'a que 24 heures, et essayer d'en faire plus ne garantit pas qu'on va faire mieux. Sans parler du stress et de la fatigue.
LB prend l'exemple du haïku, ces poèmes japonais très codifiés composés de trois vers de 5, 7 et 5 syllabes. Quand un poète compose un haïku, il doit se concentrer sur l'essentiel, choisir les mots précisèment pour expliquer son idée.
De l'haïku on peut déduire les deux premiers principes de productivité du livre.
Principe 1 : En se fixant des limites, on doit choisir l'essentiel. Donc il faut apprendre à se fixer des limites dans tout ce qu'on fait.
Principe 2 : En choisissant l'essentiel, on réalise des choses avec plus d'impact. Il faut toujours choisir l'essentiel pour maximiser notre temps et notre énergie.
Que veut dire "des choses avec plus d'impact" ? Ce sont des choses qui par exemple peuvent
- nous donner une reconnaissance sur le long terme
- nous faire gagner plus d'argent sur la longueur
- être très importantes pour notre société, en termes de revenus, de marque, de nouveaux projets...
- changer notre carrière ou au moins lui donner un coup de boost
- changer notre vie personnelle
- apporter quelque chose à la société.
Comment déterminer les choses qui ont le plus d'impacts ?
Deux méthodes.
La première consiste à examiner sa liste de tâches et à sa demander lesquelles auront le plus d'impact sur notre vie future, sur notre carrière ?
La seconde consiste à examiner sa liste d'objectifs à long terme et à réaliser chaque jour une tâche qui nous rapprochera d'un de ces objectifs.
LB conseille d'utiliser les deux méthodes conjointement.
Pour appliquer des limitations, LB propose par exemple de vérifier ses emails seulement deux fois par jour, de se limiter à trois projets et pas un de plus...
Plus généralement, il faut identifier quels sont les domaines de notre vie où nous nous sentons submergés et les façons de les simplifier en se fixant des limites.
2- L'art de fixer des limites
Se fixer des limites a de nombreux bénéfices. Cela permet de
- simplifier les choses : la vie devient plus gérable et moins stressante
- se concentrer sur les choses : on utilise mieux son énergie
- se concentrer sur les choses importantes : on réalise les choses qui ont réellement un impact sur notre vie
- compléter les choses : moins de choses à faire permet de finir plus facilement ce que l'on commence
- montrer aux autres que notre temps est important en arrêtant d'accepter toutes les demandes des autres
- gagner en efficacité.
A ce point du livre, LB concède qu'on pourrait être tenté par fixer des limites à tous les compartiments de notre vie. Selon lui, c'est la meilleure façon d'échouer et contraire à la philosophie du livre : il faut commencer par un domaine à la fois, et de préférence un domaine où nos chances de succès sont importantes.
Des idées de simplification :
- les emails
- les tâches quotidiennes
- le temps passé au téléphone
- le nombre de projets en cours
- le nombre de projets que l'on suit
- le temps passé sur Internet
- le nombre de choses sur notre bureau.
Comment fixer des limites ?
- Analyser notre niveau d'usage courant (par exemple pour la vérification d'emails : combien de fois dans la journée ?)
- Fixer une limite plus basse
- Tester cette limite pendant une semaine
- Si ça ne fonctionne pas, ajuster pour une nouvelle limite et tester de nouveau
- Continuer à ajuster jusqu'à avoir trouvé la bonne limite et en faire une habitude.
3- Choisir l'essentiel, et simplifier
Ce chapitre explore les principes 2 et 3, à savoir choisir l'essentiel et simplifier.
Comment reconnaître ce qui est essentiel ? C'est une question clé.
Dans tout ce que l'on fait, LB propose 9 points qui permettent d'identifier l'essentiel.
a- se demander quelles sont nos valeurs et réaliser les choses qui suivent nos valeurs et nos principes de vie
b- se demander quels sont nos buts, dans un an, un mois, une semaine ou un jour et réaliser les choses qui nous rapprochent de ces buts
c- se demander ce que l'on aime faire
d- se demander ce qui est important pour nous
e- se demander dans notre liste de tâches ce qui aura le plus d'impact sur notre vie
f- se demander ce qui aura le plus d'impacts sur le long-terme
g- éliminer les désirs et se concentrer sur les besoins
h- éliminer le non-essentiel : parfois il plus simple d'éliminer le non-essentiel que d'identifier l'essentiel
i- continuer ce process dans le temps pour affiner les résultats
LB conseille de prendre un temps chaque jour pour utiliser ce process sur tous nos projets et prendre du recul. Les domaines d'application de ces neuf points sont par exemple :
- les engagements de vie (lesquels sont essentiels et en accord avec nos valeurs ?)
- les objectifs annuels (en choisir deux ou trois, trop en choisir mène à l'échec)
- les projets et tâches de travail (se focaliser sur les tâches ayant le plus d'impacts)
- les emails (choisir les 5 emails qui méritent une réponse, supprimer ou décaler la réponse des autres)
- le désordre (éliminer le désordre en se concentrant sur les besoins versus les désirs)
- une revue régulière pour affiner les résultats
Simplifier ne veut pas dire rendre notre vie vide mais gagner du temps pour faire ce que l'on aime.
Une fois l'essentiel identifié, on peut passer à l'application du principe 3 : la simplification, c'est-à-dire éliminer le non-essentiel. Il s'élimine en déléguant les tâches non-essentielles qui ne peuvent être supprimées. Il faut également savoir dire "non" aux nouvelles tâches que l'on identifie comme non-essentielles. Cela pourrait même avoir la conséquence de rendre nos engagements respectés par les autres, qui comprendront que l'on réalise une tâche, c'est qu'elle est essentielle et importante.
4- Focus, de manière simple
Le principe 4 de productivité est le "focus" pour gagner en efficacité.
LB conseille d'utiliser le focus sur moins de choses pour devenir plus efficace, sur un objectif pour parvenir à le réaliser, sur une seule tâche pour être plus productif, sur le présent pour réduire le stress et l'anxiété.
Se concentrer sur un objectif est le plus important dans la réalisation de cet objectif, plus que l'auto-discipline, plus que la motivation, plus que la récompense.
Se concentrer sur maintenant, et non pas sur le passé ou le futur, est difficile mais permet de gagner en efficacité et de perdre en stress.
Se concentrer sur la tâche actuelle, c'est bannir les distractions les distractions dans la réalisation de sa tâche.
Se concentrer sur le positif permet d'apprécier la situation présente tout en essayant de remplacer ses pensées négatives par des pensées positives.
LB explique qu'il est très important de se concentrer sur une seule tâche. Selon lui, il faut bannir le multi-tâches car :
- c'est moins efficace, car on perd du temps et de l'énergie en switchant de tâche
- c'est plus compliqué, et l'on est plus sensible aux erreurs
- c'est le chemin le plus court vers le chaos.
Comment être mono-tâche ?
- écrire tous les matins les deux ou trois Most Important Things (MIT) à faire en priorité aujourd'hui
- se réserver des temps bloqués de réalisation pour sa tâche, et bannir tous les canaux de distraction (ne pas répondre au téléphone, déconnecter Internet, ne pas répondre aux mails qui pop-upent).
