lundi 29 août 2011

La fameuse liste de lecture du Personal MBA

Je ne vais pas vous cacher que la liste présentée ici n'est qu'un vulgaire copié-collé disponible sur le site "officiel" du Personal MBA. Elle a ici l'avantage de servir de référence et vous y trouverez les liens mis à jour au fur à et mesure vers les résumés de mes lectures.
En Introduction
The Personal MBA par Josh Kaufman (résumé)
Productivité et Efficacité
10 Days to Faster Reading par Abby Marks-Beale (résumé)
StrengthsFinder 2.0 par Tom Rath (résumé)
Getting Things Done par David Allen (résumé)
The Power of Less par Leo Babauta (résumé)
The 80/20 Principle par Richard Koch (résumé)
Bit Literacy par Mark Hurst (résumé)
The Power of Full Engagement par Jim Loehr & Tony Schwartz
L’Esprit Humain
Brain Rules par John Medina
Making Sense of Behavior par William T. Powers
Driven par Paul Lawrence and Nitin Nohria
Deep Survival par Laurence Gonzales
Communication
On Writing Well par William Zinsser
Presentation Zen par Garr Reynolds
Made to Stick par Chip and Dan Heath
The Copywriter’s Handbook par Robert Bly
Show Me The Numbers par Stephen Few
Influence
How to Win Friends and Influence People par Dale Carnegie
Influence: The Psychology of Persuasion par Robert B. Cialdini
Crucial Conversations par Kerry Patterson
The 48 Laws of Power par Robert Greene
Prise de Décision
Sources of Power: How People Make Decisions par Gary Klein
Smart Choices par John S. Hammond
The Path of Least Resistance par Robert Fritz
Ethics for the Real World par Ronald Howard & Clinton Korver
Créativité et innovation
The Creative Habit par Twyla Tharp
Myths of Innovation par Scott Berkun
Innovation and Entrepreneurship par Peter F. Drucker
Gestion de projet
Making Things Happen par Scott Berkun
Results Without Authority par Tom Kendrick
Identifier les Opportunités
Four Steps to the Epiphany par Steve Blank
The New Business Road Test par John Mullins
How to Make Millions with Your Ideas par Dan Kennedy
Entreprenariat
Ready, Fire, Aim par Michael Masterson
The Art of the Start par Guy Kawasaki
The Knack par Norm Brodsky & Bo Burlingham
The 4-Hour Workweek par Timothy Ferriss
Escape from Cubicle Nation par Pamela Slim
Bankable Business Plans par Edward Rogoff
Création de Valeur et Design
Rework par Jason Fried and David Heinemeier Hansson
The Design of Everyday Things par Donald Norman
Universal Principles of Design par William Lidwell
Marketing
All Marketers Are Liars par Seth Godin
Permission Marketing par Seth Godin
The 22 Immutable Laws of Marketing par Al Ries & Jack Trout
Getting Everything You Can Out of All You’ve Got par Jay Abraham
Ventes
The Ultimate Sales Machine par Chet Holmes
Value-Based Fees par Alan Weiss
SPIN Selling par Neil Rackham
The Sales Bible par Jeffrey Gitomer
Délivrer la Valeur
Indispensable par Joe Calloway
The Goal par Eliyahu Goldratt
Lean Thinking par James Womack and Daniel Jones
Négociation
Bargaining For Advantage par G. Richard Shell
3-D Negotiation par David A. Lax and James K. Sebenius
The Partnership Charter par David Gage
Management
First, Break All The Rules par Marcus Buckingham & Curt Coffman
12: The Elements of Great Managing par Rodd Wagner & James Harter
Growing Great Employees par Erika Andersen
Hiring Smart par Pierre Mornell
The Essential Drucker par Peter F. Drucker
Leadership
Tribes par Seth Godin
Total Leadership par Stewart Friedman
What Got You Here Won’t Get You There par Marshall Goldsmith
The New Leader’s 100-Day Action Plan par George Bradt
The Halo Effect par Phil Rosenzweig
Finance et Comptabilité
Accounting Made Simple par Mike Piper
Essentials of Accounting par Robert N. Anthony and Leslie K. Breitner
The McGraw-Hill 36-Hour Course in Finance par Robert A. Cooke
How to Read a Financial Report par John A. Tracy
Systèmes
Thinking in Systems par Donella Meadows
Work the System par Sam Carpenter
Learning from the Future par Liam Fahey & Robert Randall
Analyse
Turning Numbers Into Knowledge par Jonathan Koomey
Marketing Metrics par Paul W. Farris
Web Analytics: An Hour a Day par Avinash Kaushik
The Economist Numbers Guide par Richard Stuteley
Statistiques
How to Lie with Statistics par Darrell Huff
Principles of Statistics par M.G. Bulmer
Compétences Corporate
The Unwritten Laws of Business par W.J. King
The Effective Executive par Peter Drucker
The Simplicity Survival Handbook par Bill Jensen
Stratégie d’Entreprise
Purpose: The Starting Point of Great Companies par Nikos Mourkogiannis
Competitive Strategy par Michael Porter
Blue Ocean Strategy par W. Chan Kim and Renée Mauborgne
Green to Gold par Daniel Esty & Andrew Winston
Seeing What’s Next par Clayton M. Christensen
Consulting
Getting Started in Consulting par Alan Weiss
Secrets of Consulting par Gerald M. Weinberg
Finances Personnelles
Your Money or Your Life par Joel Dominguez & Vicki Robin
I Will Teach You To Be Rich par Ramit Sethi
The Millionaire Next Door par Thomas Stanley & William Danko
Fail-Safe Investing par Harry Browne
It’s Not About The Money par Brent Kessel
Work Less, Live More par Bob Clyatt
Développement Personnel
Self-Directed Behavior par David L. Watson & Roland G. Tharp
Personal Development for Smart People par Steve Pavlina
Re-Create Your Life par Morty Lefkoe
Lead the Field par Earl Nightingale (résumé)
The Art of Exceptional Living par Jim Rohn

jeudi 25 août 2011

Un autre avantage du Personal MBA...

Le Personal MBA me permet de continuer à lire régulièrement en anglais. Certains livres de la liste proposée par Josh Kaufman sont aujourd'hui traduits en français (pas tous, loin de là), mais j'ai fait néanmoins le choix de tous les lire en version originale.

L'intérêt est multiple :

- premièrement lire en anglais me permet de continuer à m'exercer et à me familiariser avec la langue de Shakespeare. J'avais déjà un bon niveau suite à des séjours multiples aux Etats-Unis, mais il est toujours bon de s'exercer régulièrement. J'ai parfois l'occasion de traiter des dossiers business à l'étranger, et donc d'échanger avec des interlocuteurs étrangers en anglais. Mais je doute que ces échanges ponctuels puissent me permettre à terme de conserver mon niveau. Les lectures en anglais du Personal MBA sont une bonne manière de compenser.

- deuxièmement le business et le management ont vraiment progressé ces dernières années par des théoriciens d'origine américaine (Peter Drucker pour ne citer que lui). Cela amène parfois la création de concepts intraduisibles en anglais. Cela se ressent parfois dans mes résumés où j'alterne de manière peu habile traductions approximatives et termes originaux. Maîtriser ces concepts en anglais, c'est s'assurer d'être compris si demain j'intègre un groupe à l'international.

- enfin ça me permet tout simplement d'apprendre à lire plus vite en anglais, ce qui devrait encore s'améliorer suite à la lecture de "10 Days for faster reading".


Le Personal MBA, ce n'est donc pas "que" progresser sur des pures notions business. C'est aussi son intérêt.

mercredi 24 août 2011

Lecture annexe : The Presentation Secrets of Steve Jobs, par Carmine Gallo

Avant de continuer sur les lectures du Personal MBA, il me semblait important dans le cadre de ce blog et de mon travail personnel de faire le résumé d'un livre plutôt intéressant que j'ai lu dernièrement : The Presentation Secrets of Steve Jobs, par Carmine Gallo.

Carmine Gallo est un spécialiste de la communication, américain, qui a publié de nombreux best-sellers sur le sujet. Je vous renvoie à son site pour en savoir plus.

En introduction, Gallo explique la "catch-phrase" de son livre : "How to be insanely great in front of any audience". Pour lui, Steve Jobs est aujourd'hui l'un des meilleurs performers quand il s'agit de présenter un produit ou une idée en face d'un public. En étudiant les méthodes de Jobs, Gallo promet de pouvoir se hisser à son niveau en apprenant à :
- forger les messages
- présenter les idées
- générer de l'excitation pour un produit ou une idée
- délivrer une expérience mémorable
- créer des utilisateurs ambassadeurs de la marque

Comme les présentations de Jobs, le livre est divisé en trois actes.
Acte 1 : Créer l'histoire
Acte 2 : Délivrer l'expérience
Acte 3 : Peaufiner et préparer

Acte 1 : Créer l'histoire

Scène 1 : Planifier

Travailler à une présentation doit toujours se faire avec un papier et un crayon, sans ouvrir de logiciel. Les experts du design de présentation estiment que deux-tiers du temps doit être passé à dessiner sur le papier ses slides, à coucher les idées. Le tiers restant consiste seulement à travailler sur le logiciel.
Nancy Duarte, qui est à l'origine des slides de la conférence sur le climat d'Al Gore, An Inconvenient Truth, a travaillé 90 heures avec ce dernier pour 30 slides pour une conférence de seulement une heure. Les deux tiers ont été consacrés au "writing" et au "sketching" sur papier. Bien sûr en entreprise il est difficile de consacrer 90h à une seule présentation, néanmoins il est intéressant de comprendre les pratiques des meilleurs.