- prendre le temps de souffler quand on sent le besoin urgent de faire autre chose, et se reconcentrer et retourner sur sa tâche
- si d'autres choses viennent nous interrompre, noter quelque part le sujet et se remettre au travail sur la tâche
- processer notre liste de tâches dès que l'on en a terminé une, pour éventuellement replanifier un moment pour réaliser la prochaine
- prendre des notes sur l'endrot où on s'arrête quand une interruption est obligatoire (par exemple quand notre chef débarque dans notre bureau)
- apprécier l'instant et prendre des pauses régulières.
Se concentrer sur le présent est également important pour rester calme et productif. Pour se faire, LB propose de :
- manger et ne faire rien d'autre pendant les repas (en d'autres termes, prendre le temps et ne pas faire plusieurs choses à la fois)
- être conscient de ses pensées
- être gentil avec soi-même
- faire de l'exercice
- établir des routines quotidiennes pour penser à l'instant
- utiliser des "reminders"
- célébrer chaque petit succès
- continuer à s'entraîner.
5- Créer de nouvelles habitudes, et le Challenge "Power of Less"
LB affirme qu'essayer de maîtriser toutes les nouvelles habitudes proposées dans le livre n'est pas possible, en tout cas si l'on souhaite complétement chambouler nos habitudes.
Le principe 5 énonce qu'il faut créer des habitudes pour faire des progrès dans la durée.
Il propose de créer une habitude à la fois en faisait le Challenge "Power of Less", qui permet de créer une habitude, et une seule, en 30 jours. Le Challenge repose sur le fait de :
- sélectionner une seule habitude, celle qui aura le plus d'impact sur notre vie
- écrire son plan, c'est-à-dire noter ce qu'on fera de nouveau chaque jour et à quel moment de la journée on le fera
- partager son objectif de manière publique (amis, collègues, blog)
- reporter notre progrès quotidien et en faire part de manière publique
- célébrer notre nouvelle habitude. Après 30 jours, on pourra se chercher à se créer une nouvelle habitude.
Pourquoi le Challenge fonctionne ? Car il repose sur trois piliers :
- l'engagement (déclarer publiquement...)
- la responsabilité (reporter publiquement)
- l'encouragement (nos progrès sont un boost au niveau de la motivation).
Pour réussir le Challenge, il y a quelques règles à respecter :
- créer une habitude à la fois
- choisir un objectif facile
- choisir quelque chose de mesurable
- être régulier
- reporter quotidiennement
- garder une attitude positive.
LB finit ce chapitre en proposant douze nouvelles habitudes à avoir, à réaliser sur l'année. Ce ne sont que des exemples.
- écrire ses 3 MIT tous les matins
- être mono-tâche
- vider notre inbox (papiers, emails)
- vérifier ses emails seulement deux fois par jour
- faire de l'exercice 5 ou 10 minutes par jour
- travailler déconnecté sans distractions
- suivre une routine chaque matin
- manger plus de fruits et légumes par jour
- garder notre bureau rangé
- dire non aux engagements et requêtes qui ne sont pas sur ma shortlist
- ranger chez soi pendant 15 minutes chaque jour
- se limiter à 5 phrases maximum quand on répond à un email.
6- Commencer petit
Le principe de productivité 6 énonce qu'il faut commencer des nouvelles habitudes en petits incréments pour s'assurer le succès.
Souvent, quand on souhaite changer, on se met des objectifs très forts, mais au bout d'une semaine ou deux, on craque et c'est l'échec (exemple parfait : le régime drastique).
Commencer petit fonctionne car cela permet de :
- resserrer le champ de notre concentration
- garder notre énergie et notre enthousiasme
- gérer plus facilement notre objectif
- s'assurer le succès
- de s'inscrire dans la durée (construire son succès sur une succession de petites tâches).
Pour commencer petit, LB propose par exemple de :
- faire de l'exercice (5 à 10 minutes par jour, pas 30)
- se lever plus tôt (commencer par 15 minutes, et non pas une heure ou deux)
- commencer par se concentrer sur une tâche durant 10 à 15 minutes
- commencer par vérifier ses emails quelque fois en moins dans la journée
- manger sainement (enlever un élément gras à la fois dans notre alimentation)
- commencer par une petite tâche sur un projet majeur
- ranger (en commençant par un petit tiroir).
Partie 2 : La pratique
7- Objectifs simples et projets simples
Il est extrêmement facile de se fixer des objectifs, il est beaucoup plus difficile de les atteindre.
dans ce chapitre, LB propose le "One-Goal system", qui se découpe en quatre étapes :
- choisir un seul objectif : dans notre liste d'objectifs, en choisir un qui prendra environ six mois à réaliser
- le décomposer en sous-objectifs (si notre objectif est de monter une entreprise, un sous-objectif peut être de trouver une idée viable)
- créer un objectif hebdomadaire qui nous rapproche de notre sous-objectif
- penser chaque jour à une action qui nous rapproche de notre objectif hebdomadaire, et réaliser cette action avant toute chose.
LB conseille également d'écrire une liste de projets , si ce n'est pas déjà fait, entre 10 et 20 de préférence. Ensuite, il faut extraire les trois projets les plus importants, ce qui va constituer notre liste simple de projets. Ces projets doivent venir de tous les domaines de notre vie.
Toutes nos actions doivent ensuite converger vers la réalisation de l'un ou l'autre de ces trois objectifs. Tant que les trois objectifs dans leur ensemble n'ont pas été réalisés, il est interdit d'inclure un nouveau projet dans notre liste simple de projets. La raison est que cela permet de se concentrer sur la réalisation.
Cette liste simple est un peu en contradiction avec le "One-goal system" qui veut que l'on se fixe un seul objectif, mais c'est faire preuve de pragmatisme selon LB : en effet, souvent, pour un projet donné, on sera en attente d'éléments venant d'une personne ou d'un organisme : il peut donc être utile de mener un ou deux projets en parallèle pour avoir toujours quelque chose à faire.
Encore une fois, LB demande de se concentrer sur la réalisation et donne 4 conseils pour aller dans ce sens :
- avoir un résultat en vue, et noter une ou deux phrases à côté de notre projet pour visualiser à quoi le résultat final ressemblera
- transformer les projets en tâches successives : se concentrer à faire une tâche après l'autre
- chaque jour, définir ses 3 MIT qui, de préférence, permettront de se rapprocher de nos objectifs
- évaluer ses progrès : si on ne progresse pas, définir des tâches qui nous permettent de progresser.
Pour finir le chapitre, LB évoque une situation qui arrive fréquemment au travail : le fait de ne pas maîtriser sa liste de projets (par exemple quand notre chef nous impose des délais et des projets).
Il propose des pistes pour s'en sorti, par exemple discuter du système avec son chef, et lui montrer qu'il peut être bénéfique pour l'entreprise.
8- Tâches simples
Les Most Important Tasks, au nombre idéal de trois, doivent être fixées le matin. Bien sûr on fera plus que trois tâches au cours de la journée, mais les prioriser nous assure d'avoir les tâches importantes de réaliser. Au moins une tâche devrait être liée à un de nos objectifs, à l'un de nos projets "personnels". Les deux autres peuvent être liées au travail, mais l'une au moins doit être liée à nos projets.
faire ses MIT le matin, c'est aussi avoir l'impression que toutes les tâches réalisées après sont du bonus.
Les clés pour réaliser ses MIT :
- les écrire doit être la première chose que l'on fait le matin
- se limiter à 3
- s'assurer que l'une au moins est liée à nos objectifs
- se concentrer sur leur réalisation avant toute chose
- être mono-tâche.
Certaines tâches sont en fait des projets qui se déguisent. Il faut en prendre conscience pour ne pas être découragé. Une tâche ne doit pas prendre plus d'une heure, idéalement, pas plus de 20 minutes.
A chaque fois que l'on procrastine devant une grande tâche, se demander comment la décomposer en de plus petites tâches.
9- Gestion du temps simple
L'idée du chapitre est de garder sa gestion du temps simple et d'éviter la rigidité ou la complexité de la planification.
LB conseille de se garder du temps, bloqué dans notre planning, pour réaliser les tâches. Idéalement, il faut être capable de se mettre dans le "flow", à savoir éliminer les distractions et se concentrer sur une seule tâche.
Il faut connaître ses priorités. Les fameuses Most Important Tasks (MIT). Tout doit être fait pour compléter ces trois tâches le plus tôt possible dans la journée.
LB troque la gestion du temps pour la gestion des tâches. La gestion des tâches consiste à réduire avant d'organiser. Parfois néanmoins, il faut compléter des tâches qui ne rentrent pas dans nos MIT. Il peut être intéressant de "batcher" ces tâches, c'est-à-dire les grouper par catégories et réserver un temps en fin de journée pour les réaliser. Les catégories de tâches à batcher peuvent être les appels téléphoniques, les emails, les courses, le travail administratif, le rangement, les réunions, les visistes de site web, la recherche d'infos...
Les outils de gestion des tâches et du temps doivent se limiter à un simple calendrier et éventuellement un carnet pour prendre des notes.
10- Email simple
L'email est devenu le moyen de communication inter et intra-entreprise le plus répandu, avec pour conséquence d'être submergé par ces messages. Même dans la vie personnelle, les notifications de tous les sites sur lesquels on est inscrit surchargent notre boîte mail.
La première chose à faire est bien sûr de se limiter en termes de service de messagerie : une messagerie personnelle et une professionnelle peuvent suffire.
Ensuite, LB recommande de fixer à l'avance :
- le nombre de fois où l'on consulte ses emails
- les périodes dans la journée où l'on consulte ses emails
- le fait que notre première tâche le matin n'est pas de consulter ses emails
- le fait de désactiver les notifications de notre programme mail
Pour s'y tenir, rien ne nous empêche de coller un post-it sur notre écran : "Pas d'emails entre 10h30 et 16h" par exemple.
Selon LB, il est également très important de vider ses boîtes de réception en réduisant avant de traiter. Un dossier temporaire peut être créé pour "batcher" tous les emails qui méritent une réponse. Les emails que l'on doit garder ne doivent pas figurer dans la boîte de réception, mais dans un dossier de référence ou d'archive.
L'email simple passe aussi par le fait de moins écrire : se fixer à l'avance une limite de 5 phrases permet de gagner en concision et en rapidité de traitement.
11- Internet simple
Internet est un outil formidable mais c'est aussi un trou noir qui peut aspirer notre productivité. En appliquant des limitations et de la simplicité, il est possible de faire plus sur et hors de l'Internet.
La première chose à faire est de suivre son usage. Des outils existent pour ça, comme Toggl, Tick et yaTimer. C'est important de connaître son usage réel, et de prendre conscience de notre comportement sur le web : quels sites on visite le plus, pendant combien de temps par semaine ?
Concernant l'Internet, LB conseille de se poser quelques questions.
Quels sont nos besoins réels ? En quoi Internet peut être critique dans notre travail ? Quand et combien de fois ai-je besoin d'avoir accès à ces sites ?
Quels sont les "fun sites" que nous visitons ?
LB ne souhaite pas interdire l'accès à des "fun sites" pendant la journée, mais selon lui ils doivent être une forme de récompense quand on a réalisé une tâche. Se bloquer des périodes de temps dans la journée où nous travaillons déconnectés lui semble être une bonne initiative.
Internet peut être une addiction. L'idée du post-it collé à l'écran de l'ordinateur ("pas d'internet entre 10h et 14h") peut être un début de solution pour faire décroître son usage.
12- La paperasse simple
Selon LB, les piles de documents sur notre bureau ou chez nous sont une forme d'échec :
- échec à créer un système d'organisation et de tri simple
- échec à utiliser ce système de manière régulière.
Comme souvent dans ce livre, LB conseille, avant de mettre en place un système de tri, de réduire les piles de documents. Pour ça, il demande de passer en revue tous nos documents en attente et d'en jeter un maximum.
Si un document est absolument critique, LB conseille de créer un système de tri organisé de manière alphabétique. Il faut prendre également l'habitude de ranger ses papiers immédiatement : si les papiers s'accumulent, on devient réticent à les trier, alors que trier et ranger un seul papier prend à peine cinq secondes.
Travailler à la source est une action à mener en parallèle, en réduisant le nombre de papiers à trier. Pour cela, la numérisation et le stockage en ligne sont des incroyables progrès. Il faut également arrêter d'imprimer à tout va.
13- Des engagements simples
Réduire ses engagements est une chose difficile à réaliser mais nécessaire pour retrouver du temps libre pour faire les choses qui sont vraiment importantes pour nous.
Pris séparément, les engagements ne semblent pas être un problème. Pourtant, à force de s'empiler, il peut être très compliqué de trouver du temps libre. Les engagements peuvent être de toute nature : famille, travail, associatif, religieux, hobbies, maison, online...
Il est important de tous les lister, et d'en extraire quatre ou cinq qui revêtent un réelle importance pour nous. Cette short list doit être en accord avec nos objectifs et nos valeurs.
Ensuite, de la même manière que dans d'autres chapitres du livre, il faut réduire ses engagements. Commencer par un petit engagement peut aider. Il faut savoir dire non pour élaguer notre liste d'engagements. Cela s'apprend, dire non. Mais LB explique qu'il existe une bonne raison pour dire non : notre temps est précieux et limité.
14- Une routine quotidienne simple
LB évoque dans ce chapitre son expérience personnelle : l'auteur se lève à 4h30 du matin tous les jours et dispose d'une routine quotidienne immuable, entre sport et définition des objectifs de la journée.
Sans devoir faire comme lui en se réveillant au milieu de la nuit, il explique qu'il est extrêmement important de prendre le temps le matin, pour au moins par exemple écrire ses MIT et se préparer pour sa journée.
Une même démarche appliquée le soir peut permettre de passer en revue sa journée, et de se préparer au lendemain.
Démarrer une routine n'est pas chose facile. Pour cela, LB propose qu'établir une routine intègre notre liste d'objectifs pour le mois. Noter ses résultats et célébrer ses progrès est aussi décisif.