Pour gagner en productivité et en impact, il faut avoir une histoire à raconter avant de passer à la production de slides : écriture, puis dessin, puis production.

Les meilleures présentations ont 9 points communs :

- un titre excitant, mémorisable, court, sujet-verbe-complément (exemple : Today Apple reinvents the phone !)
- une passion qui transpire pour enthousiasmer l'auditoire
- trois messages clés (c'est la capacité maximale de notre mémoire à court terme)
- des métaphores et autres analogies
- une ou plusieurs démos
- une mise en scène des partenaires
- des témoignages clients
- une utilisation de vidéos
- une mise en scène visuelle des avantages du produit (faire toucher si possible)

Scène 2 : Répondre à la question qui importe le plus

Cette question, c'est le fameux "Pourquoi ça devrait m'intéresser ?". Steve Jobs ne vend pas des ordinateurs, il vend des outils pour rendre la vie plus facile. Il arrive à se mettre à la place de l'acheteur pour lui expliquer quels seront les avantages à acheter un produit Apple. Il faut vendre les bénéfices du produit ou du service, pas le produit ou le service en lui-même.
pour ça, il faut bien sûr simplifier le message et éviter le jargon vide de sens utilisé de manière presque automatique par les entreprises aujourd'hui.
Il faut se concentrer sur cette chose qui va changer la vie de l'acheteur, et la répéter encore et encore à travers sa présentation, de manière simple.
Idéalement, cet avantage doit être également répété sur tous les supports : présentations, communiqués de presse, site internet.

Scène 3 : Partager sa passion

Tous les plus grands performers en conférence et autres exercices de présentation partagent un point commun : le fait d'être animé par une passion, communicatrice. Steve Jobs est persuadé depuis tout jeune que ses produits peuvent changer le monde, révolutionner et améliorer les manières qu'ont les gens de travailler.
La passion se transmet et elle inspire les prospects. Steve Jobs transmet sa passion de manière forte. Quand on présente ses idées ou un produit, il faut indiquer pourquoi nous sommes passionnés par le fait de présenter ces idées ou ce produit à notre public.
La passion fait la différence. Steve Jobs avoue qu'il a eu la chance très jeune de savoir ce qu'il voulait faire. Il recommande de trouver ce qui nous anime et de nous donner dans ce domaine, car avec la passion viendra l'énergie et donc le succès.

Scène 4 : Créer des titres très courts (Twitter-like)

Un titre doit être mémorisable facilement. Pour cela, il doit être court (comme sur Twitter, 140 caractères maximum), spécifique et doit offrir un bénéfice à notre public.
Exemple : Ipod, 1,000 songs in your pocket ; Google provides access to the world's informations in one click ; Starbucks crée un troisième lieu, entre le bureau et la maison.
Ces titres doivent être répétés de manière uniforme sur tous les supports. Gallo cite bien sûr Apple qui lors d'une Keynote de Steve Jobs met à jour en direct le site internet avec les mêmes messages courts, et publie des communiqués de presse avec le même titre, qui sont souvent repris tels quels par les médias pour leur concision. Gallo appelle ça le "marketing blitz".
Un titre doit offrir la vision d'un meilleur futur aux prospects. Il ne faut pas parler du produit, il faut évoquer ce qu'il apporte.

Scène 5 : Dessiner une road-map

Steve Jobs introduit toujours ses présentations en dressant une road-map verbale : "Je vais vous parler de 3 choses aujourd'hui. La première,..., la deuxième,...,la troisième,.... Alors la première...".
Déterminer une road-map verbale donne un cadre de concentration à l'auditoire.

De plus, des études montrent que le nombre de choses qu'est capable de retenir une personne suite à une présentation est entre trois et quatre. Jobs applique ce concept à merveille : il sépare très souvent sa présentation en 3 points (plus rarement 4). Trois, c'est le chiffre magique.

Quand on cherche à créer une présentation, il faut dresser une liste de l'ensemble des points que nous souhaitons aborder, et les catégoriser en trois parties, pas plus, pas moins, qui seront à la base des messages forts que nous souhaiterons faire passer, et à la base de la road-map de notre présentation.

Dans chacune de ces parties, il faut utiliser des artifices rhétoriques pour toujours guider l'audience au sein de notre road-map et améliorer l'histoire que l'on raconte. Cela peut être des histoires personnelles, des analogies, des métaphores...

Scène 6 : Introduire l'antagoniste

Steve Jobs n'oublie jamais une chose lors de ses présentations : les gens ne sont pas intéressés par son produit, ils sont intéressés par résoudre leurs problèmes. C'est pourquoi il introduit toujours l'antagoniste, le problème dans ce cas, très tôt dans chacune de ses présentations.
Quand il a présenté pour la première fois l'Iphone en 2007, le message qui apparaissait sur son troisième slide n'était rien d'autre que : "Smartphones, not so smart, not so easy to use".

A un niveau plus général, qui tient à la stratégie et au message délivré par l'entreprise, l'objectif d'Apple a toujours été de fournir des produits qui permettent aux gens d'afficher leur plein potentiel, de ne pas être esclave des outils mis à leur disposition. Ce message identifie un ennemi clair et permet de fédérer ses clients autour d'un ennemi commun, "les systèmes compliqués".

N'importe quel pitch ou présentation devrait se structurer autour des quatre questions suivantes :
- qu'est-ce que je fais ?
- quel problème je résous ?
- Comment suis-je différent ?
- Pourquoi ça devrait vous intéresser ?

Scène 7 : Révéler le héros conquérant

Cette partie vient logiquement après la Scène 6 : Introduire l'antagoniste. Une fois celui-ci introduit, il convient d'identifier une solution personnelle et ainsi de se positionner comme le héros, celui qui peut vous aider à résoudre vos problèmes, à changer votre vie, à vivre des expériences nouvelles et gratifiantes.

Jobs évite souvent le jargon technique pour présenter sa solution. Il ne vend jamais des produits informatiques : il vend une expérience. Le développement du message de Jobs se fait à chaque fois en 30 secondes, autour d'un ennemi et d'une solution apportée par Apple.

Ajouter à cela la passion transmise par Apple dans la façon de délivrer ces messages et vous avez des présentations implacables et maîtrisées.


Intermission 1 : avant de passer à l'Acte 2, Gallo écrit une transitions sur les capacités de concentration de l'humain, estimée par de nombreuses études à 10 minutes. Il prend bien sûr exemple sur Steve Jobs qui prévoit de régulières pauses dans son discours, toutes les dix minutes environ, en laissant la main à un partenaire ou par exemple en montrant une nouvelle publicité Apple. Gallo insiste sur le fait que nos présentations doivent être construites en gardant à l'esprit cette capacité de concentration du public. Expliquer trop longuement sans ménager de pauses va diminuer la capacité d'attention de nos interlocuteurs.


Acte 2 : Délivrer l'expérience

Scène 8 : Faire simple


Un point commun entre tous les produits, services et présentations Apple est l'extrême simplicité au niveau du design.
Au niveau des présentations, les dernières recherches sur le fonctionnement cognitif montrent que les bullet points sont la manière la moins efficace de délivrer les informations importantes.
Mettre trop d'informations sur un slide, c'est de la fainéantise (le mot-valise "slideument" pour slide et document est souvent approprié dans les présentations Corporate).
Dans cette partie Gallo insiste sur une étude menée aux Etats-Unis par Richard Mayer, un spécialiste de la psychologie de l'éducation. Toutes les présentations de Steve jobs sont en phase avec certains principes énoncés par Richard Mayer, à savoir :
- présentation véritablement multimédia (il a montré qu'il est plus facile d'apprendre avec du texte et des images qu'avec simplement du texte)
- principe de continuité (il faut associer sur le même slide les images et le texte s'y rapportant, cela permet au cerveau de construire deux modèles de représentation, l'un visuel et l'autre textuel)
- principe de l'attention orale (les explications orales ont plus d'impacts sur la mémoire du public que les textes écrits sur des slides : pour garder l'attention du public il faut en écrire un minimum sur les slides et expliquer un maximum à l'oral)
- principe du minimum (une redondance d'explications et d'informations nuit à la compréhension du message).

Gallo insiste à nouveau sur la nécessité d'illustrer au maximum sa présentation.
Il termine sa partie en rappelant qu'il faut simplifier ses slides, les rendre clairs, mais aussi utiliser un français compréhensible, sans jargon technique.