15- Ranger notre espace de travail
Les bénéfices d'avoir un espace de travail rangé s'expriment en terme de concentration (moins de distractions) et donnent une semblant de calme.
LB conseille de ne garder sur son bureau que son ordinateur, son téléphone, un carnet et un stylo. Il faut donc appliquer les méthodes présentées au chapitre 12 pour réduire les piles de papiers, puis les ranger.
Une bonne manière de ne pas se sentir coupable quand on hésite entre ranger un papier ou le jeter peut être de créer une boîte "Peut-être" et de l'y placer. Dans 6 mois, si l'on n'a pas touché à la boîte, il sera temps de la jeter.
Ce chapitre peut être appliqué à la maison. Les avantages d'une maison simple sont qu'elles sont moins stressantes, plus jolies, et plus faciles à laver. Pour garder une maison simple, planifier des séances régulières de rangement est bien sûr la première étape. Néanmoins il peut être intéressant de changer nos habitudes en accumulant moins de choses. LB propose de créer une "liste des 30 jours". Dès que l'on souhaite acheter quelque chose pour la maison, il faut placer cette chose dans la liste. Dans 30 jours, se demander à nouveau si cette chose est vraiment nécessaire.
16- Ralentir
Plusieurs fois dans le livre il a été question de ralentir, ou tout de moins de se concentrer sur une tâche et de prendre le temps de bien la faire.
LB conseille de ne pas seulement ralentir au travail, mais aussi en mangeant ou au volant pour apprécier l'instant, garder son calme, être moins stressé et plus concentré.
17- La santé simple
Le problème avec les régimes et les programmes d'entraînement, c'est que les objectifs sont souvent élevés, dès le départ. Or il est difficile de changer une mauvaise habitude du jour au lendemain.
Un programme santé doit être graduel : le premier mois doit être consacré à établir l'habitude de faire de l'exercice. C'est au cours du second mois que l'on va pouvoir commencer à se consacrer à la performance.Chaque mois suivant, il faudra se fixer des objectifs mensuels atteignables.
L'étape 1, créer l'habitude, repose sur quelques fondamentaux :
- commencer très doucement, même si on a envie de faire plus (c'est seulement après quelques semaines qu'on augmentera le rythme)
- planifier son créneau de sport (commencer par trois créneaux de trente minutes sur la semaine)
- ne pas s'autoriser à manquer un créneau
- ne pas abandonner
- trouver un partenaire si possible
- reporter aux autres en partageant notre objectif et nos réalisations
- s'amuser.
L'étape 2, faire des changements graduels au niveau de son alimentation, consiste à manger quand on commence à avoir généralement faim (toutes les trois / quatre heures), de manger de la nourriture légère, de manger lentement et de manger jusqu'à ce qu'on soit très légèrement plein. Le but n'est pas de faire un régime strict, ces conseils sont juste du bon sens.
L'étape 3 consiste bien sûr à continuer le programme en l'intensifiant petit à petit, en partageant ses objectifs et ses résultats réguliers et en fixant des objectifs court-terme atteignables. Il faut également être capable de noter tout ce qu'on a mangé, à quelle heure, quel jour etc. Le reporting est essentiel dans l'établissement de cette nouvelle habitude.
LB termine ce chapitre en donnant 30 conseils pour rester motivé quand on fait de l'exercice, comme s'inscrire à une course ou lire des success stories de sportifs.
18- La motivation
Le dernier chapitre du livre concerne la motivation. LB explique que la motivation est bien sûr la clé pour atteindre un objectif, mais qu'il est difficile jour après jour de trouver les ressources pour garder intacte cette motivation. Il y a différentes sortes de motivation, positive ou négative (des menaces de notre boss par exemple). La motivation est ce mécanisme qui nous pousse à réaliser quelque chose. Selon LB, la meilleure motivation est bien sûr la motivation positive.
Il donne huit pistes pour se donner de la motivation en début de projet. Ces pistes reprennent des points déjà évoqués dans la livre :
- commencer petit
- se fixer un seul objectif
- examiner notre motivation, écrire quelques phrases à ce propos
- vraiment, vraiment vouloir réaliser ce projet
- s'engager publiquement
- être excité par la possibilité de réaliser notre objectif
- augmenter l'excitation en ne commençant pas tout de suite mais en attendant quelques semaines pour accumuler de l'énergie
-faire de notre objectif un mantra, une phrase courte, l'imprimer et le coller partout.
LB termine ce chapitre et donc son livre en donnant 20 conseils pour garder sa motivation intacte dans le temps, comme se faire aider, se donner des mini-objectifs ou prendre un coach.
Mon avis sur le livre :
The Power of Less ne m'a pas laissé indifférent car il ne fait qu'énoncer des choses évidentes. Néanmoins, lire ces choses a l'effet d'un électrochoc qui m'a fait faire un peu d'introspection en me demandant comment j'avais fait pour accumuler autant de mauvaises habitudes. Cela fait longtemps que je cherche à gagner en efficacité au travail par exemple, ou à faire du sport sur une base régulière.
Le gros point fort du livre est son pragmatisme. A mon sens l'auteur a compris que les changements brutaux dans les habitudes de vie sont contre-productifs, et répète plusieurs fois dans son livre qu'il est plus simple de commencer petit. Le chapitre sur la gestion des tâches en lieu et place de la gestion du temps est intéressant. Je ferai un article spécial sur ce que m'ont apporté ces livres de productivité, mais il est clair que l'idée d'écrire ses trois Most Important Tasks dès le matin et de prioriser leur réalisation est une excellente idée que j'applique et qui porte ses fruits.
Le seul reproche que je peux faire à l'ouvrage est peut-être le fait de se répéter un peu. Heureusement, le livre ne fait que 170 pages, faciles à lire.
Je le conseille donc à tous ceux qui estiment qu'ils peuvent améliorer leur manière de réaliser les choses, qui souhaitent gagner en productivité et perdre en stress et en pression.
############### résumé terminé le 11/09/2011######################
Leo Babauta (LB) est l'auteur du blog Zen Habits, un blog extrêmement populaire avec plusieurs millions de pages vues par mois.
En introduction de son livre, LB explique que nous sommes dans une époque où nous pouvons réaliser beaucoup plus de choses en beaucoup moins de temps qu'auparavant, mais à l'inverse nous sommes submergés de demandes et de choses à faire, à lire, à regarder. Pour trouver le calme parmi ce chaos, LB croit fermement en la simplicité. Pour lui, la simplicité signifie identifier l'essentiel et éliminer complétement le reste. Il promet que si l'on adopte cette vision, cela pourrait rendre notre vie moins stressante, plus heureuse et peut-être plus productive.
Il raconte ensuite tout ce qu'il a pu accomplir en suivant cette démarche. Dans tous les compartiments de sa vie, LB annonce qu'il a réussi des choses très intéressantes. Cela va de courir un marathon à écrire un livre en passant par rembourser ses dettes et se lever à 4 heures du matin. Il explique que ces accomplissements peuvent sembler énormes, mais que c'est le résultat d'un des six principes du livre, "One Goal", qui consiste à travailler sur un objectif à la fois et procéder par petites tâches, petites étapes pour atteindre cet objectif.