Scène 9 : Présenter les chiffres

Les chiffres sont un outil utile pour insister sur les points-clés d'une présentation. Trop de chiffres peut être négatif.
De même, présenter des chiffres ne sert à rien si ils ne sont pas spécifiques, pertinents, et contextuels.

Quand Jobs a présenté le premier Ipod, il n'a pas parlé des 5 Go de stockage mais de la possibilité de mettre 1 000 chansons dans sa poche.
Quand Jobs a fêté les 200 jours de l'Iphone au Macworld 2008, il a annoncé la vente de 4 millions d'Iphone, mais ne s'est pas arrêté là : il a expliqué que cela représentait 20 000 Iphone par jour, et 20% des parts de marché sur la période. Il a continué en montrant un histogramme qui comparait les parts de marché de l'ensemble des acteurs (Apple + concurrents) pour bien illustrer qu'Apple était second sur la période.
Les nombres doivent être expliqués et pour cela il est possible de travailler avec des analogies.

Scène 10 : Utiliser des mots qui pètent le feu

Dans la scène 8, Gallo a demandé à faire des présentations avec des mots simples. Mais il faut faire plus que ça en exprimant son enthousiasme et sa passion à travers des mots "fun" et des superlatifs. Steve Jobs a une fois déclaré que les boutons de OS X étaient tellement beaux qu'il avait envie de les lécher !

Il faut faire simple : entre 10 et 15 mots par phrase. Les phrases doivent être sujet-verbe-complément !
Encore une fois, faire des analogies avec des objets de la vie courante aide à expliquer des notions difficiles. Exemple : Apple TV ? Le lecteur DVD du 21ème siècle.

Scène 11 : Partager la scène

Steve Jobs réalise régulièrement des présentations d'une heure et demie. Comme rappelé dans l'intermission 1, il est impossible de garder le public pleinement concentré pendant un si grand laps de temps.
Il faut amener de la variété, et pour ça on a vue que les vidéos et les images sont un outil pertinent. Une autre possibilité est de faire parler les partenaires et de faire témoigner les clients, car en plus de renouveler la concentration de l'auditoire, les références sont le meilleur outil de vente. Que ce soit par une vidéo incorporée dans les slides ou par la prise de parole d'un client ou d'un partenaire, il est intéressant de partager la scène à la fois pour renforcer le message et pour varier la présentation.

Gallo termine sur une pratique de Jobs qui consiste à régulièrement remercier l'ensemble des personnes qui se sont investies dans le projet : une manière de ne pas garder tout le crédit pour soi.

Scène 12 : Accompagner sa présentation avec des "accessoires"

Les accessoires en question sont des démos. C'est Guy Kawasaki, ancien responsable marketing d'Apple dont je reparlerai dans le résumé de son livre L'Art de se lancer, qui le premier a théorisé sur le besoin d'accompagner une présentation par une ou plusieurs démos. Pour lui, une démo doit être :
- courte, pour garder l'attention du public
- simple, pour se consacrer à un ou deux messages clés
- pertinente, il faut se consacrer à de vraies nouvelles fonctionnalités qui permettent de se démarquer de la concurrence
- rythmée, si une étape de la démo prend plus de 15 secondes, l'attention du public se dégrade
- concrète, la démo doit répondre à un vrai problème du public

Plus fort encore, le public a plus de chances de retenir la démo s'il en a fait partie. Laisser le public toucher le produit, voire l'utiliser, est une technique classique de Jobs. Pour rajouter à l'effet, la démo reste dans les esprits si elle est drôle, et si elle fait intervenir un élément de surprise.

Une démo doit convenir pour les trois types d'apprentissages qu'on retrouve chez les gens : apprentissage visuel (40% des gens apprennent en regardant, d'où l'importance des visuels), apprentissage auditif (30% des gens apprennent en écoutant, d'où l'importance des commentaires accompagnant la démo), apprentissage kinétique (30% des gens apprennent en touchant et en réalisant par eux-mêmes).

Gallo termine cette partie en rappelant que la démo doit être simple : elle doit se focaliser sur LE message important.

Scène 13 : Révéler un moment "Holy Shit !"

Cette scène commence par une citation de Maya Angelou : "Les gens ne se rappelleront pas de ce que vous avez dit, les gens ne se rappelleront pas ce que vous avez fait, mais les gens se rappelleront toujours comment vous les avez faits se sentir."

Et pour ça, il faut se focaliser sur LA chose que le public doit retenir.
Quand Jobs a présenté le MacBook Air, il a sorti l'appareil d'une enveloppe kraft. "Holy Shit !" Pas besoin d'explications, l'image a fait le tour du monde, et Jobs s'est concentré sur la seule chose dont devait se souvenir le public : le MacBook Air est l'ordinateur le plus fin du monde.

Le moment doit être bien scripté : un thriller ne découvre pas son scénario dès les premières pages. Tout doit être fait pour faire monter la tension jusqu'à ce moment "Holy Shit !".


Acte 3 : Peaufiner et répéter

Scène 14 : Maîtriser la présence sur scène

L'un des secrets de Steve Jobs est sa parfaite maîtrise de la scène, qui se traduit par un enthousiasme communicatif. Rien n'est laissé au hasard dans son body-langage :
- contact visuel : Jobs ne quitte jamais le public des yeux
- posture ouverte : Jobs ne croise jamais les bras et ne met rien entre lui et le public (pas de pupitre)
- gestes des mains : Jobs n'arrête pas de renforcer ses propos en utilisant des gestes des deux mains.

Il n'y a pas que le corps qui est important sur scène, il y a aussi la voix :
- inflexion : Jobs varie le ton de sa voix pour insister sur les mots d'emphases
- pauses : pour renforcer le côté dramatique des présentations, Jobs distille de nombreuses pauses dans son discours, avant de délivrer les messages clés.
- volume : cela rejoint l'inflexion, en montant le volume sur les emphases et en baissant le volume, comme un soupir, sur les phrases clés pour faire sonner comme une confidence au public
- rythme : Jobs baisse le rythme de sa voix quand il expose les messages clés, et parle normalement pour les démonstrations.

Jobs a atteint un très haut niveau de maîtrise de la scène car il s'est entraîné : la meilleure manière de progresser reste de s'enregistrer et de s'analyser.

Scène 15 : Donner l'impression que c'est facile

Gallo enchaîne donc naturellement sur les manières de faire apparaître la prestation comme "facile". Jobs est encore une fois un parfait exemple : les présentations avec lui se déroulent très bien, il semble à l'aise et tout paraît facile. Pour arriver à ce degré de maîtrise, cela représente des heures et des heures de travail et d'entraînement. Il n'y a pas de secret : pour maîtriser une présentation, il faut peaufiner et répéter.

Le fait de s'enregistrer en vidéo permet de travailler 5 points :
- le contact visuel : Jobs a quelques notes, mais garde essentiellement le contact avec le public
- le body langage avec les gestes de la main et la posture
- les mots parasites, comme "heu"
- la voix (rythme, ton, volume, pauses)
- l'énergie : qui se travaille également, pour toujours donner l'impression en rendez-vous que l'on déborde d'énergie.

Il faut également préparer les questions imprévues, sur tout ce que n'aborde pas la présentation. Pour ça, Gallo propose une méthode qui se décompose en 5 points :
1- identifier l'ensemble des questions susceptibles d'être posées
2- placer ces questions dans des catégories : certaines questions vont se recouper sur un thème et peuvent donc être regroupées. D'expérience, Gallo affirme que le nombre de thèmes maximum est aux alentours de 7.
3- créer la meilleure réponse possible pour chacune des catégories
4- à l'écoute de la question, identifier un mot-clé qui permette de la classer dans une catégorie
5- regarder la personne dans les yeux et répondre avec confiance

Le seul antidote à la nervosité, c'est la préparation.

Scène 16 : Porter le costume adéquat

Jobs n'est pas ici le bon exemple. Il est bien sûr connu pour son jean, ses baskets et son pull à col roulé noir. Gallo précise que Steve Jobs peut se permettre ça car il est tout en haut de l'échelle, et surtout parce que sa marque représente la disruption avec le monde classique de l'informatique.

Gallo conseille de s'habiller comme la personne que l'on veut devenir, pas comme la personne que l'on est actuellement. Les leaders s'habillent mieux que les autres.

Scène 17 : Travailler le script

Comme un acteur de film, il convient de travailler un script avant de monter sur scène. En 5 étapes :
1- Ecrire le script en phrases entières dans la section "notes" des slides. Il faut tout écrire, même si 4 ou 5 phrases devraient normalement suffire.
2- Souligner le mot-clé dans chaque phrase du script, et repasser une fois sur la présentation en s'attachant à prononcer ces mots-clés.
3- Enlever des notes tout ce qui n'est pas un mot-clé, et repasser une fois encore sur la présentation.
4- Mémoriser l'idée forte de chaque slide, et repasser une fois encore sur la présentation.
5- Enfin, présenter les slides sans faire appel à ses notes. A cette étape, les slides auront été revus 4 fois, ce qui est bien plus que ce que fait n'importe quel présentateur.