Les six principes de productivité partagés dans le livre sont :
1- Fixer des limites
2- Se concentrer sur l'essentiel
3- Simplifier
4- Focus
5- Créer des habitudes
6- Commencer petit
LB termine son introduction en précisant que ce livre n'est pas un guide pour par exemple courir un marathon ou arrêter de fumer. Par contre, c'est un manuel pour simplifier et se concentrer sur l'essentiel, ce qui peut changer notre vie dans tous ses compartiments.
Le livre est divisé en deux parties. La première partie énonce les 6 principes de productivité, la seconde donne des pistes pour les appliquer.
Partie 1 : Les principes
1- Pourquoi moins c'est mieux
Nous vivons dans un monde où la croyance populaire énonce que "plus c'est mieux". Plus d'argent, une plus grande maison, arriver à faire plus de choses dans la journée...
LB, lui, est convaincu du contraire. Moins c'est mieux. Tout simplement car nous avons des limites : une journée n'a que 24 heures, et essayer d'en faire plus ne garantit pas qu'on va faire mieux. Sans parler du stress et de la fatigue.
LB prend l'exemple du haïku, ces poèmes japonais très codifiés composés de trois vers de 5, 7 et 5 syllabes. Quand un poète compose un haïku, il doit se concentrer sur l'essentiel, choisir les mots précisèment pour expliquer son idée.
De l'haïku on peut déduire les deux premiers principes de productivité du livre.
Principe 1 : En se fixant des limites, on doit choisir l'essentiel. Donc il faut apprendre à se fixer des limites dans tout ce qu'on fait.
Principe 2 : En choisissant l'essentiel, on réalise des choses avec plus d'impact. Il faut toujours choisir l'essentiel pour maximiser notre temps et notre énergie.
Que veut dire "des choses avec plus d'impact" ? Ce sont des choses qui par exemple peuvent
- nous donner une reconnaissance sur le long terme
- nous faire gagner plus d'argent sur la longueur
- être très importantes pour notre société, en termes de revenus, de marque, de nouveaux projets...
- changer notre carrière ou au moins lui donner un coup de boost
- changer notre vie personnelle
- apporter quelque chose à la société.
Comment déterminer les choses qui ont le plus d'impacts ?
Deux méthodes.
La première consiste à examiner sa liste de tâches et à sa demander lesquelles auront le plus d'impact sur notre vie future, sur notre carrière ?
La seconde consiste à examiner sa liste d'objectifs à long terme et à réaliser chaque jour une tâche qui nous rapprochera d'un de ces objectifs.
LB conseille d'utiliser les deux méthodes conjointement.
Pour appliquer des limitations, LB propose par exemple de vérifier ses emails seulement deux fois par jour, de se limiter à trois projets et pas un de plus...
Plus généralement, il faut identifier quels sont les domaines de notre vie où nous nous sentons submergés et les façons de les simplifier en se fixant des limites.
2- L'art de fixer des limites
Se fixer des limites a de nombreux bénéfices. Cela permet de
- simplifier les choses : la vie devient plus gérable et moins stressante
- se concentrer sur les choses : on utilise mieux son énergie
- se concentrer sur les choses importantes : on réalise les choses qui ont réellement un impact sur notre vie
- compléter les choses : moins de choses à faire permet de finir plus facilement ce que l'on commence
- montrer aux autres que notre temps est important en arrêtant d'accepter toutes les demandes des autres
- gagner en efficacité.
A ce point du livre, LB concède qu'on pourrait être tenté par fixer des limites à tous les compartiments de notre vie. Selon lui, c'est la meilleure façon d'échouer et contraire à la philosophie du livre : il faut commencer par un domaine à la fois, et de préférence un domaine où nos chances de succès sont importantes.
Des idées de simplification :
- les emails
- les tâches quotidiennes
- le temps passé au téléphone
- le nombre de projets en cours
- le nombre de projets que l'on suit
- le temps passé sur Internet
- le nombre de choses sur notre bureau.
Comment fixer des limites ?
- Analyser notre niveau d'usage courant (par exemple pour la vérification d'emails : combien de fois dans la journée ?)
- Fixer une limite plus basse
- Tester cette limite pendant une semaine
- Si ça ne fonctionne pas, ajuster pour une nouvelle limite et tester de nouveau
- Continuer à ajuster jusqu'à avoir trouvé la bonne limite et en faire une habitude.
3- Choisir l'essentiel, et simplifier
Ce chapitre explore les principes 2 et 3, à savoir choisir l'essentiel et simplifier.
Comment reconnaître ce qui est essentiel ? C'est une question clé.
Dans tout ce que l'on fait, LB propose 9 points qui permettent d'identifier l'essentiel.
a- se demander quelles sont nos valeurs et réaliser les choses qui suivent nos valeurs et nos principes de vie
b- se demander quels sont nos buts, dans un an, un mois, une semaine ou un jour et réaliser les choses qui nous rapprochent de ces buts
c- se demander ce que l'on aime faire
d- se demander ce qui est important pour nous
e- se demander dans notre liste de tâches ce qui aura le plus d'impact sur notre vie
f- se demander ce qui aura le plus d'impacts sur le long-terme
g- éliminer les désirs et se concentrer sur les besoins
h- éliminer le non-essentiel : parfois il plus simple d'éliminer le non-essentiel que d'identifier l'essentiel
i- continuer ce process dans le temps pour affiner les résultats
LB conseille de prendre un temps chaque jour pour utiliser ce process sur tous nos projets et prendre du recul. Les domaines d'application de ces neuf points sont par exemple :
- les engagements de vie (lesquels sont essentiels et en accord avec nos valeurs ?)
- les objectifs annuels (en choisir deux ou trois, trop en choisir mène à l'échec)
- les projets et tâches de travail (se focaliser sur les tâches ayant le plus d'impacts)
- les emails (choisir les 5 emails qui méritent une réponse, supprimer ou décaler la réponse des autres)
- le désordre (éliminer le désordre en se concentrant sur les besoins versus les désirs)
- une revue régulière pour affiner les résultats
Simplifier ne veut pas dire rendre notre vie vide mais gagner du temps pour faire ce que l'on aime.
Une fois l'essentiel identifié, on peut passer à l'application du principe 3 : la simplification, c'est-à-dire éliminer le non-essentiel. Il s'élimine en déléguant les tâches non-essentielles qui ne peuvent être supprimées. Il faut également savoir dire "non" aux nouvelles tâches que l'on identifie comme non-essentielles. Cela pourrait même avoir la conséquence de rendre nos engagements respectés par les autres, qui comprendront que l'on réalise une tâche, c'est qu'elle est essentielle et importante.
4- Focus, de manière simple
Le principe 4 de productivité est le "focus" pour gagner en efficacité.
LB conseille d'utiliser le focus sur moins de choses pour devenir plus efficace, sur un objectif pour parvenir à le réaliser, sur une seule tâche pour être plus productif, sur le présent pour réduire le stress et l'anxiété.