Pourquoi ce travail ? D'abord pour se débarrasser un maximum de ses notes et de garder le contact visuel avec le public. Ensuite pour avoir des notes lisibles : 3 ou 4 bullet points, voire une seule idée clé par phrase est essentiel et suffisant si la présentation est préparée.

Scène 18 : S'amuser

Une présentation peut être considérée comme de l'infotainment : les gens veulent être éduqués et s'amuser.
En cas de problèmes imprévu (problème d'ordinateur, de souris, de rétro...), ne jamais s'excuser, et se baser sur ses heures de préparation pour aller de l'avant et continuer à parler et à expliquer.

Conclusion :

Gallo termine son livre par l'étude du célèbre discours prononcé par Jobs à Stanford et qui révèle plus que toutes ses présentations les raisons de son succès : travailler sur ce qu'il aime, croire en soi et saisir les opportunités.


Mon avis sur le livre :

Le livre a le mérite de rassembler en un seul ouvrage les best practices en matière de présentation. Personnellement, il n'y avait pas grand chose de neuf pour moi, car il est évident qu'une présentation se travaille, et que les slides trop chargés doivent être à bannir. Néanmoins, j'ai beau savoir tout ça, je ne le mets que trop rarement en application dans mes présentations personnelles.
Prendre l'exemple de Steve Jobs est pertinent, mais je trouve que Gallo aurait pu sacrifier son argument marketing (les secrets de présentation de Jobs) pour prendre exemple sur un plus grand panel de présentateurs d'excellence. Il fait parfois référence à Steve Ballmer de Microsoft, ou au PDG de Cisco, mais 90% de son livre est consacré à Jobs, et c'est à mon sens dommage (même si très clair dans l'intitulé du livre !).
J'ai apprécié certaines méthodes décrites par Gallo, notamment celle sur la préparation des questions imprévues en les classant à l'avance dans des catégories. C'est quelque chose que je mettrai en application très rapidement.

Pour finir, ce livre propose l'essentiel et pourra servir de référence quand j'aurai à me plonger dans une présentation cruciale. Il est à compléter par un livre sur l'apprentissage des techniques et fonctionnalités de Powerpoint. Une bonne lecture, facile, intéressante et agréable.

########## résumé terminé le 1er septembre 2011#################

mardi 16 août 2011

Lecture n°1 : The Personal MBA, par Josh Kaufman

Une bien belle photo (!) prise avec mon Iphone.

Josh Kaufman (JK) a séparé son ouvrage en 12 parties, rien que ça.

I - Why Read This Book

Cette partie dresse un tableau sévère des formations disponibles en Business Schools, au premier rang desquelles les fameux établissements de la Ivy League aux USA, qui proposent parmi les meilleurs MBA de la planète.
JK cite des études indépendantes réalisées par des spécialistes des sciences de l'éducation aux USA sur les bénéfices d'une telle formation (aussi bien sociaux qu'en termes de carrière). Selon ces études, ils sont proches de zéro. De plus, deux tiers des titulaires d'un MBA se tournent désormais vers des fonctions de Corporate Finance ou de Consulting, intégrant ainsi des grands groupes mais esquivant désormais les véritables questions auxquelles sont historiquement censées répondre les MBA : comment monter un business, comment le faire prospérer.
Le seul avantage des MBA serait de se créer un réseau de recruteurs, d'entrepreneurs et d'investisseurs, au prix de plusieurs dizaines de milliers d'euros et de deux ans de pause dans sa carrière.
Ce livre revient donc aux fondamentaux : aider à appréhender le business et sa création.

JK revient donc aux fondamentaux et se base sur cette définition pour dérouler le contenu de son livre :

Le business est un process reproductible qui :
1- crée et délivre quelque chose de valeur
2- que d'autres personnes veulent ou dont d'autres personnes ont besoin
3- à un prix qu'ils veulent payer
4- d'une façon qui satisfasse leurs besoins et leurs attentes
5- et qui doit générer suffisamment d'argent pour le rendre profitable et permettre aux "propriétaires" du process de continuer l'opération.

Ça m'a fait du bien de lire ça. C'est la base, et je dois dire qu'en 20 ans d'éducation, personne ne m'a présenté le monde des affaires comme cela.

En face de chacun de ces points, JK propose une partie de son livre :
1- Value Creation : découvrir ce que les gens veulent et le créer
2- Marketing : attirer l'attention et créer de la demande sur notre business
3- Sales : transformer les prospects en clients
4- Value Delivery : donner à nos clients ce qu'ils attendent et s'assurer de leur satisfaction
5- Finance : faire suffisamment d'argent pour que le ratio récompense/effort soit le plus grand possible

II - Value Creation

Créer de la valeur : peut-être ce que les entrepreneurs recherchent le plus. En d'autres termes, savoir évaluer si une idée peut être transformer en business.

Pour ça JK revient sur ce qui motive l'être humain : le désir de détenir, le désir de se sentir aimer, le désir d'apprendre, le désir de protéger (ce et ceux que nous aimons), le désir de sentir (nouvelles sensations). Cette classification n'est pas sans rappeler Epicure...
Jk donne aussi des critères pour évaluer un marché : urgence, taille du marché, prix potentiel, coût de l'acquisition de clients, coût de la valeur délivrée, facilité d'être copié, rapidité à entrer sur le marché, avec quels investissements, possibilité d'upsell et de longsell...
Ensuite, JK revient sur les formes que peuvent prendre de la valeur : produit, service, abonnement, resale, ...

Une fois ces bases posées, il insiste lourdement sur la nécessité de créer de la valeur le plus rapidement possible pour "field-tester", et améliorer son produit par itération ensuite. Citation de Reid Hoffman, le fondateur de LinkedIn : "If you're not embarassed with the first version of your product, then you've launched too late."

Il développe un concept qu'il appelle CIA pour "Critically Important Assumptions". Ces CIA représentent les hypothèses que doit prendre un entrepreneur au moment de concevoir un business plan et donc de cerner si oui ou non son idée dégage de la valeur. Selon JK, la plus grande erreur des entrepreneurs est de prendre des CIA trop légères (exemple en faisant une estimation trop optimiste de leur nombre de clients à un an). Pour avoir les CIA les plus précises possibles, ne pas hésiter à faire du "Shadow Testing", autrement dit de faire tester le produit de manière privilégiée et officieuse à un minimum de prospects et de compiler leurs retours.

III - Marketing

JK présente le marketing comme une discipline qui a un seul objectif : être remarqué par des gens qui pourraient être intéressés par notre valeur. Il développe la thèse que nous vivons dans un monde où il est de plus en plus compliqué d'attirer l'attention des gens, car nous sommes submergés de messages.
Il faut identifier bien en avance les acheteurs probables de son produit pour ne pas perdre du temps à essayer d'attirer l'attention d'une mauvaise cible.
Il est également bien plus facile d'attirer l'attention si on insiste dans son message non pas sur le produit mais sur l'expérience que les gens vont vivre en achetant ce produit, sur ce qu'ils vont devenir, sur ce qu'ils vont apprendre : "ne pas vendre aux gens des appareils photos, mais leur vendre le fait qu'ils deviendront de meilleurs photographes".

Il faut donc insister sur notre capacité à répondre aux désirs profonds de l'être humain (cf plus haut). Une méthode efficace est de permettre au prospect d'essayer le produit, ou au moins de lui donner la possibilité de se visualiser avec (le fameux test drive chez les concessionnaires).
D'autres moyens existent pour attirer l'attention, par exemple en offrant quelque chose de gratuit, ou alors en mettant en place une accroche efficace. Le meilleur exemple d'une accroche efficace est peut-être le titre même du livre : "The Personal MBA, a world-class business education in a single volume". JK parle aussi du storytelling (les gens sont très réceptifs aux structures narratives - j'en reparlerai après avoir résumé ce livre que j'ai lu plus tôt cette année), du Call-To-Action (demander aux gens de réaliser une action pour les impliquer) ou encore monter une controverse dans le but toujours d'attirer l'attention.

IV - Sales

Le process de vente commence là où finit le marketing. Quand l'attention du prospect est attirée et qu'il estime être intéressé par ce que nous vendons, la transaction peut démarrer : c'est un échange de valeur entre les deux parties, basé sur une relation de confiance minimale, et qui repose sur la recherche d'un terrain d'entente existant (à combien nous sommes prêts à vendre correspondant à combien l'acheteur est prêt à acheter).
Pour "pricer" un produit ou un service, JK développe 4 méthodes différentes :
- le coût de remplacement (combien ça coûte à l'acheteur de construire le produit ou service par lui-même)
- la comparaison avec le marché (à combien vendent mes concurrents)
- la comparaison de valeur (quelles features peuvent intéresser une certaine cible et donc sont valorisables)
- le "Discounted Cash Flow / Net Present Value" (combien mon produit peut faire gagner d'argent sur le long terme à l'acheteur).

JK propose deux méthodes de vente, une basée sur la valeur (montrer en quoi le produit ou service résout les problèmes de l'acheteur, pur simultanément augmenter les probabilités et la valeur de la transaction), l'autre basée sur l'éducation (applicable pour des offres supérieures au concurrent, où l'objectif est de rendre plus intelligent l'acheteur en lui faisant comprendre pourquoi l'offre est meilleure dans les détails).

Dans la négociation, il est presque indispensable de connaître la "Next Best Alternative" de l'acheteur, souvent les offres de nos concurrents. La négociation se décompose en trois phases (je développerai ce point dans le résumé d'un autre livre que j'ai lu cette année) : la préparation (qui est mon interlocuteur, quel est son besoin...), la structure (comment présenter l'offre pour réduire les barrières à l'achat, quelles sont les alternatives et les concessions possibles) et la discussion à proprement parler.
La négociation ne porte pas seulement sur l'argent, elle porte également sur le temps et la flexibilité.
Il peut être intéressant d'avouer ses défauts dans une négociation pour gagner la confiance de l'acheteur.
Les 5 barrières à l'achat sont les suivantes :
- ça coûte trop cher (y répondre avec la méthode de vente sur la valeur)
- ça ne marchera pas
- ça ne marchera pas pour moi (ces deux dernières barrières peuvent être levées en utilisant des références)
- je peux attendre
- c'est trop compliqué (ces deux dernières barrières peuvent être levées avec la méthode de vente par l'éducation).

Enfin, un outil pour s'assurer de closer le deal est de lever le risque pour l'acheteur ("satisfait ou remboursé").

V - Value Delivery

Aucun business n'obtient du succès sans délivrer à l'acheteur un produit ou un service au-delà de ses attentes. Un acheteur heureux se fera ambassadeur et sera à même de racheter de manière régulière. Cette partie se focalise sur ces points : comment délivrer la valeur de manière à surpasser les attentes de mes clients.
JK parle d'un concept appelé "Value Stream", qui est l'ensemble des étapes et process mis en place de la création de valeur jusque le moment où elle est délivrée au client final. Pour suivre le chapitrage du livre, le Value Stream comprend bien sûr la phase de marketing et la phase de vente, mais il ne faut surtout pas oublier la phase de production.
JK défend le fait que plus un Value Stream est séparé en petites étapes, que plus il est analysé et amélioré, plus il est facile de délivrer de la valeur. Il prend ainsi l'exemple du TPS, le fameux Toyota Production System, qui n'est autre que le Value Stream de Toyota et qui subit près de un million de modifications tous les ans, pour permettre aux voitures sorties des usines d'avoir un état de finition proche de la perfection. Cela contribue bien sûr à la réputation de Toyota auprès de ses clients.
Jusque le client final, le modèle de distribution est important. Deux modèles existent : le direct-to-user qui permet d'avoir le contrôle total de sa Value Delivery, mais demande du temps pour chaque vente ; ou alors passer par un distributeur qui fera office de revendeur mais à qui on devra abandonner un certain niveau de contrôle sur la Value Delivery.
Il ne faut bien sûr jamais promettre plus que ce que l'on est capable de délivrer. En poussant le raisonnement plus loin, JK annonce qu'en fait, il faut même promettre moins ! Tout ça pour profiter de l'Expectation Effect qui peut se traduire par l'équation suivante : Qualité perçue = Performance - Attentes
Jk prend ainsi l'exemple d'un site ecommerce de chaussures aux USA qui annonce livrer en 7 jours mais qui en réalité fait tout pour livrer ses clients en seulement 3. Cette surprise dans le délai de livraison génère de la satisfaction supplémentaire.
Une autre façon d'augmenter la satisfaction client est d'être prédictible dans sa Value Delivery auprès de ses clients :
- délivrer un produit ou service uniforme (exemple Coca-Cola)
- délivrer de manière constante à travers le temps
- délivrer de manière fiable (contre-exemple : Microsoft Windows).

Pour évaluer un Value Stream, JK conseille de calculer les ratios suivants :
- CA/temps (combien de temps je mets pour générer un euro de CA)
- NbreProduits/temps (combien de temps je mets pour générer un produit ou service)
- NbreClients/temps (combien de temps je mets pour générer un client satisfait)
Ces résultats doivent être augmentés au maximum pour développer un business efficace et rentable.

Pour le ration NbreProduits/temps, les phénomènes de duplication (une seule conception pour délivrer x milliers de produits comme dans une usine par exemple) et de multiplication (la duplication de process entiers comme par exemple l'ouverture d'un nouveau McDonald's) sont capitaux. Des process scalables sont un énorme avantage : être capable d'adresser toujours plus de clients sans changer les process est extrêmement difficile et ce pour une seule raison : l'humain n'est pas scalable. Ainsi JK prend l'exemple de StarBucks : quand un StarBucks atteint son nombre de clients traités maximum (c'est-à-dire sa scalabilité maximum) il est peut-être lus efficace d'ouvrir un autre établissement Starbucks de l'autre côté de la rue que d'engager des employés supplémentaires qui n'arriveront pas à être productifs à leur maximum du fait des limitations des machines à café.

JK estime qu'il faut sans cesse chercher à apporter des petites améliorations à son Value Stream, à l'image de Toyota (ce qu'il appelle l'Accumulation), d'autant plus si les systèmes sont sujets à la Duplication, à la Multiplication ou à la Scalabilité : un seul petit changement peut avoir d'énormes conséquences.

Enfin JK expose le fait, un peu à contre-courant, qu'il est souvent plus efficace de se consacrer à améliorer son propre Value Stream plutôt que s'intéresser à ce que fait la concurrence. JK prend l'exemple d'Apple qui ne copie rarement ses concurrents, sortant sur base régulière des produits très innovants par l'usage (l'Ipod, l'Iphone, l'Ipad...) qui lui permettent toujours d'avoir un temps d'avance sur la concurrence.

La conclusion de cette partie insiste sur le fait d'éclaircir, de détailler et d'automatiser au maximum notre Value Stream. "The better the system, the better the business".

VI - Finance

Cette partie fait 33 pages. JK prévient donc qu'il ne va pas traiter des méthodes pour réaliser un bilan comptable ou pour préparer un business plan, mais juste insister sur les fondamentaux financiers d'un business : générer du profit.
JK insiste sur le fait de connaître ce que je traduirais par le "point de suffisance" qu'il appelle aussi le TMR pour Target Monthly Revenue, à savoir ce qu'il faut générer comme argent chaque mois pour payer les coûts.
4 méthodes pour augmenter le revenu :
- vendre à plus de clients
- vendre plus à chaque client
- vendre plus fréquemment à chaque client
- augmenter ses prix

Bien sûr, chaque client doit être apprécié pour sa valeur sur la durée, pas sur l'instant : un client satisfait est un client qui reviendra et qui achètera sur base régulière. L'abonnement est un mécanisme qui étend de manière naturelle la valeur sur la durée d'un client.

Le pendant marketing de la valeur sur la durée est exprimée par JK sous le terme Allowable Acquisition Cost (AAC), en français sur ce que nous sommes capables de dépenser pour attirer un client. Exemple, si la valeur sur une durée de 5 ans d'un client est de 2 000 €, que ma création de valeur me coute 600 €, que l'intégralité de mes frais fixes sur 5 ans sont de 500 000 € sur 5 ans, que je dispose de 500 clients, et que je souhaite marger à 40%, mon AAC = (2 000 - (500 000/500) - 600) * (1-0,4) = 240 €.

Sans augmenter son revenu, il est pourtant possible de gagner plus d'argent en diminuant ses coûts, fixes et variables, en gardant un oeil sur la qualité.

Difficile de parler d'argent sans parler du temps : avant de faire un investissement il faut pouvoir calculer combien cet investissement va nous rapporter et le comparer avec notre meilleure alternative possible (typiquement un placement sûr à x%) ; l'argent gagne donc en valeur avec le temps et c'est une dimension à prendre en compte dans nos calculs. De la même manière, le "Compounding" représente le concept d'accumulation de petits gains sur une durée. JK reprend ici le concept d'accumulation et l'applique à l'argent : il faut ainsi 14 ans pour doubler une somme mise sur un compte avec un taux d'intérêt annuel de 5%.

Trouver des fonds est essentiel au lancement d'un business, car créer de la valeur a un coût (même limité). La hiérarchie des fonds est la suivante :
- argent personnel
- crédit personnel
- prêt personnel (argent de la famille, des amis)
- prêt bancaires
- puis obligations, participations de business angels, de venture capitalists, voire IPO (entrée en Bourse)
Plus on s'enfonce dans la liste, plus il est possible de lever une somme importante d'argent et de profiter d'effets de leviers. Par contre, plus on abandonne le contrôle du business.

Enfin, JK aborde la question du Retour sur Investissement (ROI). Le ROI ne se mesure pas que sur l'argent, mais sur toutes les autres monnaies universelles comme le temps par exemple.