Se concentrer sur un objectif est le plus important dans la réalisation de cet objectif, plus que l'auto-discipline, plus que la motivation, plus que la récompense.
Se concentrer sur maintenant, et non pas sur le passé ou le futur, est difficile mais permet de gagner en efficacité et de perdre en stress.
Se concentrer sur la tâche actuelle, c'est bannir les distractions les distractions dans la réalisation de sa tâche.
Se concentrer sur le positif permet d'apprécier la situation présente tout en essayant de remplacer ses pensées négatives par des pensées positives.
LB explique qu'il est très important de se concentrer sur une seule tâche. Selon lui, il faut bannir le multi-tâches car :
- c'est moins efficace, car on perd du temps et de l'énergie en switchant de tâche
- c'est plus compliqué, et l'on est plus sensible aux erreurs
- c'est le chemin le plus court vers le chaos.
Comment être mono-tâche ?
- écrire tous les matins les deux ou trois Most Important Things (MIT) à faire en priorité aujourd'hui
- se réserver des temps bloqués de réalisation pour sa tâche, et bannir tous les canaux de distraction (ne pas répondre au téléphone, déconnecter Internet, ne pas répondre aux mails qui pop-upent).
- prendre le temps de souffler quand on sent le besoin urgent de faire autre chose, et se reconcentrer et retourner sur sa tâche
- si d'autres choses viennent nous interrompre, noter quelque part le sujet et se remettre au travail sur la tâche
- processer notre liste de tâches dès que l'on en a terminé une, pour éventuellement replanifier un moment pour réaliser la prochaine
- prendre des notes sur l'endrot où on s'arrête quand une interruption est obligatoire (par exemple quand notre chef débarque dans notre bureau)
- apprécier l'instant et prendre des pauses régulières.
Se concentrer sur le présent est également important pour rester calme et productif. Pour se faire, LB propose de :
- manger et ne faire rien d'autre pendant les repas (en d'autres termes, prendre le temps et ne pas faire plusieurs choses à la fois)
- être conscient de ses pensées
- être gentil avec soi-même
- faire de l'exercice
- établir des routines quotidiennes pour penser à l'instant
- utiliser des "reminders"
- célébrer chaque petit succès
- continuer à s'entraîner.
5- Créer de nouvelles habitudes, et le Challenge "Power of Less"
LB affirme qu'essayer de maîtriser toutes les nouvelles habitudes proposées dans le livre n'est pas possible, en tout cas si l'on souhaite complétement chambouler nos habitudes.
Le principe 5 énonce qu'il faut créer des habitudes pour faire des progrès dans la durée.
Il propose de créer une habitude à la fois en faisait le Challenge "Power of Less", qui permet de créer une habitude, et une seule, en 30 jours. Le Challenge repose sur le fait de :
- sélectionner une seule habitude, celle qui aura le plus d'impact sur notre vie
- écrire son plan, c'est-à-dire noter ce qu'on fera de nouveau chaque jour et à quel moment de la journée on le fera
- partager son objectif de manière publique (amis, collègues, blog)
- reporter notre progrès quotidien et en faire part de manière publique
- célébrer notre nouvelle habitude. Après 30 jours, on pourra se chercher à se créer une nouvelle habitude.
Pourquoi le Challenge fonctionne ? Car il repose sur trois piliers :
- l'engagement (déclarer publiquement...)
- la responsabilité (reporter publiquement)
- l'encouragement (nos progrès sont un boost au niveau de la motivation).
Pour réussir le Challenge, il y a quelques règles à respecter :
- créer une habitude à la fois
- choisir un objectif facile
- choisir quelque chose de mesurable
- être régulier
- reporter quotidiennement
- garder une attitude positive.
LB finit ce chapitre en proposant douze nouvelles habitudes à avoir, à réaliser sur l'année. Ce ne sont que des exemples.
- écrire ses 3 MIT tous les matins
- être mono-tâche
- vider notre inbox (papiers, emails)
- vérifier ses emails seulement deux fois par jour
- faire de l'exercice 5 ou 10 minutes par jour
- travailler déconnecté sans distractions
- suivre une routine chaque matin
- manger plus de fruits et légumes par jour
- garder notre bureau rangé
- dire non aux engagements et requêtes qui ne sont pas sur ma shortlist
- ranger chez soi pendant 15 minutes chaque jour
- se limiter à 5 phrases maximum quand on répond à un email.
6- Commencer petit
Le principe de productivité 6 énonce qu'il faut commencer des nouvelles habitudes en petits incréments pour s'assurer le succès.
Souvent, quand on souhaite changer, on se met des objectifs très forts, mais au bout d'une semaine ou deux, on craque et c'est l'échec (exemple parfait : le régime drastique).
Commencer petit fonctionne car cela permet de :
- resserrer le champ de notre concentration
- garder notre énergie et notre enthousiasme
- gérer plus facilement notre objectif
- s'assurer le succès
- de s'inscrire dans la durée (construire son succès sur une succession de petites tâches).
Pour commencer petit, LB propose par exemple de :
- faire de l'exercice (5 à 10 minutes par jour, pas 30)
- se lever plus tôt (commencer par 15 minutes, et non pas une heure ou deux)
- commencer par se concentrer sur une tâche durant 10 à 15 minutes
- commencer par vérifier ses emails quelque fois en moins dans la journée
- manger sainement (enlever un élément gras à la fois dans notre alimentation)
- commencer par une petite tâche sur un projet majeur
- ranger (en commençant par un petit tiroir).
Partie 2 : La pratique
7- Objectifs simples et projets simples
Il est extrêmement facile de se fixer des objectifs, il est beaucoup plus difficile de les atteindre.
dans ce chapitre, LB propose le "One-Goal system", qui se découpe en quatre étapes :
- choisir un seul objectif : dans notre liste d'objectifs, en choisir un qui prendra environ six mois à réaliser
- le décomposer en sous-objectifs (si notre objectif est de monter une entreprise, un sous-objectif peut être de trouver une idée viable)
- créer un objectif hebdomadaire qui nous rapproche de notre sous-objectif
- penser chaque jour à une action qui nous rapproche de notre objectif hebdomadaire, et réaliser cette action avant toute chose.
LB conseille également d'écrire une liste de projets , si ce n'est pas déjà fait, entre 10 et 20 de préférence. Ensuite, il faut extraire les trois projets les plus importants, ce qui va constituer notre liste simple de projets. Ces projets doivent venir de tous les domaines de notre vie.
Toutes nos actions doivent ensuite converger vers la réalisation de l'un ou l'autre de ces trois objectifs. Tant que les trois objectifs dans leur ensemble n'ont pas été réalisés, il est interdit d'inclure un nouveau projet dans notre liste simple de projets. La raison est que cela permet de se concentrer sur la réalisation.
Cette liste simple est un peu en contradiction avec le "One-goal system" qui veut que l'on se fixe un seul objectif, mais c'est faire preuve de pragmatisme selon LB : en effet, souvent, pour un projet donné, on sera en attente d'éléments venant d'une personne ou d'un organisme : il peut donc être utile de mener un ou deux projets en parallèle pour avoir toujours quelque chose à faire.