Après avoir étudié comment le business est structuré, les trois prochaines parties du livre traitent de l'être humain, et des méthodes de travail sur soi et avec les autres.

VII - The Human Mind

Les business sont construits par des gens pour des gens. En connaissant comment l'esprit humain fonctionne, il est possible de trouver des pistes pour mieux travailler avec soi-même et avec les autres.

JK commence par une évidence qu'il convient de rappeler et qu'il appelle "Caveman Syndrome" : notre "logiciel interne" tourne sur un hardware vieux de 100 000 ans. En d'autres termes, nous sommes construits pour la survie, pas pour mener des business complexes. L'humain n'est pas fait pour mener de front 16 heures de travail d'affilée au bureau. Il faut en prendre conscience et savoir gérer son corps en conséquence.

L'humain fonctionne comme un thermostat : un interrupteur, un détecteur, et une gamme de données. Exemple avec la température du corps : si le cerveau détecte qu'il fait trop chaud, il pousse l'interrupteur pour refroidir le corps humain (sudation) ; s'il trouve qu'il fait trop froid, il pousse l'interrupteur pour le réchauffer (chair de poule, concentration de la chaleur dans les organes importants). Cette zone de contrôle est constamment vérifiée en mesurant la température extérieure. Cet exemple lié à la température peut être généralisé à l'ensemble de l'esprit humain : nous prenons des décisions dès que l'environnement n'apparaît plus être dans notre zone de contrôle.
Au coeur de ce mécanisme de perception il y a le niveau de référence (une valeur ou toutes les valeurs comprises entre deux valeurs).
Pour changer le comportement d'un système il y a deux solutions : soit changer l'environnement (exemple : jeter les glaces dans le frigo quand nous entamons un régime) soit changer ce niveau de référence.

En mettant en relation ce niveau de référence avec l'instinct que nous avons tous de vouloir conserver un maximum d'énergie, on peut expliquer pourquoi des millions de personnes restent "placardisés" avec des boulots pas très intéressants : tant que leur niveau de référence n'a pas été violé (le job paye les factures et la maison et les loisirs) ils ne modifient pas leur comportement. C'est dans la difficulté (autrement dit quand notre niveau de référence est violé, que notre comportement change).

Le cerveau fonctionne par répétition de motifs, inscrits dans la mémoire à long terme (expérience du chien de Pavlov). C'est pour cette raison que les personnes d'expérience ont souvent plus de succès que les novices : leur cerveau a pu observé plus de choses pour obtenir des motifs plus précis. Le cerveau effectue des simulations mentales à travers les motifs qu'il a pu enregistrés. Mais comme les motifs sont imprécis, notre cerveau interprète souvent les choses. Il est possible de réinterpréter les conclusions de notre cerveau (exemple, réinterpréter un échec business en une expérience positive qui permet de s'améliorer). C'est souvent ce qui fait la différence entre les personnes négatives et positives : la capacité à réinterpréter.

JK fait ensuite un focus sur notre capacité de motivation. Il explique que la motivation n'est qu'une émotion, qui nous permet soit d'aller vers l'avant, pour remplir nos désirs profonds, soit d'aller vers l'arrière, pour fuir une situation dangereuse. C'est cette dernière proposition qui l'emporte souvent sur la première.
Il est possible de faire preuve de volonté pour se motiver artificiellement à réaliser quelque chose, mais il faut bien prendre en compte que notre volonté est limitée dans le temps et en quantité. Pour changer notre comportement (comme dit un peu plus haut), il peut être plus facile de changer notre environnement (même exemple : jeter les glaces dans le frigo quand on commence un régime) plutôt que d'utiliser notre volonté.
Cette motivation de fuir une situation dangereuse se décline par la peur de la perte qui s'empare de chaque être humain et qui nous empêche de saisir des opportunités quand on identifie des risques de pertes. 90% des cadres des grandes entreprises aux USA répondent qu'ils aimeraient travailler pour eux-mêmes et monter leur propre business. Pourquoi ne le font-ils pas ? Car ils ont peur de perdre. C'est pour cette raison que dans la partie Sales JK a insisté sur l'importance de lever le risque pour l'acheteur (satisfait ou remboursé).

Enfin, pour vendre plus et mieux, JK présente trois concepts basés sur le fonctionnement de l'esprit humain.
Le premier est le phénomène d'association, très utilisé en marketing. Si je vois à la télé Tiger Woods utiliser un club de golf Nike, mon cerveau aura tendance à créer un motif qui associera un club de marque Nike à la personne de Tiger Woods et donc au fait de bien jouer au golf. Efficace.
Le deuxième est le contraste. Une cravate en soie à 80€ peut sembler chère en elle-même, elle ne l'est plus si nous avons acheté le même jour un costume à 600€ et une chemise à 150€.
Le troisième est la pénurie, qui exploite notre tendance naturelle à avoir peur de la perte. cette pénurie peut prendre trois formes (quantités limitées, modification de prix à la hausse dans un proche futur, offre limitée dans le temps).

VIII - Working with yourself

Le but de ce chapitre est d'apprendre à travailler de manière efficace.

JK cite des études qui montre que le cerveau humain est incapable d'être multi-tâches. On peut donner l'illusion d'être multi-tâches en switchant rapidement entre les tâches, mais avec une perte de concentration. La meilleure manière de réaliser quelque chose est de s'y consacrer pleinement, en se protégeant de toutes les sources de distraction extérieures (connexion internet, pop-up Outlook, téléphone). L'esprit humain peut mettre entre 10 et 30 minutes pour être complètement concentré sur une tâche, c'est pourquoi l'auteur présente une méthode où l'on utilise un timer de 25-30 minutes, et pendant ce temps il faut sa consacrer uniquement à une tâche. Ainsi, on cesse toute distraction et on explique à notre cerveau que dans seulement 25 minutes, il pourra se distraire et passer à autre chose.

JK liste 4 manières de réaliser une tâche :
-la complétion
- la délégation
-l'annulation
-le report
Il conseille ainsi d'avoir toujours une liste des choses à faire sur soi, avec également une liste des choses à faire qui ne sont pas prioritaires du tout et qui rentrent donc dans cette 4ème catégorie. Revoir cette liste quand on cherche quelque chose de nouveau à faire est très intéressant.

Toutes les tâches ne sont pas égales en termes de priorité et d'importance. JK conseille de s'établir chaque jour une liste de deux ou trois MIT (Most Important Things) avec une deadline complètement artificielle (exemple, avant 10h).

Se fixer des objectifs est extrêmement important car ils expriment ce que l'on désire faire. Les objectifs doivent être formulés selon le format PICS :
- Positif : l'objectif doit être positif et donner envie d'aller vers l'avant (contre-exemple : "je ne veux plus être gros")
- Immédiat : l'objectif doit donner envie de prendre des actions immédiatement. Sinon, cet objectif est à mettre sur la liste de choses à faire plus tard.
- Concret : l'objectif doit se référer à quelque chose de mesurable et de visible (contre-exemple : "je veux être heureux")
- Spécifique : on doit être capable de répondre aux questions quoi/quand/où (exemple : je vais monter l'Everest, l'année de mes 40 ans).

Les habitudes peuvent aider à remplir un objectif, car ce sont des petits changements réguliers qui peuvent avoir des conséquences énormes sur le long terme. Il faut se concentrer sur l'installation d'une seule habitude à la fois, car notre volonté est limitée. Modifier notre environnement est aussi une bonne chose pour installer une habitude (exemple : préparer son sac de sport le soir pour le lendemain).

JK présente ensuite une autre méthode pour découvrir la motivation réelle derrière nos objectifs, qu'il appelle Five-Fold Why. Cela permet de réellement savoir ce que nous voulons vraiment. Il applique cette méthode à l'objectif très connu : "Je veux être millionnaire". Pourquoi ? Parce que je ne veux pas être stressé à propos de l'argent. Pourquoi ? Parce que je ne veux pas ressentir de l'anxiété. Pourquoi ? Pour me sentir en sécurité. Pourquoi ? Pour me sentir libre. Pourquoi ? Parce que j'ai envie de me sentir libre.
Ici, on découvre après le Five-fold Why qu'il est peut-être possible de se sentir libre sans détenir un million de dollars : on peut donc trouver un chemin alternatif pour atteindre la racine de ses objectifs.

A cette racine JK demande d'appliquer une seconde méthode, Five-Fold How. Il faut se demander comment réussir à atteindre cette racine pour déterminer des actions précises. Exemple ici, atteindre la racine pourrait être de devenir un entrepreneur. Et de poser encore et encore la question "comment ?" jusqu'à temps de définir des actions simples à réaliser.
En écrivant sur les actions justement, JK explique que la réalisation d'un projet (ou d'un objectif) n'est en fait qu'une succession d'actions simples réalisées à la suite. Dans sa To-do list, JK distingue bien les projets des actions simples pour les réaliser.

Prendre une décision est un exercice compliqué pour l'esprit humain. Il ne faut pas attendre d'avoir 100% des éléments ou du contexte pour prendre une décision, il sera souvent trop tard. Prendre une décision pour être facilité en se demandant quelle expérience nous souhaitons vivre.
Pour prendre une décision, JK propose deux méthodes : l'externalisation et la simulation forcée.
L'externalisation est le fait de parler ou d'écrire à propos d'un projet. Comme nous sommes plus sensibles aux messages venant de l'extérieur qu'à la petite voix qui parle à l'intérieur, c'est une source de motivation supplémentaire.
La simulation forcée oblige notre cerveau à mener des simulations qu'il n'aurait pas réalisé de lui-même. Exemple : Que se passerait-il si je quittais mon job pour monter un business dans tout juste deux mois ? Les résultats de la simulation sont souvent surprenants et amènent à avancer son planning et à prendre des décisions. Il peut être intéressant de faire une simulation sur le pire scénario possible, pour en fait réaliser que dans ce cas tout se passera bien.

Ensuite JK traite du temps qu'il faut consacrer à la réalisation d'une tâche. Il évoque la loi de Parkinson, qui énonce que le temps prévu pour réaliser une tâche devient le temps passé. Si on prévoit deux heures pour réaliser une présentation, on la réalisera en deux heures, alors que si l'on avait prévu 10 minutes, on l'aurait réalisé en 10 minutes. Le pendant à la loi de Parkinson est la règle d'Ingvar qui consiste à considérer que chaque action (réunion, coup de fil...) ne prend pas plus de 10 minutes. Cette règle montre que nous sommes capables de nous adapter pour rentrer dans ces 10 minutes.

La question de la performance est posée : il faut savoir se fixer des limites dans le nombre de tâches réalisables. Et même garder de l'énergie sous le coude et du temps dans son emploi du temps pour gérer les urgences. Gérer son énergie est important, pour cela il faut connaître ses cycles et les étudier au cours d'une journée pour en déduire les périodes de productivité.

JK termine en parlant du Locus de contrôle, en expliquant que nous ne pouvons pas maîtrisé notre environnement et que nous devons alors nous attacher à agir sur les choses que nous pouvons changer : notre esprit, notre attitude, nos habitudes... L'esprit doit être vu comme un muscle.

IX - Working with Others

Travailler sur soi, c'est bien. Savoir travailler avec les autres, c'est encore mieux. Nos relations avec les autres sont strictement des relations de pouvoir (pas seulement au sens négatif du terme), pouvoir qui s'exprime par l'influence (persuader les autres de faire quelque chose pour moi) ou la compulsion (les forcer à faire quelque chose pour moi). L'influence est constructive : plus on cumule de réputation plus l'on sert de référent et sommes capables d'influencer les autres. Avec le pouvoir viennent les responsabilités. Utiliser le pouvoir demande d'avoir un plan.

Mais JK revient à la question première : pourquoi travailler avec les autres ? Car ils disposent de compétences que nous n'avons pas. Il faut travailler sur ce qu'on maîtrise, et travailler avec les autres sur tous les sujets que nous ne maîtrisons pas.
Le risque à travailler avec les autres est d'abord le temps : échanger avec des gens prend du temps. Des études ont montré que le nombre maximum le plus efficace pour une équipe est de 8. Au-delà, le temps passé à communiquer est supérieur à l'apport du nouveau membre. De plus, les gens ont besoin de se sentir importants et écoutés : leur consacrer du temps est primordial.
Il faut également éviter de juger les gens. Se consacrer sur les faits, raconter l'histoire de son point de vue, demander le point de vue de l'autre, et éviter les conclusions hâtives sont autant de manière de ne pas rabaisser l'autre.
Le trio magique pour que les gens se sentent importants : Appréciation, Courtoisie, Respect.

Jk enchaîne sur les notions de management. Donner des raisons à une demande est très important, une étude montre même que cela maximise les chances que la demande soit réalisée, peu importe la raison. Il convient de préciser pourquoi il faut faire quelque chose, plutôt que comment : laisser de l'autonomie à une personne la fait se sentir importante. De même, les demandes doivent être clairement formulées à une personne en particulier. Adresser une demande à un groupe est la meilleure façon de voir son dossier ne pas avancer. La question de l'autorité est aussi primordiale comme l'a déjà montrée l'expérience de Milgram, les gens ont ainsi plus tendance à accepter une demande d'une figure identifiée comme possédant l'autorité. Pour s'assurer de la réalisation d'une demande, il est conseillé d'impliquer l'autre à travers une promesse. Une promesse implique de l'engagement.

Une demande est souvent associée à un planning. D'après JK, "planning is guessing". Un planning n'est jamais réaliste, car dans l'entreprise on bannit les rallongements de planning en cas d'impondérable. Résultat, les plannings sont souvent explosés, donc peu réalistes.

JK aborde ensuite les théories de groupe. Les groupes sont soumis à deux tendances : la convergence (les membres d'un groupe convergent vers le même comportement - exemple les horaires au travail) et la divergence (un groupe va tout faire pour se distinguer des autres groupes). Pour changer son comportement, utiliser ces deux concepts peut être intéressant (exemple, fréquenter des non-fumeurs si je souhaite arrêter de fumer). Ces concepts s'expriment au travers des signaux sociaux.

JK développe la théorie de l'effet Pygmalion : les gens accèdent à nos demandes au niveau des attentes que nous avons. Exemple, un élève aura envie de donner le meilleur pour un professeur qui lui aura fait un compliment sur son intelligence.

En tant que manager, il convient aussi d'arrêter de penser que quand je suis en faute, c'est dû aux circonstances, alors que quand les autres sont en faut, c'est dû à leurs compétences. Il faut être objectif avec soi-même et avec les autres.

Finalement, le management c'es facile : c'est coordonner des personnes dans la réalisation d'un objectif dans un contexte toujours changeant et incertain. Le management peut répondre à 6 principes simples :
1- travailler en équipe réduite pour gagner en efficacité de communication
2- le résultat final et ses raisons doivent être communiqués clairement, t les tâches assignées clairement aux gens
3- les gens doivent être traités avec respect
4- l'environnement de travail doit favoriser le... travail
5- ne pas avoir des attentes trop importantes : les planning sont toujours faux. Par contre, garder en tête la loi de Parkinson.
6- mesurer, mesurer et mesurer.


Les trois dernières parties du livre traitent des systèmes. Le business est un système compris dans des systèmes encore plus importants : le marché, les sociétés, l'industrie. Comprendre les fonctionnements des systèmes, c'est comprendre le business.

X - Understanding systems

JK commence cette partie en introduisant la Loi de Gall : tout système complexe qui fonctionne n'est que l'évolution d'un système moins complexe qui fonctionne également.
C'est pourquoi il est impossible de construire des systèmes complexes de zéro. Les systèmes complexes sont plein d'interdépendances et laissent une grande part à l'incertain.
La Loi de Gall est importante car elle annonce pourquoi faire des prototypes et des améliorations itératives régulières d'un produit est si important : sortir un produit parfait du premier coup est impossible.

Peu importe le système, ils auront tous un "flow", une circulation de ressources à travers le système. L'"inflow" sont les ressources qui rentrent dans le système (matières premières sur une ligne industrielle par exemple). L'"outflow" sont les ressources qui en sortent (la voiture assemblée). Un mauvais équilibrage entre le inflow et l'outflow peut amener à la constitution de stocks, qui sont un embouteillage de ressources qui ne demande qu'à être utilisé.
Le système peut faire partie d'une boucle : son outflow peut alimenter un nouveau cycle du système. Ces boucles peuvent amener le système vers un état d'équilibre ou l'améliorer, petit à petit.

L'environnement est la structure dans laquelle évolue le système. Il influence directement l'inflow et l'outflow du système (exemple les réactions du corps humain sous un froid intense).

JK définit un concept qu'il appelle "Tests de sélection", pour faire référence à la sélection naturelle de Darwin. Les humains (qui sont un système) doivent passer des tests de sélection de manière régulière : respirer suffisamment d'air, boire suffisamment d'eau, manger suffisamment. Le business fonctionne de la même manière : il doit passer des tests de sélection, à savoir générer assez de valeur pour les clients pour dégager du profit et continuer à exister.
Connaître un environnement changeant et des tests de sélection est crucial pour un micro-entrepreneur car ils permettent à ce dernier de sur-performer des mastodontes plus lourds et donc moins agiles.

Enfin JK aborde en dernier dans cette partie le fait que tous les systèmes sont amenés à évoluer et à changer. Les risques sont les inconnues connues, tandis que l'incertain recouvre les inconnues inconnues. En d'autres termes, "shit happens".

XI - Analysing Systems

Analyser un système complexe se réalise en inversant la Loi de Gall : un système complexe est forcément composé de systèmes plus simples. En déconstruisant le système complexe en systèmes plus simples, il est plus facile de l'analyser et de le comprendre.