Encore une fois, LB demande de se concentrer sur la réalisation et donne 4 conseils pour aller dans ce sens :
- avoir un résultat en vue, et noter une ou deux phrases à côté de notre projet pour visualiser à quoi le résultat final ressemblera
- transformer les projets en tâches successives : se concentrer à faire une tâche après l'autre
- chaque jour, définir ses 3 MIT qui, de préférence, permettront de se rapprocher de nos objectifs
- évaluer ses progrès : si on ne progresse pas, définir des tâches qui nous permettent de progresser.
Pour finir le chapitre, LB évoque une situation qui arrive fréquemment au travail : le fait de ne pas maîtriser sa liste de projets (par exemple quand notre chef nous impose des délais et des projets).
Il propose des pistes pour s'en sorti, par exemple discuter du système avec son chef, et lui montrer qu'il peut être bénéfique pour l'entreprise.
8- Tâches simples
Les Most Important Tasks, au nombre idéal de trois, doivent être fixées le matin. Bien sûr on fera plus que trois tâches au cours de la journée, mais les prioriser nous assure d'avoir les tâches importantes de réaliser. Au moins une tâche devrait être liée à un de nos objectifs, à l'un de nos projets "personnels". Les deux autres peuvent être liées au travail, mais l'une au moins doit être liée à nos projets.
faire ses MIT le matin, c'est aussi avoir l'impression que toutes les tâches réalisées après sont du bonus.
Les clés pour réaliser ses MIT :
- les écrire doit être la première chose que l'on fait le matin
- se limiter à 3
- s'assurer que l'une au moins est liée à nos objectifs
- se concentrer sur leur réalisation avant toute chose
- être mono-tâche.
Certaines tâches sont en fait des projets qui se déguisent. Il faut en prendre conscience pour ne pas être découragé. Une tâche ne doit pas prendre plus d'une heure, idéalement, pas plus de 20 minutes.
A chaque fois que l'on procrastine devant une grande tâche, se demander comment la décomposer en de plus petites tâches.
9- Gestion du temps simple
L'idée du chapitre est de garder sa gestion du temps simple et d'éviter la rigidité ou la complexité de la planification.
LB conseille de se garder du temps, bloqué dans notre planning, pour réaliser les tâches. Idéalement, il faut être capable de se mettre dans le "flow", à savoir éliminer les distractions et se concentrer sur une seule tâche.
Il faut connaître ses priorités. Les fameuses Most Important Tasks (MIT). Tout doit être fait pour compléter ces trois tâches le plus tôt possible dans la journée.
LB troque la gestion du temps pour la gestion des tâches. La gestion des tâches consiste à réduire avant d'organiser. Parfois néanmoins, il faut compléter des tâches qui ne rentrent pas dans nos MIT. Il peut être intéressant de "batcher" ces tâches, c'est-à-dire les grouper par catégories et réserver un temps en fin de journée pour les réaliser. Les catégories de tâches à batcher peuvent être les appels téléphoniques, les emails, les courses, le travail administratif, le rangement, les réunions, les visistes de site web, la recherche d'infos...
Les outils de gestion des tâches et du temps doivent se limiter à un simple calendrier et éventuellement un carnet pour prendre des notes.
10- Email simple
L'email est devenu le moyen de communication inter et intra-entreprise le plus répandu, avec pour conséquence d'être submergé par ces messages. Même dans la vie personnelle, les notifications de tous les sites sur lesquels on est inscrit surchargent notre boîte mail.
La première chose à faire est bien sûr de se limiter en termes de service de messagerie : une messagerie personnelle et une professionnelle peuvent suffire.
Ensuite, LB recommande de fixer à l'avance :
- le nombre de fois où l'on consulte ses emails
- les périodes dans la journée où l'on consulte ses emails
- le fait que notre première tâche le matin n'est pas de consulter ses emails
- le fait de désactiver les notifications de notre programme mail
Pour s'y tenir, rien ne nous empêche de coller un post-it sur notre écran : "Pas d'emails entre 10h30 et 16h" par exemple.
Selon LB, il est également très important de vider ses boîtes de réception en réduisant avant de traiter. Un dossier temporaire peut être créé pour "batcher" tous les emails qui méritent une réponse. Les emails que l'on doit garder ne doivent pas figurer dans la boîte de réception, mais dans un dossier de référence ou d'archive.
L'email simple passe aussi par le fait de moins écrire : se fixer à l'avance une limite de 5 phrases permet de gagner en concision et en rapidité de traitement.
11- Internet simple
Internet est un outil formidable mais c'est aussi un trou noir qui peut aspirer notre productivité. En appliquant des limitations et de la simplicité, il est possible de faire plus sur et hors de l'Internet.
La première chose à faire est de suivre son usage. Des outils existent pour ça, comme Toggl, Tick et yaTimer. C'est important de connaître son usage réel, et de prendre conscience de notre comportement sur le web : quels sites on visite le plus, pendant combien de temps par semaine ?
Concernant l'Internet, LB conseille de se poser quelques questions.
Quels sont nos besoins réels ? En quoi Internet peut être critique dans notre travail ? Quand et combien de fois ai-je besoin d'avoir accès à ces sites ?
Quels sont les "fun sites" que nous visitons ?
LB ne souhaite pas interdire l'accès à des "fun sites" pendant la journée, mais selon lui ils doivent être une forme de récompense quand on a réalisé une tâche. Se bloquer des périodes de temps dans la journée où nous travaillons déconnectés lui semble être une bonne initiative.
Internet peut être une addiction. L'idée du post-it collé à l'écran de l'ordinateur ("pas d'internet entre 10h et 14h") peut être un début de solution pour faire décroître son usage.
12- La paperasse simple
Selon LB, les piles de documents sur notre bureau ou chez nous sont une forme d'échec :
- échec à créer un système d'organisation et de tri simple
- échec à utiliser ce système de manière régulière.
Comme souvent dans ce livre, LB conseille, avant de mettre en place un système de tri, de réduire les piles de documents. Pour ça, il demande de passer en revue tous nos documents en attente et d'en jeter un maximum.
Si un document est absolument critique, LB conseille de créer un système de tri organisé de manière alphabétique. Il faut prendre également l'habitude de ranger ses papiers immédiatement : si les papiers s'accumulent, on devient réticent à les trier, alors que trier et ranger un seul papier prend à peine cinq secondes.
Travailler à la source est une action à mener en parallèle, en réduisant le nombre de papiers à trier. Pour cela, la numérisation et le stockage en ligne sont des incroyables progrès. Il faut également arrêter d'imprimer à tout va.
13- Des engagements simples
Réduire ses engagements est une chose difficile à réaliser mais nécessaire pour retrouver du temps libre pour faire les choses qui sont vraiment importantes pour nous.
Pris séparément, les engagements ne semblent pas être un problème. Pourtant, à force de s'empiler, il peut être très compliqué de trouver du temps libre. Les engagements peuvent être de toute nature : famille, travail, associatif, religieux, hobbies, maison, online...
Il est important de tous les lister, et d'en extraire quatre ou cinq qui revêtent un réelle importance pour nous. Cette short list doit être en accord avec nos objectifs et nos valeurs.