Une fois déconstruit, il est possible d'analyser le système, et donc de connaître sa performance. "What gets measured gets managed" est une phrase fétiche de Peter Drucker. Récolter les données sur le système est donc fondamental pour mesurer sa performance et l'améliorer.
Malheureusement, il est possible de mesurer des milliers de données qui ne vont pas apporter de réelles réponses sur notre capacité à améliorer le système. Au lieu de mesurer à tort et à travers, il faut se concentrer sur les KPI : Key Performance Indicators. Ce sont les indicateurs qui ont du sens ! Les KPI sont généralement liés aux 5 composantes du business abordées dans les premières parties du livre. JK propose des questions types pour trouver les KPI d'un business :
Création de valeur : à quelle rapidité le système crée-t-il de la valeur ? quels sont les niveaux des inflows ?
Marketing : combien de personnes font attention à notre offre ? combien de prospects ont donné leur permission pour leur envoyer plus d'informations ?
Ventes : combien de prospects sont devenus des clients ? quelle est la valeur sur la durée d'un client ?
Délivrance de la valeur : à quelle rapidité est-on capable de délivrer la valeur au client ? quels sont les taux de retours ou de plaintes ?
Finance : quel est le profit, la marge ? quelles sont les réserves ?

Mesurer les données d'un système n'est pas chose facile : il faut rester objectif, remettre les données dans le contexte, et, dans le cas d'un système très complexe avec des grandes quantités de données, faire de l'échantillonnage.

JK termine sa partie sur la description des outils pour faire des mesures précises : les ratios (et le fameux ROI), les moyennes et médianes. Un outil purement qualitatif consiste à humaniser les chiffres. Exemple : le temps d'attente moyen d'un client sur le service après-vente d'une société passe de 10 à 8 minutes. C'est une amélioration de 20%, ce qui est, présenté comme cela, excellent. Sauf qu'en humanisant ce chiffre, on se rend compte que cela représente encore 8 minutes par client à attendre, ce qui est énorme et très négatif.

XII - Improving Systems

Optimiser un système peut se faire en maximisant son outflow (à inflow équivalent) ou en réduisant son inflow (à outflow équivalent). Essayer d'optimiser à la fois l'inflow et l'outflow n'est pas conseillé car il sera difficile de mesurer quoi et combien s'améliorent. Une autre manière d'optimiser un système est de faire du "refactoring", à l'image des programmeurs qui font souvent ça sur les logiciels et les applications. Le refactoring ne consiste pas à changer l'inflow ou l'outflow, mais juste à rendre le système plus rapide et robuste.

Pour optimiser un système, il suffit de se concentrer sur quelques inputs, au nombre très réduits. C'est l'économiste italien Pareto qui a théorisé le fait que 20% des inputs produisent 80% des outputs. Ainsi, identifier ces 20% doit être prioritaire pour pouvoir améliorer 80% des sorties du système.

Optimiser un système peut se faire en faisant la part belle à l'automatisation. Automatisation = duplication et multiplication. Automatiser amène un paradoxe : comme une erreur va être dupliquée et multipliée des centaines de fois, la surveillance humaine devient cruciale (l'exemple des rappels de voitures Toyota est ici pertinent).
Une autre piste d'optimisation est tout simplement de ne rien faire. En effet, parfois, il s'avère que c'est pire de faire quelque chose que de ne rien faire. Le problème, c'est que ne rien faire est impopulaire (exemple des décisions étatiques pendant les crises financières qui génèrent de nouvelles bulles).

Travailler sur la résilience d'un système est aussi une excellente manière de l'optimiser (même si peut-être moins visible). La résilience d'un système mesure sa capacité à résister à un changement et à l'incertain. Les caractéristiques d'un business résilient sont :
- pas ou peu de dettes
- pas ou peu de coûts fixes
- bonnes réserves de cash
- lignes de services multiples et indépendantes
- employés flexibles qui peuvent travailler sur de nombreux sujets
- pas de "single points of failure"
- back-up de tous les process cruciaux

JK termine cette partie sur les process à mettre en place pour tester son système et ses améliorations. Le stress test peut permettre de savoir jusqu'où notre système est efficace. Il peut également être intéressant de réfléchir à faire des simulations sur des hypothèses inventées pour réfléchir en avance à comment nous réagirions sur le scénario se réalisait. JK insiste sur l'état d'esprit qu'il faut avoir pour le business, où l'expérimentation est primordiale et où on apprend en faisant des erreurs.

Enfin, le livre se termine sur la liste des livres du Personal MBA et sur 49 questions à se poser pour s'améliorer et mettre le doigt sur ses objectifs réels pour le futur.






Mon avis sur le livre :

Que dire sinon que ce livre est extrêmement complet ? Il a le mérite d'aborder à la fois des questions liées au business pur, des sujets de développement personnel et d'analyse. C'est une réelle introduction de 400 pages aux notions qui seront développées dans le Personal MBA.
Je n'imagine pas lire ce livre comme un "stand-alone" : il appelle à d'autres lectures et c'est pourquoi je ne suis pas d'accord avec son sous-titre "a world-class business education in a single volume".

Les points forts du livre sont son découpage en parties claires et lisibles : 3 grandes parties, une sur le business, une sur le management de soi et des autres, la dernière sur les systèmes. Chaque partie est divisée en sous-parties d'une à deux pages, ce qui rend le livre facile et agréable à lire, même par petites sessions. L'objectif de l'auteur est visible et la ligne rouge de son ouvrage apparaît régulièrement : le lecteur n'est jamais perdu et sait toujours pourquoi tel concept est abordé.

Ce découpage amène un effet secondaire qui fera office de point faible : il aurait été à mon sens plus pertinent de regrouper certains concepts dans la même sous-partie car ils traitent de la même chose sous un angle différent. C'est pourquoi le livre a été si difficile à résumer pour moi : il a fallu recréer le lien entre les différents concepts.

Pour finir, c'est une excellente introduction qui mérite d'être lue, et qui méritera qu'on s'y replonge pour référence. Josh Kaufman maîtrise son sujet et cela se sent.


########## résumé terminé le 29 août 2011#################

Décollage immédiat

Ca y est, je me lance.

Ce blog va surtout me servir de journal personnel dans ma démarche de « Personal MBA », je l’ouvrirai sûrement au fur et à mesure de l’avancée de mon projet aux lecteurs.

Je m’appelle Adrien. Pour faire simple, je suis ingénieur, mais aujourd’hui je travaille plutôt côté business, d’abord Ingénieur d’affaires dans une multinationale informatique française, puis aujourd’hui en tant que Business Developer chez un opérateur Télécom. Spécialisé sur les usages smartphones et réseaux sociaux, je me passionne pour les nouvelles tendances sur le marché des nouvelles technologies. Pour être clair, ça n’arrête pas de bouger et de modifier la façon dont nous travaillons et gérons notre vie sociale, et c’est ça qui me passionne.

Mais j’ai toujours la soif d’apprendre. J’apprends beaucoup au sein de l’entreprise, bien plus qu’à l’école d’ailleurs. Mais il ne se passe pas un jour sans que j’exprime la volonté de monter mon propre business. Dans quel domaine, avec quels moyens ? Je n’ai pas encore les réponses à ces questions. Néanmoins, à moi de me tenir prêt pour le jour où je franchirai le pas.

Comme je n’ai pas l’intention de m’endetter sur 10 ans pour faire un MBA, je tente le « Personal MBA ».

Ce concept a été inventé par un Américain (forcément) du nom de Josh Kaufman. Une recherche rapide sur Google vous donnera accès à son site Internet.

L’idée : apprendre dans les meilleurs livres business les 20% les plus utiles dans un programme MBA, cette substantifique moelle qui servira dans 80% des situations. Josh Kaufman n’est pas tendre avec les MBA des grandes institutions de la « Ivy League ». Personnellement, je n’ai pas d’avis sur la question.

Je suis sûr d’une chose : c’est que ces programmes permettent d’accéder à un réseau important de recruteurs, entrepreneurs, managers.

Pour le reste, je pense qu’il est tout à fait faisable d’apprendre les notions les plus cruciales dans des livres, sans mettre sa vie entre parenthèses pendant 2 ans et émettre un chèque de 100 000 €.

Josh Kaufman a donc écrit un livre, appelé justement "The Personal MBA", et sous-titré "A world-class business education in a single volume". Comme d'habitude avec nos cousins d'Amérique, le sens de la retenue est tout relatif ! Je crois difficilement qu'un livre puisse nous apprendre autant qu'un programme de deux ans en MBA. Mais Josh Kaufman donne une liste de 99 livres, les meilleurs du genre, à lire pour approfondir les concepts qu'il distille dans son ouvrage. Cette liste est disponible ici.

Mon objectif est de lire ces 100 livres.

Ce blog est ici pour témoigner de mes avancées. Je ferai un résumé de chaque livre sur cet espace. Je me donne 3 ans pour achever mon objectif, sachant que je pars en voyage pendant 7 mois en novembre prochain et que mon rythme de lecture en sera forcément altéré ! :-)

Merci à Olivier Roland et son blog qui m'ont donnés envie de me lancer.

Let's go !