Ensuite, de la même manière que dans d'autres chapitres du livre, il faut réduire ses engagements. Commencer par un petit engagement peut aider. Il faut savoir dire non pour élaguer notre liste d'engagements. Cela s'apprend, dire non. Mais LB explique qu'il existe une bonne raison pour dire non : notre temps est précieux et limité.
14- Une routine quotidienne simple
LB évoque dans ce chapitre son expérience personnelle : l'auteur se lève à 4h30 du matin tous les jours et dispose d'une routine quotidienne immuable, entre sport et définition des objectifs de la journée.
Sans devoir faire comme lui en se réveillant au milieu de la nuit, il explique qu'il est extrêmement important de prendre le temps le matin, pour au moins par exemple écrire ses MIT et se préparer pour sa journée.
Une même démarche appliquée le soir peut permettre de passer en revue sa journée, et de se préparer au lendemain.
Démarrer une routine n'est pas chose facile. Pour cela, LB propose qu'établir une routine intègre notre liste d'objectifs pour le mois. Noter ses résultats et célébrer ses progrès est aussi décisif.
15- Ranger notre espace de travail
Les bénéfices d'avoir un espace de travail rangé s'expriment en terme de concentration (moins de distractions) et donnent une semblant de calme.
LB conseille de ne garder sur son bureau que son ordinateur, son téléphone, un carnet et un stylo. Il faut donc appliquer les méthodes présentées au chapitre 12 pour réduire les piles de papiers, puis les ranger.
Une bonne manière de ne pas se sentir coupable quand on hésite entre ranger un papier ou le jeter peut être de créer une boîte "Peut-être" et de l'y placer. Dans 6 mois, si l'on n'a pas touché à la boîte, il sera temps de la jeter.
Ce chapitre peut être appliqué à la maison. Les avantages d'une maison simple sont qu'elles sont moins stressantes, plus jolies, et plus faciles à laver. Pour garder une maison simple, planifier des séances régulières de rangement est bien sûr la première étape. Néanmoins il peut être intéressant de changer nos habitudes en accumulant moins de choses. LB propose de créer une "liste des 30 jours". Dès que l'on souhaite acheter quelque chose pour la maison, il faut placer cette chose dans la liste. Dans 30 jours, se demander à nouveau si cette chose est vraiment nécessaire.
16- Ralentir
Plusieurs fois dans le livre il a été question de ralentir, ou tout de moins de se concentrer sur une tâche et de prendre le temps de bien la faire.
LB conseille de ne pas seulement ralentir au travail, mais aussi en mangeant ou au volant pour apprécier l'instant, garder son calme, être moins stressé et plus concentré.
17- La santé simple
Le problème avec les régimes et les programmes d'entraînement, c'est que les objectifs sont souvent élevés, dès le départ. Or il est difficile de changer une mauvaise habitude du jour au lendemain.
Un programme santé doit être graduel : le premier mois doit être consacré à établir l'habitude de faire de l'exercice. C'est au cours du second mois que l'on va pouvoir commencer à se consacrer à la performance.Chaque mois suivant, il faudra se fixer des objectifs mensuels atteignables.
L'étape 1, créer l'habitude, repose sur quelques fondamentaux :
- commencer très doucement, même si on a envie de faire plus (c'est seulement après quelques semaines qu'on augmentera le rythme)
- planifier son créneau de sport (commencer par trois créneaux de trente minutes sur la semaine)
- ne pas s'autoriser à manquer un créneau
- ne pas abandonner
- trouver un partenaire si possible
- reporter aux autres en partageant notre objectif et nos réalisations
- s'amuser.
L'étape 2, faire des changements graduels au niveau de son alimentation, consiste à manger quand on commence à avoir généralement faim (toutes les trois / quatre heures), de manger de la nourriture légère, de manger lentement et de manger jusqu'à ce qu'on soit très légèrement plein. Le but n'est pas de faire un régime strict, ces conseils sont juste du bon sens.
L'étape 3 consiste bien sûr à continuer le programme en l'intensifiant petit à petit, en partageant ses objectifs et ses résultats réguliers et en fixant des objectifs court-terme atteignables. Il faut également être capable de noter tout ce qu'on a mangé, à quelle heure, quel jour etc. Le reporting est essentiel dans l'établissement de cette nouvelle habitude.
LB termine ce chapitre en donnant 30 conseils pour rester motivé quand on fait de l'exercice, comme s'inscrire à une course ou lire des success stories de sportifs.
18- La motivation
Le dernier chapitre du livre concerne la motivation. LB explique que la motivation est bien sûr la clé pour atteindre un objectif, mais qu'il est difficile jour après jour de trouver les ressources pour garder intacte cette motivation. Il y a différentes sortes de motivation, positive ou négative (des menaces de notre boss par exemple). La motivation est ce mécanisme qui nous pousse à réaliser quelque chose. Selon LB, la meilleure motivation est bien sûr la motivation positive.
Il donne huit pistes pour se donner de la motivation en début de projet. Ces pistes reprennent des points déjà évoqués dans la livre :
- commencer petit
- se fixer un seul objectif
- examiner notre motivation, écrire quelques phrases à ce propos
- vraiment, vraiment vouloir réaliser ce projet
- s'engager publiquement
- être excité par la possibilité de réaliser notre objectif
- augmenter l'excitation en ne commençant pas tout de suite mais en attendant quelques semaines pour accumuler de l'énergie
-faire de notre objectif un mantra, une phrase courte, l'imprimer et le coller partout.
LB termine ce chapitre et donc son livre en donnant 20 conseils pour garder sa motivation intacte dans le temps, comme se faire aider, se donner des mini-objectifs ou prendre un coach.
Mon avis sur le livre :
The Power of Less ne m'a pas laissé indifférent car il ne fait qu'énoncer des choses évidentes. Néanmoins, lire ces choses a l'effet d'un électrochoc qui m'a fait faire un peu d'introspection en me demandant comment j'avais fait pour accumuler autant de mauvaises habitudes. Cela fait longtemps que je cherche à gagner en efficacité au travail par exemple, ou à faire du sport sur une base régulière.
Le gros point fort du livre est son pragmatisme. A mon sens l'auteur a compris que les changements brutaux dans les habitudes de vie sont contre-productifs, et répète plusieurs fois dans son livre qu'il est plus simple de commencer petit. Le chapitre sur la gestion des tâches en lieu et place de la gestion du temps est intéressant. Je ferai un article spécial sur ce que m'ont apporté ces livres de productivité, mais il est clair que l'idée d'écrire ses trois Most Important Tasks dès le matin et de prioriser leur réalisation est une excellente idée que j'applique et qui porte ses fruits.
Le seul reproche que je peux faire à l'ouvrage est peut-être le fait de se répéter un peu. Heureusement, le livre ne fait que 170 pages, faciles à lire.
Je le conseille donc à tous ceux qui estiment qu'ils peuvent améliorer leur manière de réaliser les choses, qui souhaitent gagner en productivité et perdre en stress et en pression.
############### résumé terminé le 11/09/2011######################
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